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Serpents en cabine
La Transportation Security Administration (TSA) veille à la sécurité des voyageurs aériens aux États-Unis, ce qui l’amène à interdire certains objets insolites en cabine. En 2023, à l’aéroport international de Tampa, une passagère a tenté de monter à bord avec un boa constrictor de plus d’un mètre, dissimulé dans ses bagages à main. L’animal n’a pas été déclaré et elle l’a présenté comme un serpent de soutien émotionnel, une catégorie controversée.
Les animaux vivants ne sont pas proscrits en tant que tels, mais leur acceptation dépend uniquement de la politique de la compagnie aérienne. Un reptile tel qu’un boa en cabine serait susceptible de créer une panique parmi les passagers, d’où la nécessité d’un transport en soute correctement sécurisé. D’autres tentatives comparables ont aussi été recensées : un python caché dans un disque dur à Miami en 2018, un homme en Chine essayant en 2024 de dissimuler plus de 100 serpents dans son pantalon, ou encore une arrestation en mars 2025 d’un passager transportant une tortue illégalement à Newark.
Une cargaison de poissons tropicaux
Au-delà des reptiles, la TSA a aussi intercepté des animaux marins vivants transportés clandestinement. En 2012, un passager à Miami a voulu enregistrer un bagage contenant 163 poissons tropicaux, dont plusieurs anguilles conservées dans des sacs plastiques remplis d’eau, ainsi que 22 invertébrés tels que crevettes ou crabes. Ce chargement, vraisemblablement destiné à la revente au Venezuela, a été confisqué puis remis aux services américains de protection de la faune.
La lutte contre le trafic illégal d’animaux exotiques demeure un enjeu majeur, impliquant plusieurs agences dont la TSA et l’Immigration and Customs Enforcement (ICE). Ce trafic cause des pertes dramatiques en biodiversité. Toutefois, le transport de poissons vivants reste possible, à condition de les déclarer et de respecter les procédures de contrôle, ce qui les différencie nettement des cas de contrebande.
Ciseaux surdimensionnés
La TSA interdit de manière stricte le transport en cabine d’objets tranchants comme les couteaux ou les grandes paires de ciseaux, considérés comme des menaces potentielles. Pourtant, certains voyageurs tentent de franchir la sécurité avec des objets atypiques. En 2018, à Nashville, un passager a voulu embarquer avec une paire de ciseaux cérémoniels exceptionnellement grandes, destinées à des événements publics.
Malgré leur nature non dangereuse dans un contexte festif, la présence de lames affûtées en cabine est proscrite, ce type d’objet est confisqué sous peine de représenter un risque. Seules les petites paires de ciseaux dont les lames mesurent moins de 4 pouces (environ 10 cm) sont autorisées. Ce contrôle rigoureux conduit la TSA à confisquer chaque année des milliers d’outils et armes blanches. Ce phénomène a même inspiré l’artiste Christopher Locke, qui a utilisé ces lames saisies pour créer des sculptures en forme d’araignées.
Un requin conservé dans un bocal
Outre les animaux vivants, les objets de collection ou scientifiques contenant des spécimens morts peuvent également être interdits. En 2020, un voyageur a tenté de passer la sécurité de l’aéroport Hancock International de Syracuse avec un bébé requin mort, conservé dans un bocal rempli de liquide. Si l’animal était sans danger en lui-même, il était immergé dans un produit chimique destiné à sa conservation.
La TSA a rejeté ce contenu en raison des risques potentiels liés au liquide conservateur, jugé trop dangereux pour un transport en cabine. Les substances chimiques utilisées pour la préservation ont souvent des restrictions renforcées dans les transports aériens. Ce cas illustre les limites strictes imposées aux objets même non vivants, qui peuvent soulever des questions de sécurité sanitaire et logistique.
Armes anciennes
Si la plupart des voyageurs savent qu’ils ne peuvent pas transporter des armes à feu ou des couteaux, une zone d’ombre existe parfois concernant les armes antiques. En 2012, la TSA a dû intervenir à l’aéroport régional de Kahului lorsqu’un passager a présenté deux objets considérés comme potentiellement dangereux : un pistolet à fusée éclairante et une boule de canon.
Bien que la boule de canon ne contienne généralement pas d’explosifs, la prudence de la TSA a conduit à l’interdiction de ce type d’objet en cabine. Deux ans plus tard, en 2014, deux adolescents voyageant vers Seattle avec des militaires français ont attiré l’attention des autorités pour avoir dans leurs bagages deux obus de 77 mm de la Première Guerre mondiale, nécessitant l’intervention d’une équipe de déminage. Ces situations rappellent que même les reliques historiques peuvent être perçues comme des menaces en matière de sécurité aérienne.