Willem, Grand Prix de l’Académie des Beaux-Arts : un hommage mérité

par Olivier
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Willem, Grand Prix de l'Académie des Beaux-Arts : un hommage mérité
Pays-Bas, France

Willem, Grand Prix de l’Académie des Beaux-Arts : un hommage mérité

« Fantastisch ! » s’est exclamé Willem, le caricaturiste néerlandais, qui a été honoré mercredi 5 mars 2025 du Grand Prix de l’Académie des Beaux-Arts à l’âge de 83 ans, valorisant sa remarquable carrière de 58 ans. Ce graphiste et auteur, connu pour sa capacité à sortir des conventions, a reçu cette distinction des mains de Catherine Meurisse, dessinatrice de presse et membre de l’Académie.

Willem image

Bien que Willem, apprécié par ses pairs, ne soit pas encore une figure emblématique du grand public, il est indéniable qu’il mérite amplement cette récompense tant il a marqué des générations avec ses dessins et bandes dessinées, souvent en noir et blanc, révélant un style unique au trait a priori hésitant. Son humour, souvent provocateur, n’a cessé d’interpeller et d’interroger.

Né en 1941 aux Pays-Bas et résident en France depuis 1968, Willem maîtrise plusieurs langues dont le néerlandais, le français, l’allemand, l’anglais et le norvégien. Il est reconnu comme une grande figure du dessin de presse, ayant collaboré pendant quatre décennies avec le quotidien Libération. Ses thèmes de choix incluent naturellement la politique, ayant réalisé des albums satiriques sur des figures comme Sarkozy et Macron, mais aussi l’art. À ce sujet, il a produit un état des lieux de l’art du XIXe au XXIe siècle dans son ouvrage intitulé La vie d’artiste, publié en 2025.

Willem s’est également illustré par ses positions antimilitaristes et anticléricales, produisant de nombreux dessins pour Hara-Kiri et Charlie Hebdo, où il a pu croquer l’absurde et l’abject, déclarant qu’il cherchait à « tuer la connerie ». Retiré en Bretagne dans les années 2010, il a mis un terme à sa participation aux conférences de rédaction de Charlie Hebdo, ce qui lui a également permis d’échapper à l’attentat tragique du 7 janvier 2015 qui a décimé la rédaction de l’hebdomadaire.

En 2021, à l’âge de 80 ans, lors de son départ de Libération, Willem a exprimé ses préoccupations quant à l’impact du politiquement correct sur la création artistique, remarquant que la censure ne provient plus exclusivement des institutions comme la justice ou l’État, mais également des rédactions et des cercles amicaux. Il a souligné que la pression morale actuelle émane souvent de ceux qui se considèrent comme du « bon côté ».

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