Le groupe « The Velvet Sundown » soulève depuis plusieurs semaines de nombreuses interrogations quant à son origine, soupçonné par des internautes et spécialistes d’être entièrement généré par une Intelligence Artificielle. Ce doute est alimenté par leur succès soudain et la grande abondance de productions musicales.
Selon l’application de streaming musical Deezer, 100 % des titres du groupe seraient issus de l’IA. Le 5 juillet, le groupe a confirmé via un post sur X que « The Velvet Sundown » était fondé sur une blague et créé grâce à l’intelligence artificielle, avec pour objectif d’inciter les auditeurs à réfléchir sur l’avenir de la musique à l’ère de l’IA.
Une fulgurante apparition
Le groupe de rock psychédélique californien « The Velvet Sundown » a conquis en quelques mois plus de 900 000 auditeurs sur la plateforme Spotify, avec des sonorités lentes et planantes mêlées à la guitare électrique, rappelant l’ambiance des années 1980 et de groupes comme Pink Floyd.
Pourtant, cette ascension rapide a suscité la méfiance. En moins d’un mois, le groupe a publié deux albums : Floating on Echoes puis Dust and Silence, sans aucune publicité ni communication officielle. Ce rythme de production inquiète les musiciens, pour qui il faut souvent des années de travail pour atteindre un tel public. Kristian Heironimus, membre du groupe Velvet Meadow, évoque la difficulté de la concurrence face à un tel succès si rapide : « C’est assez décourageant de voir un groupe d’IA obtenir 500 000 auditeurs mensuels en deux semaines. »
Doutes sur l’authenticité
Les images et vidéos publiées sur les comptes Instagram et X de « The Velvet Sundown » ont amplifié les suspicions concernant leur réalité. Plusieurs experts du secteur musical, dont le célèbre producteur Rick Beato, ont détecté des « artefacts » dans les morceaux, signes révélateurs d’une création par IA.
Il est en effet possible de repérer des caractéristiques spécifiques de l’intelligence artificielle dans le signal audio d’une musique. Alexis Lanternier, directeur général de Deezer, explique que même si cela n’est pas audible à l’oreille, ces particularités se manifestent dans le signal audio et permettent d’identifier une chanson créée par un algorithme.
Une histoire montée de toutes pièces
Lors de l’annonce d’un nouvel album en juillet 2025, le groupe a attisé le mystère avec une vidéo promotionnelle laissant entendre que la frontière entre réalité et fiction était floue, avec le message : « Ils ont dit que nous n’étions pas vrais. Peut-être que vous non plus. »
Quelques jours plus tard, « The Velvet Sundown » a officialisé son statut via un communiqué sur X, expliquant qu’il s’agissait d’un projet musical guidé par l’homme mais entièrement composé, exprimé et visualisé avec l’aide de l’intelligence artificielle. Cette initiative est présentée comme une provocation artistique visant à questionner l’identité et l’avenir de la musique à l’ère de l’IA.
L’art musical à l’épreuve de l’intelligence artificielle
Ce qui devait être une simple blague a dévoilé une problématique plus large : la difficulté à distinguer une œuvre humaine d’une création d’intelligence artificielle. Les plateformes de streaming sont désormais confrontées à ce phénomène, poussant les auditeurs à une vigilance accrue.
Depuis avril 2025, Deezer utilise un système de détection pour identifier les contenus générés par IA. L’intégralité des albums de « The Velvet Sundown » a ainsi été labellisée « 100 % IA ». Pour préserver les droits des artistes, Deezer ne supprime pas ces morceaux mais les exclut du calcul des écoutes afin d’éviter toute rémunération injuste.
Alexis Lanternier souligne que la musique générée par IA peut apporter une valeur ajoutée pour les utilisateurs, mais que la rémunération doit être adaptée en conséquence pour protéger les créateurs humains.