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Le cartel mexicain de Sinaloa a déployé des chimistes dans le Var pour la fabrication de drogues de synthèse en collaboration avec un réseau local, révèle Europol. Un laboratoire clandestin a été découvert dans une villa de luxe de l’arrière-pays varois, produisant environ 400 kg de méthamphétamine, soit un volume équivalent aux saisies annuelles réalisées en France ces dernières années, selon le procureur de Marseille.
Cette opération marque une première en France : c’est la première fois que des chimistes mexicains sont directement impliqués dans une telle production sur le territoire national.
Une alliance transatlantique pour la fabrication de drogue
La Costa d’Azur évoque désormais l’univers de la série Narcos, avec cette collaboration entre le puissant cartel de Sinaloa et des réseaux locaux varois. Menées par la gendarmerie nationale, les investigations ont mis au jour un accord entre des habitants locaux et des acteurs sud-américains. Ces derniers fournissaient savoir-faire, expertise et logistique, indispensables au bon fonctionnement du laboratoire clandestin, tandis que les locaux garantissaient l’implantation et l’extension de cette activité criminelle en France.
Début des investigations et arrestations
L’enquête a débuté en juin 2024, avec l’interpellation de deux hommes tentant de récupérer 215 kg de cristaux de méthamphétamine dans un box près de Brignoles. Ces deux suspects étaient déjà connus de la justice pour des affaires liées au trafic de cocaïne, dont l’un est le beau-frère d’un narcotrafiquant mexicain. L’enquête a conduit à 15 interpellations en France, le 15 mai 2025. Huit d’entre eux ont été mis en examen pour « importation, production et trafic international de produits stupéfiants en bande organisée » ainsi que pour « blanchiment ».
Découverte du laboratoire et ampleur de la production
Au cours de l’opération, les gendarmes ont découvert un laboratoire sophistiqué installé dans une villa de luxe du Var
Le procureur de Marseille, Nicolas Bessone, déclare que la quantité de drogue produite, estimée à 400 kg, équivaut à la totalité des saisies annuelles françaises de ces dernières années. Un investissement initial d’environ 150 000 euros a été engagé, tandis que la vente au détail de cette méthamphétamine aurait pu générer jusqu’à 11 millions d’euros, avec une exportation prévue vers l’Espagne et la Belgique.
L’implication directe du cartel de Sinaloa
Europol rappelle que ce réseau local était étroitement lié au cartel mexicain de Sinaloa. Cinq chimistes mexicains avaient traversé l’Atlantique pour superviser la mise en place du laboratoire, apporter leur expertise dans la fabrication et prodiguer leurs conseils. Ils ont quitté la France avant l’intervention des forces de l’ordre.
Le général Dominique Lambert, sous-directeur de la police judiciaire de la gendarmerie, souligne l’importance de cette expertise : « Pour que ça fonctionne bien, il faut du savoir-faire, des chimistes capables de réaliser les bons dosages et d’éviter les accidents qui peuvent survenir lors de la fabrication de tels produits. »
Il précise également qu’il s’agit de la première découverte de chimistes mexicains sur le sol français liés au trafic de méthamphétamine. Cependant, ce phénomène n’est pas isolé en Europe où les grands groupes criminels internationaux collaborent avec des réseaux locaux parfois de moindre envergure.