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L’Iran à l’honneur avec Jafar Panahi
La 78e édition du Festival de Cannes s’est achevée sur une note politique marquante en sacrant Jafar Panahi, cinéaste iranien dissident, avec la Palme d’or pour son film Un simple accident. Réalisé en clandestinité, ce long métrage met en lumière un thriller moral où d’anciens détenus affrontent le dilemme de la vengeance face à leur tortionnaire, dénonçant l’arbitraire des forces de sécurité. Ce film, à la fois dénonciation et réflexion sur la justice, marque le onzième opus de Panahi.
Le cinéaste, âgé de 64 ans, a pu se rendre à Cannes pour la première fois depuis quinze ans pour recevoir sa récompense des mains de Juliette Binoche. Depuis plusieurs années, il faisait l’objet d’interdictions de sortie d’Iran et a connu deux emprisonnements. Malgré les risques de représailles, Panahi a assuré qu’il retournerait dans son pays après le festival, sans que l’on puisse prédire les conséquences pour lui.
La révélation française : Nadia Melliti
Le jury a également mis en lumière une nouvelle étoile du cinéma français avec le prix d’interprétation attribué à Nadia Melliti, 23 ans, pour son premier rôle dans La petite dernière, réalisé par Hafsia Herzi. L’actrice y incarne Fatima, une jeune femme musulmane de 17 ans qui explore son homosexualité, dans une adaptation fidèle du roman autobiographique de Fatima Daas, paru en 2020. Cette distinction reflète l’attention portée aux thématiques sociétales et à la jeunesse dans cette édition.
Deux distinctions pour le cinéma brésilien
L’Agent secret, film brésilien réalisé par Kleber Mendonça Filho, remporte deux prix importants : la mise en scène ainsi que le prix d’interprétation masculine pour Wagner Moura. Cet acteur, âgé de 48 ans, est reconnu internationalement notamment pour son rôle de Pablo Escobar dans la série Narcos. Cette double reconnaissance souligne la portée internationale et la qualité du cinéma brésilien contemporain.
Les autres lauréats du Festival
Le Grand Prix a été décerné au réalisateur norvégien Joachim Trier pour son œuvre Valeur sentimentale. Par ailleurs, les frères Luc et Jean-Pierre Dardenne, figures majeures du cinéma, ont reçu le prix du scénario pour Jeunes Mères, leur second trophée dans cette catégorie après Le silence de Lorna en 2008.
Le prix du jury a été partagé ex aequo entre le Franco-Espagnol Oliver Laxe, pour Sirat, une immersion hypnotique dans une rave-party à l’atmosphère presque apocalyptique, et la réalisatrice allemande Mascha Schilinski qui explore un siècle de traumatismes familiaux à travers quatre générations féminines dans Sound of Falling.
