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« Je ne veux surtout pas qu’elle devienne une énième fliquette », expliquait Audrey Fleurot au lancement d’HPI sur TF1 en 2021. Quand Morgane Alvaro débarque avec ses trois enfants, ses cinq crédits, un QI de 160 et son goût affirmé pour l’imprimé panthère, elle bouscule tous les codes de la série policière.
Résultat : un immense succès en France et à l’étranger. En cinq saisons, l’héroïne d’HPI s’est imposée comme une icône iconoclaste de la pop culture hexagonale : au moins 51,5 millions de Français ont vu au moins un épisode, et la comédie policière est diffusée dans une centaine de pays. La série a même donné naissance à un remake américain, High Potential, renouvelé pour une deuxième saison.
Alors que TF1 s’apprête à diffuser les ultimes épisodes dès ce jeudi à 21h10, le succès d’HPI repose autant sur son héroïne que sur une galerie de personnages secondaires qui enrichissent la fiction.
Adam Karadec, son opposé qui l’attire
Sans Karadec, Morgane Alvaro n’aurait personne pour lever les yeux au ciel. Adam Karadec (Mehdi Nebbou), commandant de police droit comme un piquet dans son costume impeccable, forme avec Morgane un duo fondé sur le contraste et constitue la pierre angulaire de la série. Il est sérieux, méthodique et rigide ; elle est exubérante, fantasque et bordélique.
La dynamique entre les deux rappelle les buddy movies — à l’image des duos good cop / crazy cop — autant que certaines screwball comedies américaines où la vie d’un personnage coincé est bouleversée par une femme fantasque. Leurs chamailleries, leur histoire d’amour compliquée et la parentalité inattendue qu’ils partagent sont le moteur principal du récit. Au contact de Morgane, Karadec, le roc imperturbable, révèle ses failles (comme son divorce) et des facettes inattendues, notamment celle d’un père dépassé. Les spectateurs se demandent si le couple surmontera leur rupture intervenue dans l’épisode 4 de la saison 5.
Gilles Vandraud, le coéquipier idéal
Jovial, naïf, sentimental et terriblement attachant, le lieutenant Gilles Vandraud (Bruno Sanches) est le coéquipier sur qui l’on peut toujours compter. Souvent dépassé par la tornade Morgane, il la soutient sans faille — on se souvient qu’il a même hébergé Morgane et sa famille en saison 2. Ses lapsus et ses gaffes apportent de la légèreté quand les intrigues prennent un ton plus sombre, et, grâce à Morgane, il gagne en maturité au fil des saisons.
Céline Hazan, la cheffe qui voit son potentiel
À la DIPJ, la commissaire Céline Hazan (Marie Denarnaud) tente de maintenir l’ordre. Souvent la voix de la raison au milieu du chaos, cette cheffe compétente a un faible pour Morgane : elle est la première à percevoir l’intérêt du haut potentiel de Morgane pour résoudre des enquêtes. Les scènes où elle tente de canaliser l’exubérante enquêteuse sont autant de moments irrésistibles de comédie.
Daphné Forestier, l’empowerment discret
Analyste informatique à la DIPJ, Daphné Forestier (Bérangère McNeese) est une spécialiste dont les apports techniques sont cruciaux pour les enquêtes. Timide au départ, elle s’émancipe grâce à Morgane : cette sororité et cet empowerment discret, associés au côté geek du personnage, séduisent une partie du public jeune d’HPI.
Enfin, le médecin légiste David Cowen (Christopher Bayemi), qui lance des vannes pendant les autopsies, apporte une pointe d’humour pince‑sans‑rire à la série.
Le chaos de la tribu Morgane Alvaro
La tribu dysfonctionnelle de Morgane élève HPI au rang de série familiale et feel good. L’adolescente rebelle Théa Alvaro (Cypriane Gardin) pimente le show avec ses réparties cinglantes ; Eliott Alvavo (Noé Vandevoorde), le fils cadet sensible, apporte une touche d’innocence ; Chloé et Léo, les bébés de Morgane, rappellent combien il faut être une superhéroïne pour jongler entre couches et vie professionnelle mouvementée.
Serge Alvaro (Patrick Chesnais), feu le père de l’héroïne et magouilleur de génie, fonctionne comme le reflet d’une Morgane qui aurait mal tourné. Avec l’envahissante Agnès Alvaro (Michèle Moretti), sa mère, Morgane entretient une relation conflictuelle mais pleine d’affection. Romain (Pascal Demolon), l’ex, incarne un passé compliqué ; Ludo (Rufus), l’ami de toujours, apporte de la légèreté.
Tous ces personnages mettent en lumière les forces (l’intelligence hors norme) et les faiblesses (la vie personnelle chaotique) de Morgane Alvaro. Loin d’être de simples faire‑valoir, la diversité des rôles secondaires permet à HPI de trouver un équilibre entre humour, émotion et action : chaque épisode devient une comédie humaine où l’on rit, l’on frémit et parfois l’on pleure. Comme pour résoudre une enquête, il faut toute une équipe pour faire une bonne série.
