Joe DiMaggio figure parmi les joueurs de baseball les plus emblématiques et admirés de tous les temps. Selon Pinstripe Alley, il détient toujours le record de la Ligue majeure de baseball, établi en 1941, avec une formidable série de 56 matchs consécutifs avec au moins un coup sûr. Moins connu mais tout aussi impressionnant, il a également enchaîné sept saisons où il a réalisé plus de coups de circuit que de retraits sur trois prises, un exploit rarement égalé.
Au-delà de ses performances sportives, Joe DiMaggio a marqué les esprits en ayant été marié à Marilyn Monroe, renforçant ainsi sa légende, malgré une union brève, qui a duré seulement neuf mois. Après le décès de Marilyn en 1962, DiMaggio a fait preuve d’un amour fidèle en déposant trois fois par semaine des roses rouges sur la tombe de l’actrice, un rituel qu’il a maintenu jusqu’à sa propre disparition en 1999.
Malgré sa renommée, DiMaggio n’a pas mené une vie de luxe pendant la majeure partie de son existence. Premier joueur à décrocher un contrat d’un million de dollars (ajusté à aujourd’hui), il avait amassé environ 632 250 $ durant sa carrière de 13 saisons, ce qui équivaut à environ 8 millions de dollars actuels. Cependant, plusieurs mariages ratés et une gestion financière hasardeuse ont considérablement réduit son patrimoine, qui s’élevait à seulement 200 000 $ en 1983. À cette époque, il vivait dans un modeste appartement en Floride, conduisait une vieille voiture, limitait l’usage de la climatisation, achetait peu de vêtements et mangeait rarement à l’extérieur, le tout avec un budget de vie contrôlé d’environ 10 000 $ par an.
Comment, dès lors, Joe DiMaggio a-t-il pu accumuler une fortune estimée à 50 millions de dollars au moment de sa mort ? La clé de cette transformation réside dans sa rencontre avec l’avocat Morris Engelberg.
Introduit à DiMaggio par une connaissance commune en 1983, Engelberg a rapidement perçu le potentiel économique lié au statut de légende sportive et culturelle de Joe. L’ancien joueur a alors commencé à signer davantage d’objets souvenirs et de marchandises, tout en réduisant ses présences dans les salons commerciaux. Ses apparitions publiques devenaient de précieux événements, facturés jusqu’à 150 000 $ chacune.
Grâce à une entente organisée par Engelberg avec la société Score Board, DiMaggio s’est engagé à signer 1 000 balles ainsi que 1 000 photographies par mois pendant deux ans, pour un cachet total de 9 millions de dollars. Ce contrat fut une véritable manne financière. Fait remarquable, Engelberg ne percevait qu’un modeste honoraire annuel, alimenté avant tout par une sincère amitié et le souhait de rendre heureux Joe.
Les deux hommes habitaient d’ailleurs des villas voisines dans une communauté résidentielle verrouillée en Floride. La demeure de DiMaggio lui était offerte gratuitement en échange de son rôle d’ambassadeur et de ses parties de golf hebdomadaires avec des VIPs, un contraste frappant avec l’appartement modeste qu’il habitait auparavant.
Engelberg conserva par ailleurs une grande partie des souvenirs personnels de DiMaggio, qu’il vendit plus tard pour plusieurs millions de dollars. Proche de son idole jusqu’à la fin, il était à son chevet lors de son décès et a porté le cercueil lors des funérailles, témoignant ainsi d’un lien profond entre les deux hommes.
