Sid Vicious est peut-être l’une des figures les plus emblématiques dans l’histoire du punk. Avec sa chevelure noire ébène hérissée, sa chaîne-cadenas signature, sa silhouette décharnée et son attitude nihiliste en train de gratter la basse sur scène, il incarnait à lui seul l’essence du punk rock. Mais derrière ce personnage se cachait-il une vérité plus complexe ?
Comme beaucoup de légendes musicales parties trop tôt, le bassiste des Sex Pistols était une âme tourmentée, hantée par des démons personnels assez puissants pour remplir un bus de tournée. Sa relation tumultueuse et publique avec Nancy Spungen, reine des groupies punk, ainsi que ses multiples arrestations – notamment pour l’assassinat de cette dernière – dépeignent une vie vécue à toute vitesse et dans l’excès. Une existence brève, puisque Sid Vicious n’a vécu que 21 ans.
Il est devenu une figure presque romantique, à l’instar de James Dean, célébré pour avoir insufflé des phénomènes culturels bizarres comme la danse pogo, mais aussi pour ses déclarations poignantes telles que : « Je n’ai aimé qu’une bouteille de bière et un miroir ». Pourtant, la douleur mentale et le passé troublé qui l’habitaient restaient obscurs pour ses admirateurs.
Sid Vicious a mené une vie agitée, dès sa naissance, jusqu’à sa mort prématurée. Entre dépendance aux drogues, automutilation, et accès de violence incontrôlée, il aurait certainement eu besoin d’une aide psychologique. Malheureusement, les circonstances de son existence ne lui ont jamais réellement offert une chance d’échapper à son destin tragique.
Avant de devenir Sid Vicious, le Prince du Punk, John Simon Ritchie – aussi connu sous le nom de John Beverley – était un adolescent issu de Lewisham, dans le sud-est de Londres. Son enfance fut marquée par une instabilité profonde. Sa mère, Anne Beverley, souffrait d’une addiction à l’héroïne et aux opiacés, ce qui entraîna pour John une exposition précoce aux drogues.
Orphelin de famille recomposée, il s’installa avec sa mère à Ibiza, dans l’espoir vain de retrouver son père. Pour subvenir à leurs besoins, Anne Beverley vendait de la marijuana et impliquait son fils dans le trafic, le contraignant à faire passer des drogues d’Espagne en Angleterre. Par ailleurs, John développait un comportement inquiétant, notamment l’habitude de stranguler des animaux durant sa jeunesse.
À l’âge de seize ans, il fut expulsé du foyer familial par sa mère. Lors d’une interview accordée en 1988, Anne Beverley se rappelait cet épisode douloureux : « Je lui ai dit : ‘C’est toi ou moi, et ce ne sera pas moi.’ Il m’a répondu : ‘Je n’ai nulle part où aller,’ et je lui ai dit : ‘Je m’en moque.’ »
Durant son adolescence, Ritchie rencontra John Lydon à l’école; une amitié solide se noua entre eux. John Lydon devint plus tard Johnny Rotten, le charismatique leader des Sex Pistols, et incarna celui qui donna à Ritchie son identité de scène. Lydon décrivit la mère de John comme une « hippie excentrique », reflétant l’atmosphère chaotique qui entourait la naissance du mythe Sid Vicious.
Chrissie Hynde, expatriée londonienne depuis toujours, est bien connue comme la voix emblématique du groupe The Pretenders. Pourtant, avant sa carrière musicale éclatante, elle cherchait désespérément un moyen de rester en Angleterre. Son lieu de prédilection était la boutique SEX de Vivienne Westwood à Londres, un haut lieu du punk où elle rencontra John Ritchie, alias Sid Vicious.
Hynde, Ritchie et John Lydon (plus connu sous le nom de Johnny Rotten) formèrent rapidement un cercle d’amis au cœur de la scène punk des années 1970. Pour garantir son séjour au Royaume-Uni, la jeune Chrissie tenta même de convaincre Sid de l’épouser afin d’obtenir un permis de travail. Dans une interview, elle confiait que ce mariage serait une simple façade : « C’était un stratagème pour que je puisse rester dans le pays ».
Elle avoua également avoir versé à Sid quelques livres sterling en guise de compensation, rappelant l’attitude caractérielle du bassiste : « Il ne faisait jamais rien gratuitement. Mais c’était juste pour s’amuser, c’était notre façon de vivre ».
Malgré leurs intentions, le mariage ne vit jamais le jour. Le jour prévu, le bureau des registres était fermé, et le lendemain, Sid devait comparaître au tribunal pour une affaire judiciaire liée à un incident violent. Hynde relate dans ses mémoires Reckless: My Life as a Pretender que ces circonstances ont fait échouer leur union.
Un détail marquant reste néanmoins : Chrissie a offert à Sid Vicious son célèbre cadenas, qu’il portait fréquemment sur scène et qui ornait sa chaîne le jour de sa mort, marquant à jamais l’image de ce symbole du punk.
Le surnom légendaire de Sid Vicious trouve son origine dans une anecdote singulière. John Lydon, futur leader des Sex Pistols, possédait un hamster baptisé Sid, en référence à Syd Barrett de Pink Floyd. Lors d’un moment passé avec John Ritchie, le rongeur mord ce dernier. Ritchie s’exclama alors à Lydon, « Sid est vraiment vicieux ! » C’est ainsi que Lydon attribua ce nom à Ritchie, un sobriquet qui deviendra célèbre.
À cette époque, Ritchie et Lydon vivaient avec deux autres Johns, formant un cercle qu’ils surnommèrent les « Quatre Johns ». Dans ce contexte, un surnom aussi percutant ne pouvait que s’imposer. Les deux compères s’étaient rencontrés en 1973 dans un collège technique, où une amitié forte s’est rapidement nouée.
John Ritchie était passionné par la musique rock, admirant des groupes comme David Bowie et T. Rex, et il imitait leurs styles vestimentaires distinctifs. John Lydon se rappelait dans une interview que, malgré le froid mordant de l’hiver, Ritchie refusait de porter un manteau, préférant exhiber une nouvelle chemise ou un vêtement fraîchement acquis. Ce besoin d’être vu et remarqué témoignait déjà d’un esprit rebelle et affirmé.
La relation entre Sid Vicious et Johnny Rotten n’était pas des plus saines. Tous deux s’adonnaient à des excès de drogues dures et entretenaient une habitude étrange : se brûler mutuellement avec des cigarettes. Ce comportement, révélateur d’un lien tumultueux et autodestructeur, illustre les tensions qui parcouraient le cœur du mouvement punk naissant.
Sid Vicious a débuté sa carrière musicale avec le groupe Flowers of Romance, aux côtés de Keith Levene, un membre des Clash. Il a également tenu la batterie lors du premier concert de Siouxsie and the Banshees au 100 Club Punk Rock Festival à Londres, marquant ainsi ses premiers pas dans le mouvement punk. À une époque, il nourrissait l’ambition de devenir un chanteur charismatique.
Cependant, Sid nourrit une rancune envers Dave Vanian, qu’il accuse d’avoir saboté son audition pour devenir le chanteur principal du groupe punk The Damned. Cette animosité déboucha sur une confrontation violente : lors d’un concert, Vicious jeta un verre en direction de Vanian. Malheureusement, ce dernier ne fut pas touché ; la vitre atteignit une spectatrice et la rendit aveugle d’un œil. Cet incident entraîna l’arrestation de Sid et son incarcération au centre de détention d’Ashford.
Malgré ces débuts prometteurs, Sid Vicious ne tarda pas à voir son potentiel artistique limité par ses excès et son comportement autodestructeur. La musique semblait ne pas être son véritable don, comme l’évoque The Vintage News : « Sid n’avait pas vraiment beaucoup de talent, et il passait beaucoup de temps dans un état second ». Cette combinaison de manque de discipline et de troubles personnels contribuera à précipiter sa chute.
La dépendance à l’héroïne de Sid Vicious débuta avec une influence pour le moins troublante : sa propre mère. Selon Johnny Rotten, celle-ci lui aurait offert un sachet de cette drogue à l’occasion de son seizième anniversaire. Horrifié par ce geste, Rotten s’inquiéta pour Sid, qui le rassura en affirmant que sa mère « voulait bien faire » et « savait que l’héroïne l’aidait à se détendre ».
Au fil du temps, l’addiction de Vicious s’aggrava, le conduisant à des comportements de plus en plus dangereux. Parmi les épisodes les plus marquants figure un incident avec Dee Ramone, membre du groupe The Ramones : les deux se retrouvèrent dans une salle de bain, « entièrement couverts de vomi », où Sid injecta sans hésiter dans sa veine un mélange d’amphétamines injectables et d’eau prélevée directement dans la cuvette des toilettes.
Le drame le plus poignant réside peut-être dans le fait que plusieurs sources rapportent qu’Anne Beverley, la mère de Sid, aurait très probablement administré à son fils la dose d’héroïne qui provoqua sa fatale overdose. Des années après la mort de Vicious, Anne admit avoir donné cette dose à son fils. Reste à savoir s’il s’agissait d’une demande de Sid ou d’un accident – une vérité que le monde ne connaîtra sans doute jamais.
Divertissement

Selon Punk77, Johnny Rotten a proposé à Sid Vicious de rejoindre le groupe Sex Pistols après le départ de Glen Matlock en 1977. Bien que membre du groupe, Sid ne maîtrisait pas vraiment la basse, ne possédant aucune expérience réelle à cet instrument. Plus tard, le guitariste Steve Jones reconnaîtra avoir enregistré lui-même les parties de basse en studio.
En réalité, Sid Vicious ne joue que sur une seule piste de l’album emblématique Never Mind the Bollocks. Durant les sessions d’enregistrement, il fut hospitalisé pour une hépatite C, probablement contractée à cause de son usage d’injections de drogues. Cette maladie a fortement affecté sa participation au groupe.
Malgré un single numéro un au Royaume-Uni, le groupe fut largement interdit sur les radios et dans de nombreux lieux, notamment à cause de chansons controversées telles que « God Save the Queen ». Face à ces censures, les Sex Pistols partirent en tournée aux États-Unis en 1978.
Sid Vicious resta dans le groupe un peu plus d’un an, avant que les tensions n’entraînent la séparation des Sex Pistols après leur unique tournée américaine. Sa réputation sulfureuse se renforça lors de cette période, notamment à cause de plusieurs altercations violentes avec des fans, y compris un incident où il frappa quelqu’un à la tête avec sa basse.
Nancy Spungen abandonna ses études universitaires pour s’installer à New York à l’âge de 17 ans, s’immisçant dans la scène punk émergente en se positionnant un peu comme une groupie influente. Selon le journaliste spécialisé dans le punk Legs McNeil, elle « incarnait les aspects les plus sordides de ce mouvement ».
Deux ans plus tard, cette ancienne danseuse go-go rencontra Sid Vicious à Londres. Ensemble, ils arpentèrent les États-Unis et le Royaume-Uni aux côtés des Sex Pistols. Après la séparation du groupe, Nancy devint ce que l’on pourrait considérer comme la « manager » de Vicious.
Spungen ne faisait aucun compromis : elle assumait ouvertement de fournir des drogues aux groupes qu’elle fréquentait et refusait de se conformer à l’image classique de la groupie. Photographe et contemporaine, Eileen Polk déclarait au magazine New York : « Pour être une groupie, il fallait être grande, mince et porter des vêtements à la mode… Et voilà Nancy. Elle avait les cheveux châtains un peu ternes, était légèrement en surpoids. Elle disait clairement : ‘Oui, je suis une prostituée et je m’en fiche.’ »
Malgré une relation fusionnelle, le comportement de Nancy Spungen fut une source de rejet pour beaucoup. Sa mère, dans un mémoire, évoque une enfant rebelle, entre hôpitaux psychiatriques et internats avant son départ pour New York. « Notre morale ne signifiait rien pour elle. Elle franchissait la limite, en traçait une nouvelle, puis la dépassait à nouveau », écrivait-elle. De toute évidence, Nancy souffrait de troubles mentaux multiples, ce qui ajoutait une dimension tragique à ce couple emblématique du punk.
Selon The Guardian, les Sex Pistols se sont dissous en 1978 après leur concert au Winterland de San Francisco. Sid Vicious entame alors une brève carrière en solo, enregistrant notamment des voix principales sur quelques reprises pour la bande originale du film The Great Rock ‘n’ Roll Swindle, dont la célèbre version de « My Way ».
Comme le souligne Open Culture, après un début volontairement affecté, Sid déchire la chanson avec une énergie punk implacable, livrant une interprétation moqueuse et provocante de ce classique de Sinatra.
Max’s Kansas City, repris en main par Tommy Dean Mills en 1975, devient alors un haut lieu du renouveau punk à New York, accueillant les artistes les plus emblématiques du mouvement, comme le relate Rolling Stone. Accompagné de Nancy Spungen, qui joue aussi le rôle de sa manager, Sid se produit aux côtés de musiciens issus de groupes comme The Clash, The Damned ou les New York Dolls.
Ses spectacles à Max’s Kansas City attiraient un public nombreux, composé de fans fidèles des Sex Pistols et de Sid Vicious lui-même. Pourtant, ces performances restaient loin d’être des succès artistiques, souvent jugées chaotiques et désastreuses.
Cette période marque la fin rapide de la carrière musicale de Vicious, qui s’éteindra définitivement en 1978.
En octobre 1978, Sid Vicious se réveille dans une brume d’ivresse au Chelsea Hotel de New York, pour découvrir Nancy Spungen morte dans la salle de bain, victime d’une blessure par arme blanche. Rapidement, Sid devient le principal suspect dans cette affaire tragique.
Malcolm McLaren, manager des Sex Pistols, exprima ses doutes quant à la culpabilité de Vicious et décrivit la soirée de l’incident en ces termes : « Sid était la victime ce soir-là au Chelsea Hotel. Il s’était effondré sur le lit, après avoir pris une grande quantité de Tuinal. Autour de lui, des dealers et des amis de Nancy allaient et venaient de la chambre 100. »
Dans le documentaire Who Killed Nancy?, McLaren suggère que Nancy aurait été tuée lors d’une altercation avec un invité de la fête. Selon lui, « de l’argent avait été volé et le couteau de Sid, qui était accroché au mur, aurait été utilisé par quelqu’un se défendant face à Nancy. Elle n’était pas une victime facile… Il est probable qu’elle ait surpris quelqu’un en train de voler dans le tiroir de la chambre. »
Selon des témoignages rapportés par la presse, Sid Vicious a été vu errant dans les couloirs avant d’être arrêté et accusé du meurtre. Bien qu’il ait initialement reconnu les faits, il est ensuite revenu sur sa confession en affirmant qu’il dormait au moment du drame.
Dix jours après la mort de Nancy Spungen, Sid tenta de se suicider en se tailladant les poignets, un geste désespéré qui témoigne de l’abîme dans lequel il se trouvait.
Peu après la mort tragique de Nancy Spungen, Sid Vicious fut de nouveau arrêté, cette fois pour avoir agressé Todd Smith, frère de la chanteuse Patti Smith et également son road manager. L’incident eut lieu lors d’un concert du groupe Skafish dans un club de danse new-yorkais.
Sans aucune provocation, Sid Vicious « jeta soudainement une bouteille de bière en plein visage de Todd », qui, malgré l’attaque, ne riposta pas. Après cette agression violente, Vicious fut expulsé du club. Il passa ensuite 55 jours en détention à Rikers Island, une prison métropolitaine où il fut contraint de suivre une cure de désintoxication.
Des années plus tard, Johnny Rotten révéla dans une interview que Mick Jagger avait pris en charge la caution et les frais juridiques de Sid Vicious liés à cette affaire, démontrant ainsi un soutien discret mais significatif. Le leader des Rolling Stones avait même mis à disposition des avocats pour le punk emblématique. Rotten salua cette démarche, soulignant que Jagger n’eut jamais recours à cette situation pour se faire de la publicité.
À l’inverse, Malcolm McLaren, le manager des Sex Pistols, s’abstint de toute implication dans les nombreuses batailles juridiques et criminelles de Vicious, selon les témoignages de Rotten.
Sid Vicious, figure emblématique du punk, est décédé d’une overdose d’héroïne le 2 février 1979, à peine un an après la mort de Nancy Spungen à New York. À cette époque, il vivait avec sa compagne Michelle Robinson dans un appartement situé à Greenwich Village, selon les informations du New York Daily News.
Sa mère, qui avait passé la nuit dans une pièce adjacente, est souvent soupçonnée d’avoir administré à son fils la dose fatale d’héroïne. L’examen post-mortem a révélé que la pureté de l’héroïne dans son organisme était estimée à 80 %, ce qui souligne la dangerosité du produit consommé. Lorsque Sid Vicious est mort, il était encore accusé de meurtre et s’était défendu en plaidant la folie lors de son procès.
Johnny Rotten, membre des Sex Pistols, a plus tard exprimé un sentiment de culpabilité quant à la mort de son ami, conscient de son addiction tout en l’ayant fait intégrer le groupe. Cette tragédie illustre les liens complexes entre amitié, dépendance et pression du milieu musical punk.
Ironie du sort, la mère de Sid Vicious est également morte d’une overdose d’héroïne en 1996, à l’âge de 58 ans, perpétuant ainsi un cycle de douleur au sein de cette famille marquée par la tragédie.
Après la mort de Sid Vicious, sa mère découvrit dans la poche de sa veste un billet révélant qu’il avait conclu un pacte de suicide avec Nancy Spungen. Le message disait : « Nous avons conclu un pacte de mort, et je dois honorer ma part du marché. Veuillez m’enterrer à côté de mon bébé, vêtu de ma veste en cuir, de mon jean et de mes bottes de motard. Adieu. »
Sid fut incinéré dans le New Jersey, tandis que Nancy fut enterrée dans un cimetière juif, compliquant les démarches pour réunir leurs dépouilles. La mère de Vicious demanda alors à celle de Spungen la permission de disperser les cendres de son fils sur la tombe de Nancy, mais cette requête fut refusée.
Une légende romantique prétend que la mère de Sid aurait défié ce refus en dispersant secrètement ses cendres sur la tombe de Nancy à Philadelphie. Cependant, la vérité semble être bien plus sombre et appropriée au destin tragique de Sid.
Interrogé sur l’absence de sépulture pour Sid Vicious, Johnny Rotten expliqua que la mère de Sid voulait rapatrier l’urne de New York vers l’Angleterre. Selon lui, Anne Beverley avait dissimulé une réserve d’héroïne dans l’urne de son fils. Une fois arrivée à l’aéroport d’Heathrow à Londres, prise de panique face au contrôle de sécurité, elle aurait caché à la fois les cendres et la drogue dans une bouche d’aération. Ainsi, Sid Vicious, de son vrai nom John Simon Ritchie, reste symboliquement « en suspension » quelque part dans l’aéroport londonien.
