« Le hip-hop est assurément en phase avec la jeunesse. » C’est ce genre de perspective fraîche qui annonce souvent l’arrivée imminente d’une vérité saisissante, du type : « Saviez-vous que William Shakespeare était le rappeur original ? » ou encore « Savez-vous ce qui est vraiment tendance ? Dire non à la marijuana. »
En réalité, cette phrase provient de John Cena lors d’une interview en 2016, où la star du catch professionnel expliquait pourquoi il s’était éloigné de son personnage de ring, le « Doctor of Thuganomics ». Il y évoquait également son enthousiasme à l’idée de ses prochaines apparitions dans une campagne publicitaire pour Wonderful Pistachios, mais c’est un autre sujet.
Alors pourquoi John Cena, aujourd’hui au sommet d’une carrière emblématique en tant qu’acteur et invité incontournable quand on ne peut pas engager The Rock, a-t-il mis de côté sa carrière musicale de rappeur ? Plusieurs hypothèses circulent depuis des années, la plus répandue étant que son premier album, You Can’t See Me, était tellement percutant qu’il était trop « dangereux » pour le grand public.
Cependant, il semble que John Cena ait choisi de s’orienter vers des horizons moins rythmés, en partie à cause du temps, mais aussi par désir de soigner une image plus familiale. Lors de l’interview mentionnée, il évoquait son personnage de rappeur en des termes très francs, se rappelant ses débuts à la WWE où il « utilisait le hip-hop comme un moyen d’affirmer une identité ». Mais avec le temps, il a ressenti que le public préférait se connecter « à l’être humain qu’est John Cena, tout simplement ».
De plus, l’orientation de la WWE vers un divertissement classé PG (grand public) a laissé peu de place à son personnage rugueux et maître des rimes.
Pourtant, pendant un bref moment, nous avons eu John Cena le rappeur, la tête d’affiche d’un album classé dans le Top 20 du Billboard, fruit de sa collaboration avec son cousin Marc Predka, aka Tha Trademarc.
Et peut-être, qui sait, si nous y croyons tous très fort, reverrons-nous un jour ce John Cena rappeur, à l’heure où la culture a le plus besoin de cet éclat.