Considéré comme l’un des plus grands acteurs de l’histoire du cinéma, Jimmy Stewart a marqué l’âge d’or hollywoodien par une carrière exceptionnellement riche, avec une présence dans plus de 90 films. L’American Film Institute le classe d’ailleurs comme la troisième plus grande icône masculine du grand écran. Pourtant, face à l’évolution des technologies, notamment la colorisation des films en noir et blanc, Stewart s’est montré particulièrement réservé, voire opposé à cette pratique.
Pour lui, des œuvres majeures telles que It’s a Wonderful Life devaient impérativement être conservées dans leur format original en noir et blanc. Toute modification, y compris la colorisation, constituait à ses yeux une dégradation de l’expression artistique initiale. Ce sujet n’était pas, pour lui, un débat nuancé : sa position sur la question était aussi tranchée que les contrastes des films qu’il défendait.
Face à cette situation, Jimmy Stewart n’a pas hésité à porter sa contestation au plus haut niveau. En 1987, il a adressé une lettre au Congrès des États-Unis, plaidant pour la préservation de l’intention esthétique du réalisateur Frank Capra lors de la sortie d’une version colorisée de It’s a Wonderful Life. Stewart dénonçait notamment la représentation de Violet, personnage du film, en couleur violette, qualifiant ce choix visuel de « calembour visuel que Frank Capra n’aurait jamais envisagé ». Il allait même jusqu’à décrire cette version colorisée comme un « bain de teinture de Pâques ».
Par la suite, dans une démarche digne de son rôle emblématique dans Mr. Smith Goes to Washington, Jimmy Stewart a rencontré personnellement des législateurs pour s’opposer à cette pratique. Toutefois, ses actions ont finalement été dépassées par les attentes du public, puisque cette version colorisée de It’s a Wonderful Life reste encore largement accessible aujourd’hui.