Les premiers Jeux Olympiques modernes, organisés le 6 avril 1896 à Athènes, en Grèce, n’autorisaient que les hommes à concourir. Ce n’est qu’en 1900 que les femmes furent admises, mais uniquement pour trois disciplines : la voile, le golf et le tennis. Au fil des années, d’autres sports ont progressivement ouvert leurs portes aux athlètes féminines, comme l’aviron, le judo ou encore la lutte.
Le saut à ski, présent aux Jeux Olympiques d’hiver depuis leur création en 1924 à Chamonix, en France, figure parmi ces disciplines longtemps réservées aux hommes. Il a fallu attendre 2014 pour que les femmes puissent enfin y participer. Cette épreuve consiste à s’élancer depuis une rampe et tenter d’atterrir le plus près possible de la ligne K, le point où la pente est la plus forte avant de s’aplanir. Les participants sont notés selon leur style et la proximité de leur atterrissage par rapport à cette ligne.
Pourquoi les femmes n’étaient-elles pas autorisées à concourir en saut à ski avant 2014 ?
Pendant des années, les femmes ont dû se battre pour obtenir le droit de concourir. L’une des justifications avancées reposait sur des considérations médicales. Gian Franco Kasper, ancien dirigeant de la Fédération Internationale de Ski, estimait que le corps féminin n’était pas adapté au saut à ski, soulignant que ce sport demande de sauter à répétition d’environ deux mètres de hauteur, ce qui, selon lui, « ne serait pas approprié pour les femmes d’un point de vue médical ». Ce raisonnement, hérité de l’époque victorienne, portait l’idée selon laquelle une activité physique intense pouvait nuire à l’utérus et aux ovaires féminins. Pourtant, cette croyance s’est révélée infondée.
Cette position a suscité une vive controverse, notamment de la part de la sauteuse Lindsey Van, qui a rétorqué avec ironie que ses organes de reproduction étaient internes, alors que les hommes disposent d’organes externes, remettant ainsi en cause la logique médicale avancée contre les femmes dans ce sport.
Officiellement, le Comité International Olympique n’a jamais invoqué des raisons de santé pour justifier cette exclusion, se contentant d’indiquer qu’il y avait trop peu de compétitrices pour organiser une épreuve féminine. Finalement, la porte s’est ouverte en 2014, avec Carina Vogt, la sauteuse allemande qui est devenue la première femme médaillée d’or olympique en saut à ski, marquant ainsi une étape majeure vers l’égalité dans ce sport.