Divertissement
Sorti en 1939, Le Magicien d’Oz a su captiver l’imagination du public grâce à ses effets spéciaux ingénieux bien avant l’ère du CGI. Ce film, qui relate les aventures fantastiques d’une jeune femme dans un pays merveilleux, propose une scène de tornade d’un réalisme saisissant, conçu à partir de procédés innovants pour l’époque.
La scène culte de la tornade puise son inspiration dans un épisode météorologique réel. L’auteur L. Frank Baum, qui exerçait le métier de rédacteur en chef pour un journal, avait pris connaissance de l’orchestre de deux tornades dévastatrices qui avaient ravagé Irving, Kansas, en 1879. Il aurait même attribué le nom de Dorothy Gale, victime de ces forces de la nature, à l’héroïne de son roman. Plus tard, cette même identité fut imposée à l’inoubliable personnage incarné à l’écran.
Pour donner vie à ce phénomène naturel, Arnold Gillespie en charge des effets spéciaux a dû relever de nombreux défis techniques. Après plusieurs essais – dont l’utilisation d’un cône en caoutchouc géant de 35 pieds de haut, trop rigide pour imiter le mouvement sinueux d’un véritable tourbillon, ainsi qu’un essai avec un vortex d’eau – c’est en observant les ballons anémométriques des aéroports que Gillespie a trouvé la solution idéale. Il a alors imaginé une tornade en assemblant un tissu de mousseline dans une forme allongée rappelant une chaussette.
Les étapes clés de la réalisation :
• Le haut du tissu était enveloppé dans une armature en fil de poule pour conserver sa forme tout en permettant des mouvements réalistes.
• Ce dispositif était fixé sur une grue mobile spécialement conçue pour parcourir le plateau.
• La base était installée sur un chariot roulant le long d’un rail, manipulé par deux machinistes dissimulés sous la scène pour donner l’illusion du mouvement sur les plaines du Kansas.
Ainsi, l’ingéniosité et la détermination d’Arnold Gillespie ont permis de réaliser l’une des premières représentations réalistes d’une tornade au cinéma. Le succès de cette prouesse technique demeure une référence intemporelle dans l’histoire du cinéma et des effets spéciaux.