Rock stars des années 70 qui méritent encore la célébrité

par Olivier
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Rock stars des années 70 qui méritent encore la célébrité
États-Unis, Royaume-Uni, Pays de Galles

Après les années 1960 tumultueuses, 1970 a apporté un goût de renouveau. La contre-culture juvénile de la décennie précédente s’est immiscée dans le courant dominant et a façonné la scène musicale : hard rock, blues rock, power pop, proto-metal et hymnes de stade sont devenus les styles dominants. Ces courants ont engendré une génération de figures emblématiques du rock — mais le marché était saturé, et de nombreux artistes n’ont connu qu’un bref éclat de célébrité. Voici quelques rock stars 1970 qui, malgré leur impact, mériteraient encore d’être des noms familiers cinq décennies plus tard.

Mark Farner de Grand Funk Railroad souriant en coulisses

Leslie West (Mountain)

Leslie West chantant et jouant de la guitare sur scène au début des années 1970

Leslie West réunissait deux qualités souvent synonymes de superstar rock au début des années 1970 : la capacité à exécuter des solos puissants et un chant intense. Leader et guitariste du groupe blues rock très lourd Mountain, il s’est distingué par une voix pénétrante et des riffs massifs. La prestation du groupe à Woodstock a contribué à asseoir leur réputation : quelques mois après le festival, leur premier single co-écrit par West, « Mississippi Queen », a atteint la 21e place du Hot 100, révélant à la fois son chant et son jeu de guitare.

Si « Mississippi Queen » est resté un classique des radios rock, Mountain n’a pas su conserver ce succès commercial. Les singles suivants ne franchirent pas le Top 40 et le groupe se scinda puis se reforma à plusieurs reprises dans les années 1970 et 1980. West a poursuivi des projets solo appréciés des fans, mais sans percée commerciale majeure. En 2011, des complications liées au diabète ont entraîné une amputation partielle de sa jambe ; Leslie West est décédé en 2020 à l’âge de 75 ans.

Tom Evans et Pete Ham (Badfinger)

Photo promotionnelle des années 1970 de Tom Evans et Pete Ham de Badfinger

Originaire du Pays de Galles, le groupe des Iveys a attiré l’attention des Beatles et a été le premier signé sur le label privé Apple Records, avant de devenir Badfinger. Paul McCartney a écrit pour eux « Come and Get It » pour la bande originale du film de Ringo Starr, The Magic Christian (1969) ; sorti en janvier 1970, le titre a atteint le Top 10 au Royaume‑Uni et aux États‑Unis, ouvrant la voie à l’album No Dice.

Les guitariste Pete Ham et le bassiste Tom Evans furent les deux stars montantes du groupe : ils se partageaient le chant et la composition pour servir un son varié. Après « Come and Get It », Badfinger enchaîna avec le power pop accrocheur « No Matter What », autre succès Top 10, tandis que « Without You » — issu de l’album — deviendra mondialement célèbre grâce à la reprise de Harry Nilsson la même année. Le dernier grand succès du groupe fut « Baby Blue » (1972), devenu familier aux auditeurs contemporains grâce à son usage dans les scènes finales de la série Breaking Bad.

La trajectoire du groupe fut cependant tragique : des accords commerciaux ratés, des détournements par management et des problèmes de santé mentale menèrent à l’effondrement du groupe. Pete Ham se suicida en 1975 ; Tom Evans tenta de relancer Badfinger au début des années 1980 et se donna également la mort en 1983.

Norman Greenbaum

Portrait de Norman Greenbaum souriant dans les années 1970

Quand réalisateurs ou superviseurs musicaux veulent évoquer l’ambiance hippie, la religiosité populaire ou simplement l’esprit des années 1970, ils choisissent souvent « Spirit in the Sky » de Norman Greenbaum. Redécouvert dans les années 1980 après une période d’oubli, le titre a été utilisé à l’écran plus d’une centaine de fois. Greenbaum y combine un riff de guitare électrique fuzz et répétitif, des effets spatiaux et des paroles lumineuses sur l’idée d’un paradis post‑vie.

« Spirit in the Sky » a atteint la première place au Royaume‑Uni et la troisième aux États‑Unis. One‑hit wonder qui méritait davantage, Greenbaum avait auparavant connu un petit succès en 1967 avec Dr. West’s Medicine Show and Junk Band et la chanson « The Eggplant That Ate Chicago ». Il n’a pas sorti d’album après Petaluma (1973), préférant devenir agent de réservation et éleveur laitier, tout en vivant des droits et des revenus générés par son unique grand succès.

Mark Farner (Grand Funk Railroad)

Mark Farner chantant sur scène avec Grand Funk Railroad dans les années 1970

Si l’on demande quel fut le groupe le plus prolifique du début des années 1970, Grand Funk Railroad ne vient pas toujours à l’esprit, et pourtant le trio tonitruant du Michigan, mené par le charismatique chanteur‑guitariste Mark Farner, peut prétendre au titre. Entre 1969 et 1974, Grand Funk a enregistré dix albums, chacun certifié or ou platine.

1970 fut peut‑être leur année phare : deux disques, Closer to Home et Live Album, figuraient parmi les vingt‑cinq meilleures ventes de l’année. Côté singles, « Heartbreaker », « Closer to Home » et « Mean Mistreater » ont percé les charts pop, ce qui était rare pour des groupes de hard rock à l’époque. Le groupe remplit Shea Stadium en trois jours et connaîtra plus tard deux n°1 avec « We’re an American Band » et « The Loco‑Motion ».

Grand Funk déclina vers 1976, et Farner quitta le groupe pour une carrière solo. Hors du combo qui avait fait sa renommée, l’intérêt du public faiblit et ses albums solo des années 1970 et 1980 n’eurent qu’un succès limité.

Jim Peterik (Ides of March)

Jim Peterik assis au clavier et souriant

Le n°85 du palmarès Billboard de 1970 fut un titre bruyant, rock et bluesy doté d’une section de cuivres percutante : « Vehicle », enregistré par les Ides of March. Le morceau a culminé à la 2e place au début de 1970 et fut, jusqu’alors, le single le plus rapidement vendu et le mieux classé de l’histoire de Warner Bros. Records. Formé en 1965 autour de Jim Peterik, le groupe publia son premier album éponyme Vehicle en 1970 : Peterik y signe ou co‑signe 11 des 14 titres, assure le chant et apporte les riffs de guitare.

En 1970, les Ides of March tournaient aux côtés de têtes d’affiche comme Led Zeppelin, le Grateful Dead et Jimi Hendrix, et semblaient promis à un grand avenir. Mais les singles suivants — « Superman », « LA Goodbye » et « Melody » — échouèrent à percer, et Warner Bros. finit par se séparer du groupe.

Peterik espérait ensuite une carrière solo, mais son premier album sous son nom, Don’t Fight That Feeling (1977), ne trouva pas son public. Il connaîtra finalement la réussite en renonçant au devant de la scène : il rejoignit le groupe Survivor en tant que claviériste et auteur principal, et composa leurs plus grands succès, dont « Eye of the Tiger », « The Search Is Over » et « Burning Heart ».

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