Le Destin de Ruth Monroe, Victime de Dorothea Puente
À première vue, Dorothea Puente semblait être une grand-mère ordinaire. Avec ses cheveux blancs, ses lunettes surdimensionnées et sa démarche agréable, rien ne laissait présager la noirceur qui habitait son âme. Selon All That’s Interesting, il est estimé qu’entre 1982 et 1988, Puente aurait tué jusqu’à neuf personnes dans sa maison de Sacramento. Sa cible privilégiée : des individus marginaux, souffrant de maladies mentales, de dépendances ou étant âgés. Puente les empoisonnait ou les étranglait pour toucher leurs chèques de sécurité sociale.
Selon Sactown Magazine, ces actes lui rapportaient environ 5000 dollars par mois. Bien qu’elle se soit impliquée dans des œuvres de charité et au sein de la communauté locale, personne ne soupçonnait ses sombres desseins.
La Vie Troublée de Dorothea Puente et ses Victimes
Oxygen relate que la vie de Dorothea Puente a été marquée par la tragédie, ce qui aurait peut-être contribué à faire d’elle une tueuse en série. Orpheline dans son enfance, elle aurait également été victime d’abus sexuels. Après avoir eu recours à la prostitution, elle se maria à quatre reprises, comme le rapporte Bustle. Cependant, des ennuis judiciaires liés à la prostitution et à l’usage d’un faux nom ne l’empêchèrent pas d’ouvrir sa première pension pour les nécessiteux et les handicapés dans les années 1970.
Malgré son arrestation pour vol envers ses locataires vulnérables, Puente ne fut pas stoppée dans sa quête macabre. Son modus operandi consistait à héberger des personnes en situation de fragilité, sans proches ni famille. Lorsque ces locataires commencèrent à disparaître, personne ne s’en alarmait. Puente se montrait experte dans l’art des excuses, et tout individu curieux se laissait berner. Selon The Cinemaholic, les disparitions de Dorothy Miller, Benjamin Fink, Leona Carpenter et Bert Montoya sont notables parmi ceux ayant séjourné chez Puente. Cependant, la disparition de Bert Montoya dévoila enfin l’horreur de la pension de Puente.
Le Mystère Entourant Ruth Monroe
Avant son arrestation, Oxygen mentionne que le décès mystérieux de son amie Ruth Monroe à son domicile était considéré comme un suicide par la police qui ne porta alors pas plus d’attention à l’affaire. Puente passa trois ans en prison pour des vols. Libérée en 1985, elle ouvrit sa deuxième pension au 1426 F Street à Sacramento, reproduisant le schéma sinistre de la première.
Le destin tragique de Ruth Monroe devait être le point de départ pour la chute de Puente. Monroe, âgée de 61 ans lorsqu’elle emménagea chez Puente en 1982, était profondément affectée par le diagnostic de cancer en phase terminale de son mari. Trois semaines seulement après son arrivée dans la pension, Monroe décéda. L’autopsie révéla une surdose de codéine et d’acétaminophène. Bien que sa famille contesta cette thèse, la version de Puente selon laquelle Monroe n’était plus la même depuis le diagnostic de son mari suffit à classer le dossier comme un suicide par la police, jusqu’au procès de meurtre de Puente.
Le Lien Troublant Entre Puente et Monroe
Comme le souligne Sactown Magazine, Puente et Monroe avaient une relation singulière. Monroe considérait Puente comme sa meilleure amie au point où Puente insistait pour être appelée « Grand-mère » par les enfants de Monroe. En 1981, les deux femmes décidèrent d’ouvrir ensemble un restaurant. Peu de temps après, le mari de Monroe apprit qu’il était en phase terminale.
Lorsque Monroe emménagea chez Puente, sa famille nota rapidement une détérioration de son état. Se plaignant de malaises et commençant à consommer de l’alcool, Monroe finit par décéder. Sa famille, consternée, ne put comprendre les conclusions de la police qui classa le décès en suicide. Puente, quant à elle, avait vidé les comptes de Monroe. Suite à l’arrestation de Puente pour avoir drogué et volé des personnes âgées, la famille de Monroe insista pour que la mort de Ruth soit reconsidérée comme un meurtre de Puente, mais la police refusa de suivre cette piste avant la macabre découverte dans son jardin.
Le Procès et la Condamnation de Dorothea Puente
Confrontée aux accusations, Puente plaida non coupable de tous les meurtres lors de son procès en 1993. Elle prétendit que chacun de ses locataires était décédé de mort naturelle, tandis que l’accusation avança qu’elle les avait drogués et étouffés avant de les enterrer dans son jardin.
Malgré les preuves, le procès fut complexe. Les pathologistes furent incapables de déterminer la cause exacte du décès des victimes, et le jury resta partagé. Toutefois, Puente fut reconnue coupable de trois meurtres, dont ceux de Dorothy Miller, Benjamin Fink et Leona Carpenter, mais l’accusation pour le meurtre de Ruth Monroe ne fut pas retenue. Puente écopa d’une peine de prison à vie et décéda derrière les barreaux à l’âge de 82 ans le 27 mars 2011.