Le 13 septembre 1996, Tupac Shakur, âgé de 25 ans, succombait à une fusillade en voiture à Las Vegas. Figure majeure du hip-hop, il est aussi célèbre pour sa carrière fulgurante que pour sa vie controversée. Son héritage musical demeure vivant, avec plus de 75 millions de disques vendus à travers le monde. Au moment de son décès, sa fortune personnelle s’élevait à seulement 200 000 dollars, mais en 2019, son patrimoine avait été estimé à 40 millions de dollars.
Ne s’étant jamais marié, Tupac avait laissé son héritage à sa mère, Afeni Shakur, qui est décédée en mai 2016 à l’âge de 69 ans. Avant sa disparition, Afeni avait mis en place une fiducie pour gérer les droits musicaux de son fils et désigné Tom Whalley comme exécuteur testamentaire. Whalley, ancien patron de Warner Bros. Records, avait signé Tupac dès 1989 alors qu’il était chez Interscope, établissant ainsi une relation professionnelle solide.
En janvier 2022, Sekyiwa Shakur, sœur de Tupac, ainsi que la fondation portant le nom du rappeur, ont engagé une action en justice contre Tom Whalley. Ils l’accusent d’avoir détourné des millions de dollars et d’avoir violé ses obligations en tant qu’exécuteur de la succession d’Afeni Shakur. La sœur de Tupac affirme que Whalley s’est enrichi de manière déraisonnable au détriment des bénéficiaires de la fiducie.
L’une des accusations majeures vise son rôle de gestionnaire d’Amaru Entertainment, label fondé par Afeni et chargé de la diffusion des musiques inédites de Tupac. Selon Sekyiwa, Whalley refuse également de restituer certains biens personnels hérités de Tupac, tels que des voitures et des bijoux, ce qui alimente la controverse autour de sa gestion.
Tandis que Sekyiwa se décrit comme une « tirelire » pour Whalley, l’avocat du trust défend une tout autre version, qualifiant celui-ci d’ami et de confident à la fois de Tupac et d’Afeni. L’affaire met ainsi en lumière les conflits complexes qui subsistent autour de l’héritage d’une icône du hip-hop, entre enjeux financiers et fidélité familiale.