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« Je voulais être un caïd », chante Lucio Corsi, avant de reconnaître : « mais je ne suis personne, personne d’autre que Lucio ». Avec sa ballade pop rock Volevo essere un duro, une ode aux personnes « banales », « entourées de peu d’amour ou avec trop de soleil dans les lunettes », l’Italien de 31 ans a étonné en terminant cinquième à l’Eurovision 2025.
Malgré sa deuxième place au dernier Festival de la chanson italienne de Sanremo, rares étaient ceux qui, au-delà des Alpes, croyaient en ses chances d’émerger sur la scène internationale. À Bâle, en Suisse, en mai dernier, Lucio Corsi a offert trois minutes de poésie mélancolique, son visage peint en blanc à la manière d’un Pierrot glam rock.
Actuellement, il promeut son excellent album studio Volevo essere un duro lors de concerts en Italie et envisage une tournée européenne à la fin de l’année. Parmi ses projets, un passage possible en France, qu’il a confié envisager.
Une surprise heureuse
Interrogé sur sa cinquième place à l’Eurovision, Lucio Corsi avoue que le résultat l’a surpris : « C’était une surprise et j’en suis heureux. Je ne savais pas à quoi m’attendre. Je n’avais pas vraiment d’objectif ou d’espoir concernant le résultat. Je voulais vivre cet Eurovision comme une opportunité de chanter ma chanson sur une scène internationale, très regardée. » Selon lui, cette expérience lui a permis de grandir professionnellement, d’apprendre et de se faire connaître au-delà de l’Italie.
Face aux doutes sur sa chanson
Alors que certains estimaient que Volevo essere un duro n’était pas assez percutante pour l’Eurovision, Lucio Corsi a gardé son calme : « Chacun a sa propre perception de la musique, donc je n’y voyais pas de problème. J’ai vécu ça assez sereinement. » Sur scène, il était entouré de proches, notamment Tommasso Ottomano, son ami et collaborateur de longue date, ainsi que Francis Delacroix, photographe et traducteur durant les interviews. Ce soutien lui a permis de se sentir à l’aise durant tout le concours.
Le tournant de Sanremo
Pour Lucio Corsi, sa participation au Festival de la chanson italienne de Sanremo a marqué une étape majeure : « Plusieurs choses ont changé pour moi, mais l’essentiel était d’avoir déjà une expérience solide. J’ai derrière moi plus de dix ans de chansons, de disques, de tournées, d’échecs et d’apprentissage. » Il a présenté une chanson qui ne faisait pas initialement partie du festival, mais reflétait son univers musical. Selon lui, « il ne faut jamais écrire une chanson en cherchant à l’adapter à un format ; les chansons se rebellent si on essaye de les façonner pour la télévision. »
Pas de destin, mais de la ténacité
Lucio Corsi ne croit pas au destin : « Il y a des moments d’alignement, mais il faut surtout du temps, de la ténacité, du travail et accepter les erreurs. La chance intervient, mais la persévérance est primordiale. »
Influences musicales
Ses chansons s’inscrivent dans la tradition des « cantautori » italiens des années 1960 et 1970, des artistes qu’il admire pour leur capacité à créer des personnages intemporels. Cependant, il reconnaît que cet art s’est un peu perdu en Italie, où la musique contemporaine tend à décrire davantage des sensations et instants précis.
Parmi ses influences sonores, il cite les T. Rex, Roxy Music, David Bowie, Lou Reed, ainsi que Randy Newman, qu’il considère comme le plus grand chanteur de tous les temps.
Une approche singulière
Lucio Corsi ne cherche pas à s’intégrer aux tendances actuelles ni à se comparer à ses pairs italiens. « Je me concentre sur mon propre chemin, sans prêter attention à ce qui m’entoure. Mon seul but est de créer des chansons dont je suis fier et de pouvoir les interpréter sur scène. »
La présence sur les réseaux sociaux
Les réseaux sociaux ont une place variable dans sa vie : parfois il y trouve du plaisir, mais le plus souvent, ce n’est pas sa priorité. Il note qu’il devrait être plus actif lors de la sortie d’un disque, mais cela coïncide souvent avec des périodes où il préfère se concentrer sur d’autres aspects. Malgré tout, il reconnaît l’utilité des plateformes pour communiquer sur ses dates de concerts et tournée, insistant sur l’importance de rester naturel et spontané.
Projets à venir
Durant l’été, Lucio Corsi participera à une trentaine de festivals à travers l’Italie, dont une date majeure à l’Hippodrome de Capannelle à Rome. Il se produira avec un groupe de sept musiciens, avec à l’occasion des choristes et instruments supplémentaires pour les grands concerts. Il rêve d’ailleurs d’avoir sur scène un saxophoniste à la manière de Bruce Springsteen.
Concernant la France, il confie y penser et envisage, à la fin de l’année, une tournée européenne incluant potentiellement des concerts sur le sol français, actuellement à l’étude. Avant cela, en septembre et octobre, il retournera en studio pour travailler sur de nouveaux morceaux.
