La Vie de Dino Bravo : Entre Catch et Vie de Gangster à Montréal

par Olivier
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La Vie de Dino Bravo : Entre Catch et Vie de Gangster à Montréal
Canada

Ring de catch

Le catch canadien compte parmi ses figures emblématiques des légendes comme Bret et Owen Hart, ainsi que des stars contemporaines telles que Chris Jericho ou Kevin Owens. Mais certains noms, plus anciens, comme celui de Dino Bravo, restent moins connus du grand public. Né à Montréal, Dino Bravo fut l’un des « méchants » les plus redoutables de la WWE (alors WWE nommée WWF) durant plusieurs périodes, notamment entre 1986 et 1992. Malgré l’absence d’un titre majeur en simple, il s’imposa comme un colosse intimidant, affrontant des adversaires célèbres comme « Hacksaw » Jim Duggan ou The Ultimate Warrior.

Un an seulement après sa retraite, en 1993, Dino Bravo fut brutalement assassiné chez lui à l’âge de 44 ans. Sa mort choquante mit en lumière une double vie secrète, mêlant le monde du catch à celui du crime organisé montréalais. Plus de vingt-cinq ans plus tard, cette histoire a été dévoilée dans une saison de la série documentaire Dark Side of the Ring, qui explore l’envers sombre et méconnu des lutteurs professionnels.

Un lien familial avec la mafia montréalaise

Dino Bravo en WWF

Adolfo Bresciano, alias Dino Bravo, était un vétéran aguerri lorsque son retour en 1986 à la WWE lui valut une popularité croissante sous le personnage du « Canadian Strongman ». Il s’inscrivit rapidement parmi les méchants de la fédération, membre d’un groupe comprenant Brutus Beefcake, Greg Valentine et le manager Johnny Valiant. Si le début des années 90 vit son déclin professionnel, ses liens personnels prirent une ampleur particulière : l’un des membres de la famille de son épouse n’était autre que Vincenzo Cotroni, baron du crime organisé à Montréal.

Selon Rick Martel, autre grande figure canadienne du catch, Dino Bravo aurait été contraint de quitter le ring malgré lui, car les instances dirigeantes ne souhaitaient plus le mettre en avant. Habitué à un train de vie élevé, ce changement brutal le laissa désemparé. Sans expérience dans le monde des affaires, il envisagea alors les propositions insistantes de son oncle par alliance, qui le pressait de rejoindre ses activités criminelles.

Une entrée hésitante dans le crime organisé

Frenchy Martin et Dino Bravo

D’après Rick Martel, Dino Bravo savait qu’une vie dans le crime pourrait lui offrir une rémunération importante, bien que non légale. Malgré ses réticences initiales, l’ex-lutteur finit par accepter quand ses dettes devinrent insoutenables, allant jusqu’à emprunter de l’argent à sa propre mère pour maintenir son style de vie. Son statut d’ancien catcheur servit à asseoir sa réputation dans le trafic de cigarettes, où il joua le rôle d’homme de main et de collecteur de dettes. Ce monopole lui permit de nouer des relations étroites avec certains groupes autochtones canadiens, passionnés de catch, qui ne traitaient qu’avec lui.

Simple acteur du marché parallèle du tabac, Dino Bravo attira néanmoins l’attention des plus grands dealers de cocaïne montréalais, qui désiraient s’associer à lui. Cette étroite collaboration fut sans doute la cause directe de son destin funeste, menant à sa disparition violente.

Un meurtre jamais élucidé

Bande de scène de crime

Toujours selon Rick Martel, Dino Bravo aurait eu un accord avec les narcotrafiquants montréalais pour entreposer une cargaison de cocaïne d’une valeur de 400 000 dollars dans un entrepôt. Le plan tourna mal lorsqu’une personne chargée de récupérer la drogue se fit intercepter par la police. Les trafiquants attribuèrent alors la faute à Bravo, qui, de son côté, répliqua que tout cela n’aurait pas eu lieu si ses associés avaient agi plus rapidement.

Une semaine plus tard, le 17 mars 1993, alors qu’il regardait un match de hockey à son domicile pendant que sa famille était absente, il fut abattu de dix-sept balles. Aucune effraction n’aurait été constatée, laissant présumer la complicité d’un proche. Rick Martel émet l’hypothèse qu’un complice aurait profité d’un moment d’inattention pour tirer à l’arrière. De son côté, une enquête suggère que certains complices autochtones, avec l’aide de membres d’un gang de motards, pourraient avoir commandité ce meurtre.

Malgré les nombreuses théories, l’assassinat de Dino Bravo demeure à ce jour une énigme non résolue.

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