Lucille Ball, l’icône comique derrière la célèbre série I Love Lucy, a su conquérir le cœur du public grâce aux facéties de Lucy et Ricky Ricardo, incarnés par elle-même et son mari à la ville, le chef d’orchestre cubain Desi Arnaz. Avec leurs amis proches, Ethel et Fred Mertz, la série lancée en 1951 a su imposer son style avec ses 180 épisodes, dominant les audiences américaines pendant plusieurs saisons et remportant cinq Emmy Awards, dont deux en tant que meilleure comédie de situation.
Avant de devenir une star de la télévision, Lucille Ball a débuté comme mannequin avant de s’orienter vers le cinéma à Hollywood dans les années 1930, participant à près de 72 films. C’est sur le tournage d’un film de série B, Dance, Girl, Dance, qu’elle rencontre Desi Arnaz. Ensemble, ils fondent en 1950 Desilu Productions, la société derrière I Love Lucy. La particularité de leur négociation avec CBS fut de tourner la série en Californie, à une époque où la production télévisuelle se concentrait majoritairement à New York. Ce choix imposa des contraintes techniques coûteuses, mais ouvrit la voie à des rediffusions et à la syndication, faisant de Lucille Ball et Desi Arnaz des pionniers et des acteurs majeurs de l’industrie télévisuelle.
Malgré le succès et la puissance qu’elle acquit, Lucille Ball détestait néanmoins la gestion au sein de Desilu. Son véritable amour restait la scène et le jeu d’acteur, pas l’administration ni les chiffres.
Après son divorce avec Desi Arnaz en 1960, Lucille Ball achète deux ans plus tard la part de son ex-mari dans Desilu, devenant ainsi la première femme à diriger un studio hollywoodien. Pourtant, selon sa fille Lucie Arnaz, elle préférait largement la création artistique aux responsabilités administratives, observant que c’était surtout Desi qui prenait en charge le côté business du couple durant leur mariage. « Elle détestait tout ce qui touchait au business, elle voulait juste être Lucy et se concentrer sur son spectacle », confiait Lucie.
Malgré tout, Lucille Ball fit preuve d’un flair certain dans son rôle de dirigeante. Pressée de décider quels programmes interrompre pour raisons budgétaires, elle refusa d’abandonner deux séries alors potentiellement menacées : Star Trek et Mission: Impossible. Ces choix sont aujourd’hui célébrés, tant ces émissions sont devenues cultes, témoignant de l’intuition et du goût de Lucille pour les productions qui marqueraient durablement la culture télévisuelle.