En 1999, la légende de la musique country Garth Brooks dominait la scène mondiale. Il se positionnait déjà comme le deuxième artiste le plus certifié, juste après les Beatles, avec 157 millions d’unités vendues – un exploit surpassant Elvis Presley, les Eagles, Led Zeppelin ou Michael Jackson. Face à ce succès colossal, Garth Brooks a repoussé les limites du possible en créant un alter ego improbable : Chris Gaines, un rocker emo fictif.
Pour incarner ce personnage, Brooks troqua son emblématique Stetson contre une perruque noire et une barbe soigneusement taillée, prêt à lancer un album de « plus grands succès »… alors même que Chris Gaines n’avait jamais sorti de tubes. Cette démarche audacieuse reposait sur un récit de vie totalement inventé, destiné à susciter à la fois curiosité et étonnement auprès du public. Ce scénario farfelu reste l’un des exemples les plus singuliers d’expérimentation artistique dans l’industrie musicale.
Le projet initial comprenait même un film intitulé The Lamb, qui devait retracer la vie tragique de Chris Gaines, expliquant son passage d’une existence inexistante à la parution d’un album.
Malheureusement, ce long métrage ne vit jamais le jour. Toutefois, un épisode à la tonalité parodique de l’émission Behind the Music sur VH1 offrit un aperçu de cette vie fictive, révélant une trame narrative d’une densité étonnante :
- Mère championne olympique de natation.
- Père hostile à son amour pour le rock.
- Abandon du lycée pour former le groupe Crush avec son ami Tommy Levitz.
- Fin tragique de Crush après la mort de Tommy dans un accident d’avion.
- Succès solo pour apaiser sa douleur.
- Manipulation par son manager, décès de son père des suites d’un cancer.
- Accident de voiture qui le défigure.
- Incendie destructeur de sa maison.
- Développement d’une addiction sexuelle pour faire face à ces épreuves.
Cette histoire rocambolesque, bien que totalement inventée par Garth Brooks, ne réussit pas à convaincre le public. L’album de Chris Gaines ne s’est vendu qu’à deux millions d’exemplaires, un chiffre relativement modeste qui représenta un échec relatif pour Brooks. Ainsi, la vie fictive de Chris Gaines, pleine de drames et de rebondissements, demeure l’un des chapitres les plus étonnamment absurdes du divertissement musical.