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Quand il n’est pas occupé par les tâches liées à son rôle de Chef de l’État et à la direction de l’administration fédérale, le président Donald Trump se retire à Mar-a-Lago, sa résidence privée à Palm Beach en Floride. L’une de ses activités favorites, selon ce que ses proches ont confié à Axios, est d’animer la terrasse du resort et de faire écouter à ses invités une musique amplifiée au point de couvrir les conversations. Trump semble prendre plaisir à chaque morceau, comme s’il contrôlait le rythme. En mode DJ T, surnom donné par les habitués de Mar-a-Lago, il utilise son iPad pour diffuser une playlist de 13 titres soigneusement choisis. Chaque soir, c’est la même sélection qui revient. Bien que de nombreux artistes soient boycottés dans son esprit, cette mixtape virtuelle reste résolument centrée sur ses préférés. Explorons la playlist Trump et analysons ces hits emblématiques.
Donald Trump est prêt à rocker
À première vue, la liste paraît diversifiée, couvrant plusieurs genres et morceaux sur plusieurs décennies. En y regardant de plus près, on détecte des points communs qui pourraient dire quelque chose du caractère et de l’âge de l’auteur de la liste. Par exemple, tous les morceaux sauf un ont été enregistrés ou sortis au XXe siècle, signe que Trump a rarement suivi l’actualité musicale une fois entré dans l’âge adulte. Bien qu’il n’aille pas forcément chercher les sons de sa jeunesse, il montre une nette préférence pour le hard rock qui a connu un grand succès dans les années 90. Cette décennie n’est pas surprenante, étant donné que Trump a connu son pic culturel pré-présidentiel dans les années 90, apparaissant fréquemment dans les tabloïds et faisant des cameos dans des films comme Home Alone 2.
Cette période signifie une musique lourde, sérieuse et riche en solos de guitare. Enter Sandman de Metallica, devenu un hymne du hard rock, a été écouté en grande quantité lorsque l’année 1991 a livré ses riffs. L’année 1991 a aussi marqué la fin de l’ère du hair metal, Guns N Roses ayant marqué les esprits avec la ballade ambitieuse November Rain, longue et rêveuse, qui figure également dans la liste de Trump.
La fin de l’ère hair metal est ainsi perceptible sur la playlist, où figures aussi des pièces emblématiques qui mêlent grandeur et émotion. La musique lourde et puissante domine, tout en cohabitant avec des titres plus sensibles et introspectifs qui reflètent le goût de Trump pour des morceaux capables de capter l’attention et de marquer les esprits.
Le rêve des années 90 est vivant sur la playlist de Trump
Les années 90 s’imposent comme une période féconde pour le rock, mais aussi pour l’émergence de l’alternative. Dans ce cadre, R.E.M. incarnait le son jangly et devenait une superstar du moment. En 1991, Losing My Religion est devenu l’un des plus grands succès du groupe et s’est hissé dans le Top 5 des charts pop. C’est une chanson singulière et sombre, mais suffisamment accrocheuse pour toucher un large public — et même le président des États-Unis, qui l’a intégrée à sa playlist Mar-a-Lago.
À côté, Nothing Compares 2 U, ballade écrite et initialement interprétée par Prince puis reprise par Sinead O’Connor, est une pièce dramatique et émouvante qui s’est imposée comme un classique. Numéro 1 en 1990, elle ouvre le bal des morceaux qui figurent sur la liste du président pour impressionner les invités, même si ce n’est pas exactement de la “musique de fête”.
Bonjour, est-ce la pompe que vous cherchez ?
Les titres retenus pour le DJ T de Trump traduisent un goût pour le spectaculaire et le théâtral. À l’époque de sa victoire inattendue en 2016, il est sorti sur scène devant des partisans sur un tempo plus mélancolique avec You Can t Always Get What You Want des Rolling Stones, une pièce marquante et emblématique des rassemblements de campagne. Cette chanson, fidèle à sa longue relation avec Trump, résonne encore sur la playlist.
Les morceaux qui suscitent l’émotion se déclinent en formats variés, allant des extraits de comédies musicales à des ballades dramatiques. On y retrouve la chanson-titre du Phantom of the Opera d Andrew Lloyd Webber, ainsi que Superstar tiré de Jesus Christ Superstar. Ces titres fortement théâtraux côtoient d’autres morceaux puissants appréciés par Trump, comme My Way de Frank Sinatra — sorte de déclaration de pouvoir digne d’un final — et Suspicious Minds d Elvis Presley, ballade lyrique de la fin de carrière de l’artiste.
Le goût de Trump pour la musique est tout sauf uniforme
Si le rock des années 90, les tubes de Broadway et les ballades imposantes forment le cœur de la liste des 13 chansons choisies pour la playlist privée, quelques outsiders font aussi acte de présence et se rattachent à des figures emblématiques de la génération baby-boomer. Né en 1946, Trump appartient à cette génération et partage avec elle des goûts musicaux. L’époque où James Brown a connu ses plus grands succès s’étendait des années 50 et 60, période qui a marqué la jeunesse de Trump. La version live de 2002 de Brown avec le chanteur d’opéra Luciano Pavarotti figure sur la playlist, et non la version studio emblématique de 1966.
Johnny Cash, Elton John et Lionel Richie complètent le paysage des artistes qui ont dominé la seconde moitié du XXe siècle. Cash livre Ring of Fire, morceau country-rock agrémenté d’un souffle mariachi qui peut résonner comme une réflexion sur les conséquences des actes. Elton John apparaît avec Funeral for a Friend / Love Lies Bleeding, une pièce qui mêle instrumental et lettre d’amour rétrospective, tandis que Lionel Richie propose Hello, ballade romantique et repère du soft rock des années 80.
