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Des lutteurs à la vie insolite

Le monde délirant de la lutte professionnelle brouille souvent les frontières entre réalité et spectacle. Les scénarios les plus captivants à l’écran trouvent fréquemment leurs racines dans des faits véridiques, au point que les lutteurs discutent parfois réellement du résultat d’un combat dont l’issue est pourtant prédéterminée, et que des altercations éclatent dans les coulisses. C’est une profession singulière, peuplée de personnages hauts en couleur qui auraient tout à fait leur place dans un dessin animé.
Dans bien des cas, il devient difficile de distinguer le personnage de la véritable personnalité derrière le masque. Certains lutteurs se sont révélés être des individus véritablement étranges, parfois encore plus débridés hors du ring que sur scène. Prenons l’exemple de l’Ultimate Warrior, qui a choisi de changer légalement son nom pour celui de Warrior, simplement parce qu’il le pouvait. Ce fait, en soi, est parmi les moins surprenants de son existence.
Il a notamment créé une série de bandes dessinées où il décide… de passer à tabac le Père Noël. Pourquoi ? L’explication reste mystérieuse. Peut-être était-il frustré de ne pas avoir reçu une Super Nintendo après avoir rédigé sa lettre au bon Saint Nicolas dans les années 90.
Retour donc vers le passé pour découvrir d’autres lutteurs célèbres dont les comportements hors normes continuent d’alimenter les légendes, confirmant que la réalité dépasse parfois la fiction.
André le Géant : un géant redoutable… même à cause de ses effluves

André le Géant s’est imposé comme une véritable légende de la lutte, attirant des fans prêts à parcourir de longues distances pour voir cet homme colossal à l’œuvre. Durant la majeure partie de sa carrière, il incarnait un géant bienveillant, un favori du public capable de faire sourire plutôt que pleurer. En coulisses, cette image se confirmait : ses collègues l’appréciaient grandement.
Toutefois, un aspect un peu moins glorieux émergea après sa disparition, révélant une facette moins « écologique » de sa personnalité. Lors du podcast Stories with Brisco and Bradshaw, « The Million Dollar Man » Ted DiBiase racontait un épisode qui s’est déroulé dans un ascenseur d’un hôtel au Japon, où André offrit une expérience olfactive mémorable. Tandis que de plus en plus de personnes entraient dans l’ascenseur, André se tourna vers DiBiase, lui fit un clin d’œil, puis laissa échapper un puissant et long pet. DiBiase s’étonnait encore : « Je sais que c’est un géant, mais comment un être humain peut-il contenir autant d’air dans son corps ? » Inutile de préciser que l’ascenseur fut rapidement déserté, chaque passager fuyant dès que les portes s’ouvrirent au prochain étage.
Ce ne fut pas un incident isolé lié à une simple digestion capricieuse. Cary Elwes, son partenaire dans Princess Bride, confirma lui aussi que son collègue était un véritable « cor de brume » ambulant. Sur l’émission LiveKellyandRyan, il déclara que quelqu’un avait même chronométré la durée de cette « performance » olfactive : un impressionnant 16 secondes.
Parmi les lutteurs les plus redoutables de l’histoire de la lutte professionnelle, le nom de New Jack revient souvent dans les discussions sur le combattant le plus brutal de tous les temps. Figure emblématique de l’Extreme Championship Wrestling (ECW) à son apogée, New Jack s’est fait connaître par son style violent dans le ring, utilisant des armes et terminant souvent ses combats avec des adversaires et lui-même en sang.
Cette personnalité agressive incarnée par New Jack n’était pas un simple artifice ou un gimmick de spectacle : elle reflétait véritablement le caractère de l’homme qu’était Jerome Young.
Au début des années 2000, New Jack a participé à un affrontement dramatique contre Vic Grimes, au cours duquel il a été blessé. Dans un épisode de la série documentaire « Dark Side of the Ring », New Jack révèle que Grimes ne l’a jamais contacté pour prendre de ses nouvelles après cet incident.
Un an plus tard, les deux lutteurs se retrouvent lors d’un match organisé par Xtreme Pro Wrestling (XPW). Le combat prévoyait que Grimes soit projeté du haut d’un échafaudage à travers une pile de tables. Voyant une opportunité de revanche, New Jack s’est procuré un taser et l’a utilisé sur Grimes jusqu’à ce que ce dernier perde la sensation dans ses jambes. Sans aucune hésitation, New Jack l’a alors lancé du haut de la structure, en déclarant lui-même : « Bombs away » (bombes larguées).
Comme il l’a expliqué, son intention était que Grimes s’écrase au sol avec force, même si, selon ses propres mots, il ne l’a pas suffisamment lancé. Miraculeusement, Vic Grimes a survécu à cette chute périlleuse et, dans l’esprit de New Jack, ils étaient désormais « à égalité ».
Ce n’était pas le seul épisode où New Jack a dépassé le scénario en attaquant délibérément d’autres lutteurs avec l’intention de leur faire du mal, témoignant ainsi de la sincérité et la dangerosité de son personnage, mêlant spectaculaire et réalité.

“Macho Man” Randy Savage incarnait un homme dur au cœur tendre, surtout lorsqu’il s’agissait de Miss Elizabeth, qui fut à la fois son épouse à l’écran et dans la vie réelle. Dans le scénario de la lutte, Savage explosait souvent de jalousie lorsque d’autres catcheurs s’approchaient de sa partenaire, jusqu’à provoquer des affrontements, notamment avec son propre coéquipier Hulk Hogan. Ce dernier avait sauvé Elizabeth lors d’un épisode marquant, déclenchant une rivalité intense entre les deux lutteurs.
Selon plusieurs témoins du milieu, la jalousie dévorante de Savage n’était pas qu’un simple rôle. Hulk Hogan a ainsi raconté dans une interview que lors d’un spectacle à Paris, en France, où il a aidé Elizabeth à rejoindre le ring, Savage a réagi avec colère, l’accusant d’attouchements inappropriés. Leurs tensions les ont suivis tout au long du combat, frôlant même la confrontation physique en coulisses, avant que le calme ne revienne.
“Hacksaw” Jim Duggan, dans un podcast consacré à la lutte, a confirmé que cette jalousie obsessionnelle était au cœur des différends entre Hogan et Savage. Il a décrit Savage comme « extrêmement possessif envers Liz », prêt à vérifier le kilométrage sur la voiture si elle restait seule à la maison. Ce comportement excessif a fini par briser leur union, Elizabeth demandant finalement le divorce à cause de cette obsession.
Les exploits les plus étranges de l’Ultimate Warrior avec une série de comics unique
L’Ultimate Warrior reste l’un des lutteurs professionnels les plus singuliers, non seulement pour ses promos confuses qui laissaient souvent les spectateurs perplexes, mais aussi pour ses actions et projets hors du ring. Ce personnage mystérieux a même fait changer son nom de James Hellwig à simplement Warrior, tout en publiant des blogs étranges et controversés sur son site internet.
Parmi ses initiatives les plus déroutantes, on compte une série de bandes dessinées qu’il a co-écrite, intitulée tout simplement « Warrior ». Dans cette œuvre, il crée une origine de super-héros où il naît sur une autre planète. Il y aperçoit un symbole dans le ciel ressemblant à son maquillage de visage, ce qui lui confère alors des pouvoirs mystiques. Cependant, chaque case semble former un véritable charabia que seul Warrior semblait pouvoir comprendre.
Mais ce n’est pas tout : l’un des épisodes les plus bizarres met en scène le lutteur affrontant le Père Noël. Après avoir vaincu ce dernier, il s’empare de ses habits, distribue les cadeaux aux enfants et sauve des orphelins, avant de lier le Père Noël et de lui faire subir des actes inimaginables. On peut affirmer que ce comic book ne figure pas parmi ceux que l’on souhaite posséder dans sa collection.
Jimmy Snuka et les graves accusations de meurtre pendant trois décennies

Dans les années 1980, Jimmy « Superfly » Snuka est devenu une superstar adulée du public, grâce à son style aérien novateur et risqué qui captiva les fans de lutte. Sa rivalité avec « Rowdy » Roddy Piper a particulièrement marqué les esprits, proposant aux spectateurs une véritable démonstration de ce qui rend le catch professionnel aussi passionnant, mêlant action et drame.
Malgré le sommet de sa carrière durant cette décennie, la vie de Snuka fut marquée par une affaire judiciaire grave en 1983. Sa maîtresse âgée de 23 ans, Nancy Argentino, est décédée des suites d’une blessure résultant d’un impact violent à la tête, survenu dans le motel où le couple séjournait. Selon les rapports officiels, Snuka aurait initialement déclaré avoir poussé Argentino, qui serait alors tombée et se serait blessée. Par la suite, il modifia sa version, expliquant avoir mal compris la question et affirmant qu’elle serait tombée accidentellement en sortant de la voiture.
Cette affaire souleva de nombreux doutes, y compris parmi des experts médico-légaux, qui recommandèrent d’enquêter sur le cas en tant qu’homicide potentiel. Trente ans après la mort d’Argentino, l’enquête fut rouverte et Jimmy Snuka fut arrêté. Toutefois, le tribunal le déclara inapte mentalement à subir un procès. En conséquence, les charges furent abandonnées et il fut relâché, laissant cette tragédie non résolue. Snuka s’éteignit en 2017 des suites d’un cancer à l’âge de 73 ans.
La controverse autour de The Fabulous Moolah

The Fabulous Moolah, figure emblématique du catch féminin, a marqué l’histoire par sa carrière digne d’un Hall of Fame et son rôle central dans la popularisation de la lutte dans les années 1980. Née Lillian Ellison, elle est souvent considérée comme l’une des meilleures catcheuses de tous les temps.
Cependant, son héritage est terni par des accusations inquiétantes portées par plusieurs de ses anciennes élèves. Ces dernières ont dénoncé des pratiques prédatrices dans la gestion de son école de lutte, révélant ainsi une facette beaucoup plus sombre de cette légende.
Mad Maxine, ancienne protégée de Moolah au sein de la WWF, a qualifié cette dernière de « diabolique » dans une interview accordée à SLAM! Sports. Elle a décrit un système où Moolah maintenait ses élèves dans un camp fermé, leur facturant jusqu’à 1 500 dollars pour séjourner sur place. Maxine explique : « Les filles s’endettaient auprès d’elle et elle contrôlait leurs vies. J’ai fait en sorte d’avoir un travail afin d’avoir un téléphone et une voiture, mais les autres étaient un peu abandonnées. L’environnement était propice aux abus. »
Au-delà de cette exploitation financière, des accusations encore plus graves ont été formulées. Mad Maxine a révélé que Moolah envoyait certaines de ses élèves à un homme basé en Arizona, ce qui faisait partie de sa méthode pour gagner de l’argent. Elle conclut : « C’était juste une mauvaise personne. Moolah n’avait pas une bonne fibre en elle. »
Dans l’histoire de la lutte professionnelle, le nom de Dusty Rhodes occupe une place de choix. Surnommé l’American Dream, il fut non seulement l’un des artistes les plus charismatiques du ring, mais aussi un booker et entraîneur influent dans la suite de sa carrière. Il est également le père de Dustin et Cody Rhodes, deux lutteurs emblématiques qui ont marqué à leur tour ce sport.
Dusty Rhodes était incontestablement un personnage haut en couleur, célèbre pour ses nombreuses anecdotes et excentricités. L’une des plus insolites, racontée par le principal intéressé, évoque un âne domestique qu’il partageait avec son ami Dick Murdoch. Selon lui, ils avaient adopté un âne nommé Zeb qu’ils gardaient… dans leur appartement.
Rhodes expliquait que Zeb avait des talents surprenants : il pouvait décrocher un mouchoir attaché à sa patte arrière et se mettre à genoux pour saluer. Toutefois, ce compagnon inhabituel avait un défaut majeur : il utilisait l’appartement comme toilettes. Cette situation a fini par provoquer une visite officielle. On leur fit comprendre qu’il était impossible de garder un âne dans un tel logement. « Messieurs, vous ne pouvez pas avoir un âne dans un endroit comme celui-ci », leur déclara-t-on. Le récit est confirmé par Rhodes, qui affirme même détenir des photos de Zeb dans leur appartement.
Cette anecdote illustre parfaitement combien l’univers de la lutte professionnelle est riche de personnalités aussi talentueuses qu’inattendues, souvent marquées par des comportements aussi étranges qu’inoubliables.

Tom Billington, connu sous le nom de Dynamite Kid, s’est fait remarquer pour son talent exceptionnel sur le ring en tant que membre de l’équipe British Bulldogs. Bien qu’il n’ait jamais atteint le sommet de la lutte professionnelle, personne ne contestait ses capacités dès qu’il entrait dans l’arène. Son influence est encore visible dans le catch moderne, où ses techniques ont inspiré de nombreux lutteurs.
Une blessure au dos a cependant affecté ses performances et marqué un tournant dans sa carrière. Selon Bret « Hitman » Hart, cette blessure a aussi contribué à la dérive de sa vie personnelle. Dans le podcast « Confessions of the Hitman », Hart a décrit le Dynamite Kid comme ayant un tempérament difficile, racontant notamment l’avoir vu tirer sur des animaux dans son jardin, et que sa relation avec son épouse Michelle Smadu s’était fortement détériorée.
Michelle Smadu a confirmé l’ampleur des conflits dans un épisode de la série documentaire Dark Side of the Ring. Après de nombreux affrontements, elle, enceinte, a donné à Dynamite Kid un billet aller simple pour l’Angleterre, lui demandant de quitter leur foyer. D’après son témoignage, il l’a agressée devant leurs enfants avant de se rendre au sous-sol pour récupérer son fusil de chasse. Pointant l’arme sur elle, il l’a menacée, exigeant qu’elle parte sous peine de tirer. Après une longue négociation, Michelle a finalement rassemblé ses affaires et quitté la maison avec leurs enfants.

Roddy Piper, l’une des figures les plus emblématiques de la lutte dans les années 1980, a mené une vie aussi tumultueuse que fascinante, tant sur le ring qu’à Hollywood. Connu pour son rôle de vilain charismatique, il n’a jamais manqué d’histoires aussi surprenantes que son personnage.
L’une de ses anecdotes les plus incroyables révèle son audace peu commune : lors d’une expédition de chasse aux alligators avec des collègues lutteurs, dont Kevin Sullivan, Wally Dusek et Bill Alfonso, Piper avait pour objectif d’obtenir une paire de bottes en peau d’alligator.
Après avoir repéré un alligator, Piper lui a tiré dessus. La bête est retournée dans l’eau, immobile, tandis que l’équipe lui lançait des pierres pour voir si elle bougerait encore. Lorsque Sullivan a encouragé Piper à s’en approcher, ce dernier, sans hésiter, a retiré son pantalon pour entrer dans le marécage. À la hauteur de la taille, l’alligator a plongé soudainement, projetant Piper sur le capot d’une voiture. Cet incident, autant risqué que cocasse, a provoqué l’hilarité générale.
Cette histoire illustre parfaitement la nature imprévisible et audacieuse de Roddy Piper, dont les excentricités dépassaient largement les limites du ring, captivant fans et collègues par son tempérament unique.

Harry Fujiwara, connu sous le nom de Mr. Fuji, a marqué le monde de la lutte professionnelle pendant plus de trente ans, tant comme catcheur que comme manager. Les fans se souviennent surtout de lui comme le manager emblématique de Yokozuna et de l’équipe de Demolition.
Mais derrière son image publique, Fuji possédait un talent étonnant pour la cuisine. Cependant, une anecdote choquante entache sa réputation culinaire : la légende veut que son plat de « teriyaki bow wow » contenait un ingrédient bien surprenant. Selon Al Snow, ancien lutteur de la WWE, l’histoire controversée où Big Boss Man aurait fait manger à Snow son propre chien trouve son origine chez Mr. Fuji. En réalité, ce dernier aurait fait subir ce stratagème à un chien appartenant à un voisin qu’il n’appréciait pas, comme l’a raconté Snow à Wrestling Inc : « L’art imite la vie ».
Selon Hillbilly Jim, invité sur Hannibal TV, cette étrange histoire serait née d’une dette impayée. Quelqu’un devait de l’argent à Fuji et, après avoir évité ce dernier pendant un long moment, il fut convié à dîner pour un repas de teriyaki. En louant la qualité du plat, l’invité fut alors confronté au terrible aveu de Fuji : le teriyaki servait en réalité… à faire manger à l’homme son propre chien, en guise de vengeance.
Sur le ring, Luna Vachon était unique en son genre. Avec son apparence distinctive, sa voix rauque et son style agressif, elle se démarquait chaque fois qu’elle apparaissait à l’écran. Selon David Heath, ancien lutteur de la WWE connu sous le nom de Gangrel, cette intensité ne se limitait pas à ses performances sur le ring.
Lors de sa première rencontre avec Luna à la Florida Championship Wrestling, Heath raconte qu’elle est entrée dans la pièce en grognant, fidèle à son personnage. Bien que son ami Tom Nash la connaisse et ait proposé qu’elle les accompagne à l’entraînement, Heath se montrait hésitant face à cette intensité débordante. Pourtant, il accepta finalement.
Alors qu’il conduisait, elle s’est approchée, lui donnant des coups en demandant : « Pourquoi tu ne m’aimes pas ? Pourquoi tu ne m’aimes pas ? ». À leur arrivée, elle a même bondi sur son dos pour le mordre. Lorsqu’il se plaignit de ce comportement, on lui répondit simplement : « C’est Luna, espèce d’idiot ». Fait surprenant, Heath non seulement lui pardonna, mais ils se marièrent par la suite.
