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La ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a déploré mercredi le blocage par plusieurs pays producteurs de pétrole — et donc de plastique — des laborieuses négociations en cours à Genève sur un accord international contre la pollution plastique.
Les discussions, censées se conclure jeudi après dix jours de tractations, « sont particulièrement difficiles parce qu’une poignée de pays bloquent » et « on a beaucoup de mal à avancer », a-t-elle déclaré mercredi sur RTL.
Une « stratégie d’obstruction »
Présente à Genève pour la phase finale des pourparlers, la ministre dénonce une « stratégie d’obstruction » menée par ces États, citant notamment « les pays du Golfe, la Russie et les États‑Unis », qui « font tout pour empêcher les négociations d’aboutir », selon une interview publiée mercredi dans Les Echos.
« Le texte sur lequel nous sommes censés nous accorder contenait 300 points à négocier en fin de semaine dernière, il en compte désormais 1 400 », illustre Agnès Pannier‑Runacher.
L’UE sur le devant de la scène
À 48 heures de la clôture des négociations, l’enjeu est désormais de voir « ce que l’on est capable de produire comme texte ». L’objectif est d’éviter de terminer avec « un bout de papier qui se concentrerait sur la gestion des déchets et le recyclage, qui sont vraiment des réponses mais pas du tout à la hauteur du fléau qu’est la pollution plastique », a-t-elle ajouté sur RTL.
Si l’Union européenne mène la négociation au nom des Vingt‑Sept, Agnès Pannier‑Runacher entend soumettre des « propositions alternatives » pour débloquer la situation, en proposant « un texte resserré d’une dizaine ou d’une quinzaine de pages » susceptible d’être soutenu par une majorité de pays.
Vers des dispositions concrètes
L’Union européenne et la France font partie d’une coalition de pays dits « ambitieux » qui souhaitent que le traité affirme le principe de la réduction et de l’écoconception de la production de plastique, établisse une liste d’additifs dangereux à éliminer progressivement et aborde la question des financements.
Une fois ces grands principes posés, « des cycles de négociations ultérieurs permettraient d’avancer ensuite progressivement sur les dispositions concrètes, en tenant compte des spécificités des pays », précise Agnès Pannier‑Runacher.
