Regarder la vie dans son ensemble, c’est prendre conscience que chaque moment est unique et irrépétable. Comme le philosophe Héraclite, qui soutenait qu’on ne peut jamais se baigner deux fois dans le même fleuve, il est impossible d’observer une réaction ou un événement se reproduire exactement de la même façon à deux occasions distinctes. À chaque infinitésimale rotation de molécule dans l’univers, se joue une nouvelle séquence d’événements particuliers, qui apparaissent et disparaissent dans le vaste théâtre du temps.
Dans ce contexte, il y eut une courte période à la fin des années 1970 où, simplement en étant le batteur du groupe Fleetwood Mac, il devenait envisageable de dépenser des milliers de dollars par mois en cocaïne.
Dans son autobiographie Fleetwood: My Life and Adventures in Fleetwood Mac, Mick Fleetwood décrit le processus d’enregistrement de l’album Rumours comme un entrelacs de fêtes débridées, de tensions interpersonnelles et de consommation massive de cocaïne. Après le succès sans précédent de cet album, qui s’ajoutait à la notoriété déjà acquise, les membres du groupe se sont lancés dans une course sans fin : voir combien de temps ils pouvaient continuer à consommer de la drogue par voie nasale.
Fleetwood explique dans son livre qu’il avait une consommation de cocaïne s’élevant à plusieurs milliers de dollars par mois. En 1984, il a été rapporté que le batteur avait dépensé environ 8 millions de dollars dans cette addiction à la poudre blanche, ce qui a conduit à une sévère dégradation de sa santé. Cette consommation excessive a abouti à une procédure de faillite, un paradoxe pour un artiste dont l’album figurait parmi les 11 meilleures ventes au Royaume-Uni et qui recevait un tiers des revenus générés par le groupe qu’il avait fondé et dirigé.
Mais les drogues ne furent pas le seul gouffre financier. Fleetwood a également perdu des millions de dollars dans des investissements douteux, notamment en forage pétrolier et en immobilier. Lors de sa déclaration de faillite, il devait aussi environ 43 000 dollars à une société de location de limousines.