Cambriolage audacieux au Louvre : Analyse du FBI

par Olivier
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Cambriolage audacieux au Louvre : Analyse du FBI
France

L’essentiel

  • Robert K. Wittman, ancien expert du FBI spécialisé dans les vols d’art, estime que le cambriolage Louvre s’inscrit dans une tendance où la hausse des prix de l’or et la facilité de revente attirent les voleurs.
  • Selon lui, il est peu probable que ce vol ait été commandité par un collectionneur : les métaux précieux et les pierres se revendent facilement, souvent à une fraction de leur valeur patrimoniale.
  • L’enquête devra notamment explorer la piste d’une complicité interne, présente dans la majorité des vols en musée, et les indices laissés sur place suggèrent que les braqueurs pourraient être moins expérimentés qu’on le croit.

Au lendemain du spectaculaire cambriolage du musée du Louvre, de nombreuses questions restent sans réponse. Outre l’identité des auteurs, l’une des préoccupations majeures porte sur le sort des bijoux « inestimables » dérobés. À cet égard, le regard d’un spécialiste s’avère instructif : Robert K. Wittman, ancien agent du FBI dédié aux enquêtes sur les vols d’œuvres et de biens culturels.

Pendant vingt ans, Robert K. Wittman a été l’expert du FBI pour les crimes contre l’art, participant à la récupération de plus de 300 millions de dollars d’objets volés et à l’arrestation de trafiquants. À la retraite, il continue d’intervenir pour des clients privés. Sur le cambriolage Louvre, il reconnaît qu’il « s’agit d’un vol audacieux ».

Pour en savoir plus sur son parcours : robertwittmaninc.com

« Flambée des prix de l’or » et facilité de revente

Selon l’ex-agent, commettre un tel braquage « en plein jour, alors que des visiteurs étaient présents et qu’une équipe complète de gardiens était de service » demeure inhabituel pour un musée. Mais, ajoute-t-il, on observe depuis quelques mois une recrudescence de vols de bijoux de grande valeur dans des musées en Allemagne, aux Pays-Bas et plus récemment au Muséum d’histoire naturelle de Paris.

La raison avancée par Wittman est double : d’une part la flambée des prix de l’or, d’autre part la simplicité avec laquelle ces métaux peuvent être revendus. À cela s’ajoute un facteur opérationnel : « En raison de la politique de “musée ouvert au public”, il est souvent plus facile de cambrioler un musée que de braquer une bijouterie », observe-t-il.

Pour l’expert, il est peu probable que le cambriolage ait été réalisé sur commande d’un collectionneur. « Je n’ai jamais vu de vol de grande valeur exécuté pour un collectionneur », affirme-t-il, estimant qu’il est souvent plus aisé de liquider métaux et pierres précieuses, même à une fraction infime de leur valeur patrimoniale et culturelle. Il n’exclut toutefois pas d’autres scénarios moins probables : revente à l’étranger, demande de rançon, ou bien mise en cache du butin en attendant que la situation se tasse.

La piste d’une complicité interne

Wittman se montre néanmoins optimiste quant aux chances de retrouver les bijoux intacts, tout en soulignant que le temps joue contre les enquêteurs. Pour lui, le premier axe d’investigation logique pour l’OCBC et la BRB sera la piste d’une complicité interne au musée : « C’est le cas dans 90 % des vols dans les musées, comme nous l’avons établi avec le FBI », explique-t-il.

Sur la manière d’opérer, l’ex-agent juge la méthode « rien d’inhabituel ». Dans d’anciennes affaires, il a déjà constaté des vols où des individus se faisaient passer pour des employés pour dérober tableaux et antiquités, puis prenaient la fuite à moto ou en scooter. Enfin, le fait que les malfaiteurs aient laissé de nombreuses traces médico-légales et aient endommagé la couronne d’Eugénie l’amène à penser qu’ils « ne sont peut‑être pas aussi “expérimentés” qu’on le croyait au départ ».

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