Brian Wilson, cofondateur des Beach Boys et figure emblématique de la pop music, est décédé à l’âge de 82 ans, a annoncé sa famille dans un communiqué. « C’est avec tristesse que nous annonçons le décès de notre père bien-aimé, Brian Wilson. Les mots nous manquent. Veuillez respecter notre vie privée pendant cette période difficile pour notre famille. Nous savons que nous partageons notre peine avec le monde entier », ont-ils déclaré.
Légende incontestée, Brian Wilson a connu tour à tour la gloire éternelle et les profondeurs de la dépression. Avec les Beach Boys, groupe familial initialement destiné au public adolescent américain, il a transcendé les attentes en créant une bande-son unique du mythe californien des années 1960, avec des titres cultes comme Good Vibrations, Wouldn’t It Be Nice, Surfin’ USA, Barbara Ann et Kokomo.
Des plages à la contestation
Brian Wilson était un expérimentateur musical d’exception. Entre 1962 et 1966, il a composé plus de 200 chansons emblématiques célébrant le soleil, le surf et la jeunesse dorée californienne, telles que Surfin’ USA, I Get Around, Fun Fun Fun et Surfer Girl. Il a ainsi propulsé les Beach Boys au rang de groupe américain ayant vendu le plus grand nombre de disques à l’échelle mondiale.
De ses 19 à 24 ans, le bassiste et chanteur rivalisait avec les Beatles. John Lennon lui-même considérait l’album Pet Sounds comme un des meilleurs de tous les temps. Après l’innocence des premiers tubes, Wilson s’est tourné vers des compositions plus profondes, évoquant la perte de la jeunesse et initiant un virage vers un rock psychédélique qui annonçait la culture hippie émergente.
Génie psychédélique
En 1966, Brian Wilson dévoile Good Vibrations, un chef-d’œuvre complexe élaboré en six semaines. Le single se vend à plus d’un million d’exemplaires aux États-Unis. Avec Van Dyke Parks, un musicien proche de la Beat Generation, il se lance dans la création de Smile, qu’il décrivait comme « une symphonie adolescente à Dieu ». Leur travail comprenait des centaines d’enregistrements incluant grognements, bruits de perceuse et rires hystériques, conçus pour créer un mur de son comparable à celui de Phil Spector.
Cependant, en 1967, sa santé mentale, fragilisée par une consommation excessive de drogues, l’a empêché de mener à terme Smile. Ce n’est qu’en 2002, après de nombreuses hospitalisations, traitements et rechutes, qu’il a enfin pu achever cet album légendaire. Atteint de démence en fin de vie, Brian Wilson avait été placé sous tutelle en mai 2024.