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Vies derrière les barreaux

Pour un acteur ou un musicien à succès, la vie sous les projecteurs paraît souvent idéale. Elle le demeure tant que ces personnalités n’ont pas posé un acte suffisamment grave pour les conduire à des années d’emprisonnement dans un établissement austère.
Nombre de célébrités restent détenues des années après qu’un scandale ait mis fin à leur carrière ou après la commission d’un crime odieux suivi d’un procès et d’une condamnation. Hors de la vue du public, elles vivent désormais sans les conforts qui accompagnaient autrefois leur notoriété.
- Un quotidien routinier, rythmé par des règles strictes et des privations ;
- des problèmes médicaux récurrents et des irritants quotidiens ;
- des agressions et d’autres manifestations violentes des pires aspects de la vie humaine.
Depuis qu’ils ont revêtu ces combinaisons orange et rejoint les rangs des détenus pour purger de longues peines, ces anciens visages du cinéma, de la télévision ou de la musique affrontent une réalité carcérale sombre, oppressante et souvent dangereuse.
Voici quelques célébrités en prison dont l’existence derrière les barreaux se révèle sombre, sinueuse, inconfortable, voire terrifiante pour celles et ceux qui y sont enfermés.
Attention : la suite de l’article évoque des allégations de violences domestiques, d’abus sur mineurs et d’agressions sexuelles.
Danny Masterson

Poursuivant notre examen des célébrités en prison, le cas de Danny Masterson illustre comment la vie carcérale peut rapidement devenir une question de sécurité, d’adaptation et de routines minutées.
En 2023, Danny Masterson a été condamné à une peine de 30 ans à la perpétuité après avoir été reconnu coupable de deux agressions sexuelles remontant au début des années 2000. Ses premières semaines ont été passées dans un établissement du centre-ville de Los Angeles avant un transfert vers North Kern State Prison.
En raison de préoccupations immédiates pour sa sécurité, il a ensuite été placé à Corcoran State Prison, une prison très sécurisée qui a, par le passé, accueilli des détenus aussi médiatisés que Charles Manson. En février 2024, il a de nouveau été transféré vers une structure de moindre sécurité, la California Men’s Colony à San Luis Obispo.
Sur place, Masterson a occupé un poste d’appoint administratif pour le personnel pénitentiaire. Selon une source proche du dossier, ses tâches comprenaient la distribution de « ducats » — des autorisations internes permettant aux détenus d’assister à des rendez-vous médicaux, des séances de conseil ou d’autres rendez-vous au sein de l’établissement.
Sa journée type se déroule de façon assez codifiée :
- Matin et début d’après-midi : entraînement quotidien au pickleball, d’environ deux heures.
- Vers 15 h : pointage en cellule pour le contrôle journalier.
- Utilisation d’une tablette détenue par la prison pour jouer ou regarder une sélection limitée de programmes ; la messagerie électronique interne est autorisée, mais l’accès à Internet est interdit. Toutes les activités sont surveillées et consignées.
- Repas : la cantine propose des plats souvent mal notés par les détenus. Selon la source, les préparations collectives peuvent être rebutantes, tandis que Masterson opterait pour du poulet grillé et une salade, bien que la laitue soit souvent flétrie.
Ce portrait illustre la combinaison d’isolement, de surveillance constante et de petites concessions quotidiennes qui façonnent la vie derrière les barreaux pour une célébrité condamnée. La description des routines et des conditions alimentaires éclaire, en creux, les réalités matérielles et sociales du milieu carcéral.
Joe Exotic

Poursuivant notre dossier sur les célébrités en prison, Joe Exotic incarne un cas à la fois médiatique et tragique. Animateur autoproclamé et propriétaire d’un parc de grands fauves en bord de route dans l’Oklahoma, il est devenu un nom connu du grand public après la diffusion en 2020 de la série documentaire Tiger King: Murder, Mayhem, and Madness.
Condamné sous son vrai nom, Joseph Maldonado‑Passage, il purgera une peine de plus de vingt ans après des condamnations multiples. Parmi les chefs retenus contre lui :
- neuf violations de la loi sur les espèces menacées (Endangered Species Act) ;
- huit chefs de falsification de documents relatifs à la faune ;
- deux chefs liés à un meurtre commandité, après qu’il aurait tenté d’organiser l’élimination de sa rivale, Carole Baskin.
Selon ses déclarations publiques, sa détention a été marquée par des violences. En 2020, il affirme qu’un groupe de huit agents de la prison du comté de Grady l’aurait attaqué de manière coordonnée : ligoté à une chaise, placé nu sous une douche jusqu’à l’évanouissement et retrouvé avec des blessures aux bras causées par les sangles.
Ces derniers temps, il a également fait état de problèmes de santé graves. Diagnostiqué pour un cancer de la prostate qui, d’après ses dires, se serait étendu à la vessie puis aux poumons, il a rapporté une perte de poids importante — passant de 95 kg à environ 78 kg en l’espace de trois mois — et s’est montré pessimiste quant à sa capacité à purger l’intégralité de sa peine : « Je ne vivrai pas pour purger cette peine. »
Cette section éclaire, par le prisme d’une figure très médiatisée, les tensions entre célébrité, justice et conditions carcérales aux États‑Unis.
Gary Glitter

Peter Dazeley/Getty Images
Poursuivant notre regard sur les célébrités en prison, le cas de Gary Glitter illustre le contraste entre une gloire scénique et une chute judiciaire spectaculaire. Dans les années 1970, il incarnait le mouvement glam britannique, avec des costumes scintillants et des morceaux martelants qui remplissaient les stades.
- « I’m the Leader of the Gang »
- « Rock and Roll (Part 2) » — la fameuse chanson ponctuée d’un « Hey! »
Depuis la fin des années 1990, Glitter a fait l’objet de multiples condamnations et a été incarcéré au Royaume‑Uni et au Vietnam pour des délits impliquant des enfants. Il est très probablement condamné à passer le reste de sa vie derrière les barreaux : en 2025, sa demande de libération conditionnelle a été refusée après que des faits ont établi qu’il utilisait le dark web pour accéder à des images sexuelles hautement illégales.
Les autorités pénitentiaires britanniques ne communiquent pas facilement son lieu d’incarcération, mais des rapports indiquent qu’il serait placé dans une aile spéciale destinée aux détenus vulnérables dans un établissement à régime particulier. Sa cellule est à occupation individuelle et contient peu d’effets : une bouilloire, une radio et une télévision limitée aux chaînes diffusées traditionnellement.
Étant reconnu comme délinquant sexuel, il est maintenu à l’écart de la population générale et passe la majeure partie de son temps confiné à l’intérieur de ces quatre murs. Les périodes de confinement sont fréquentes, en grande partie à cause d’épisodes récurrents de violence parmi les détenus.
La section suivante poursuit l’examen des destins carcéraux de célébrités, en explorant d’autres histoires marquées par la violence et les privations.
C-Murder

Poursuivant notre examen des célébrités en prison, l’histoire de C‑Murder illustre la chute d’un artiste autrefois omniprésent sur la scène hip‑hop. Au tournant des années 1990 et 2000, le son de La Nouvelle‑Orléans, porté par le label No Limit, a marqué durablement le paysage musical, et Corey Miller — connu sous le nom de C‑Murder — figurait parmi ses têtes d’affiche, avec des albums comme Life and Death et Bossalinie qui se sont vendus par millions.
- Ascension musicale : frère du fondateur du label, il devient l’une des figures phares du mouvement No Limit à la fin des années 1990.
- L’affaire criminelle : en janvier 2002, lors d’une altercation devant la boîte Platinum Club près de La Nouvelle‑Orléans, C‑Murder a tiré et tué Steve Thomas, âgé de 16 ans. Un jury l’a reconnu coupable d’homicide au deuxième degré.
- Peine : sa condamnation l’a conduit à commencer à purger une peine de prison à perpétuité en 2009, interrompant durablement sa carrière artistique.
Plusieurs années plus tard, alors qu’il était incarcéré au Elayn Hunt Correctional Center en Louisiane, Corey Miller a de nouveau attiré l’attention en 2021 pour des conditions carcérales dégradées liées à la pandémie. Sa famille a dénoncé des mesures insuffisantes — cohabitation avec des détenus testés positifs au COVID‑19 et manquements du personnel aux règles de protection — ce qui, selon eux, a entraîné une hausse des contaminations et des périodes d’isolement prolongées.
En protestation contre ces conditions, C‑Murder a entamé une grève de la faim. Ce chapitre souligne combien la vie derrière les barreaux peut accentuer les difficultés déjà subies par certaines célébrités, mêlant enjeux judiciaires, santé publique et droits des détenus.
Ian Watkins

Poursuivant notre série sur les célébrités en prison, Ian Watkins illustre comment une carrière musicale peut cacher des crimes d’une violence morale extrême. Leader du groupe gallois Lostprophets, il connaissait un grand succès dans les radios rock alternatives au début des années 2000 avec des titres comme « I Don’t Know » et « Last Train Home ».
Les agissements de Watkins contre des personnes vulnérables ont choqué l’opinion publique. En 2013, il a plaidé coupable de 13 chefs d’accusation d’infractions sexuelles, tous visant de très jeunes enfants dont les mères étaient fans et avaient permis l’accès au musicien. Le juge Royce du Cardiff Crown Court a estimé que ces actes l’avaient « plongé dans de nouveaux abîmes de dépravation » et, constatant une absence de remorse, l’a condamné à 35 ans de prison.
Sa détention n’a pas été exempte de violences. En 2023, alors qu’il était incarcéré à HMP Wakefield en Angleterre, Watkins a été victime d’une agression d’une telle gravité qu’il a été hospitalisé brièvement et qu’une enquête policière a été ouverte. Les faits rapportés se résument ainsi :
- Trois détenus l’ont retenu contre son gré avant de le battre violemment.
- Il a été poignardé sur le flanc à l’aide d’une arme improvisée fabriquée à partir d’une brosse de toilette affûtée.
- L’attaque serait liée à une dette liée à la drogue d’environ £900, selon les éléments disponibles.
- Cela s’est produit malgré les paiements effectués par Watkins à d’autres détenus pour obtenir une protection, pour des sommes équivalentes à plusieurs milliers de dollars.
Cette affaire rappelle la vulnérabilité même des personnalités publiques derrière les barreaux et l’intensité des dynamiques violentes qui peuvent se jouer en milieu carcéral, un thème récurrent lorsqu’on explore les récits de célébrités en prison.
Prodigy

Poursuivant le récit des célébrités en prison, l’histoire de Prodigy illustre que la notoriété n’atténue ni la violence ni les privations du milieu carcéral. Membre du duo Mobb Deep avec Havoc, Prodigy (né Albert Johnson) a contribué à façonner le rap sombre et percutant de la côte Est dans les années 1990.
Le duo a sorti huit albums et signé des titres devenus des classiques du genre, comme « Shook Ones (Part II) » et « Quiet Storm ». Atteint de drépanocytose depuis l’enfance, Prodigy est décédé en 2017 à 42 ans, après s’être étouffé avec un œuf alors qu’il recevait des soins d’urgence dans un hôpital de Las Vegas pour cette maladie douloureuse et invalidante.
- Incarcération : à la fin des années 2000, il a purgé une peine de trois ans à Rikers Island pour une affaire d’armes, période durant laquelle il a reçu peu d’aide pour gérer sa drépanocytose.
- Premiers jours difficiles : dès son premier jour en détention, il a souffert d’une intoxication alimentaire, un choc qui l’a poussé à privilégier une alimentation plus saine pour tenter d’atténuer les crises.
- Recettes de prison : Prodigy a mis au point une série de recettes à partir des produits de la cantine et de la commissary, rassemblées par la suite dans « Commissary Kitchen: My Infamous Prison Cookbook ».
- Astuce culinaire : parmi ses créations, une tarte à la patate douce improvisée — patates en conserve et croûte faite de beurre, sucre, sachets de miel et biscuits Graham.
Ce témoignage met en lumière la convergence entre maladies chroniques et conditions carcérales, et la manière dont certains détenus tentent d’adapter leur quotidien pour préserver leur santé.
Lou Pearlman

Poursuivant notre examen des célébrités en prison, Lou Pearlman incarne une trajectoire où succès médiatique et escroquerie financière se confondent. Architecte de l’ère des boy bands à la fin des années 1990 et au début des années 2000, il a façonné et géré des formations très populaires — Backstreet Boys, NSYNC, LFO, O-Town — tout en rémunérant leurs membres au minimum et en détournant l’essentiel des bénéfices.
Parallèlement à son rôle de producteur, Pearlman a mis en place un système de type Ponzi depuis la Floride. Après avoir convaincu environ 2 000 investisseurs et obtenu des financements bancaires pour deux compagnies aériennes fictives, il a fraudé près de 300 millions de dollars. Condamné pour diverses fraudes financières, il a été condamné en 2008 à 25 ans d’incarcération fédérale.
La détention n’a pas été pour lui un simple retrait de la scène publique : sa santé s’est rapidement dégradée au fil des années. Voici les principales complications médicales qu’il a connues en prison :
- 2010 : AVC.
- 2016 : intervention chirurgicale pour corriger une valve cardiaque défaillante.
- Par la suite : infection de l’endocarde (la paroi interne du cœur), suivie d’une crise cardiaque fatale.
Pearlman est décédé des suites de ces complications à l’âge de 62 ans. Son cas illustre à la fois les dérives financières qui peuvent accompagner la célébrité et la fragilité humaine exacerbée par les conditions de détention, thèmes récurrents lorsqu’on évoque les célébrités en prison.
Phil Spector

Poursuivant l’examen des célébrités en prison, Phil Spector illustre combien la célébrité et la violence peuvent coexister. Producteur phare des années 1960, il a façonné le son pop avec sa technique du « Wall of Sound » tout en cultivant une réputation trouble et menaçante.
Avant et après son incarcération, plusieurs épisodes de sa vie témoignent de sa dangerosité :
- des accusations d’abus à l’encontre de son épouse, la chanteuse Ronnie Spector ;
- des menaces proférées contre des musiciens, notamment lors d’une séance avec les Ramones ;
- en 2009, une condamnation pour meurtre au second degré dans la mort de l’actrice Lana Clarkson, survenue quelques années plus tôt à son domicile de Los Angeles, sanctionnée par une peine de 19 ans à la perpétuité.
Il a purgé sa peine dans un établissement pénitentiaire en Californie et est décédé en 2021 après avoir été transféré vers un centre de soins en Californie. La violence qui a marqué sa vie personnelle l’a suivi derrière les barreaux, mais cette fois il s’est retrouvé du côté des victimes.
En 2009, Spector écrivait à son ami, le chroniqueur musical Steven Escobar, affirmant vivre dans la peur d’une attaque violente et incapacité à nouer des liens sociaux avec les autres détenus. Escobar rapporte que Spector souhaitait « obtenir une prison meilleure, avec des gens plus comme moi pendant la procédure d’appel, au lieu de tous ces minables, gangsters et types à la Manson » (source : CBS News).
En 2010, il aurait effectivement été agressé dans la cour : après une plaisanterie mal comprise, il a subi des représailles qui lui ont laissé un hématome au nez, un œil au beurre noir et deux couronnes dentaires arrachées. Ce passage rappelle que, pour certaines célébrités en prison, la notoriété n’offre aucune protection face aux violences carcérales.
R. Kelly

Poursuivant le thème des célébrités en prison, R. Kelly illustre à la fois l’apogée d’une carrière musicale et la chute provoquée par des accusations graves. Vedette du R&B dans les années 1990 avec des tubes comme «Sex Me» et «Bump n’ Grind», il a longtemps nié des allégations d’exploitation et d’abus à l’encontre de femmes et de mineures. Il a épousé illégalement Aaliyah alors qu’elle avait 15 ans et a ensuite été poursuivi pour avoir créé du contenu sexuellement explicite impliquant des femmes mineures.
En 2023, après des condamnations pour racket, trafic sexuel et divers crimes impliquant des mineurs, il a écopé d’une peine de 30 ans de prison. Avant sa condamnation, en 2020, alors qu’il était détenu au Metropolitan Correctional Center de Chicago en attente de son jugement, il a été attaqué dans sa cellule par un autre détenu : coups, coups de pied et usage de gaz poivré par un agent intervenant pour séparer l’affrontement. L’agression aurait laissé des séquelles psychologiques, notamment anxiété, insomnies et peur de sortir de sa cellule.
Plus récemment, en 2025, après son transfert dans un établissement en Caroline du Nord et son placement en isolement, le personnel pénitentiaire lui aurait administré ses médicaments pour le sommeil et l’anxiété, suite auxquels il a perdu connaissance et a été hospitalisé. Il a également été soigné pour une jambe fortement enflée, qu’il attribuait à un refus d’administration d’anticoagulants. Des examens ont révélé des caillots sanguins aux jambes et aux poumons ; avant qu’il ne puisse être opéré, il a été ramené en détention.
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez êtes victime d’abus sur mineur, de violences domestiques ou d’agression sexuelle, des ressources d’aide existent :
- Childhelp National Child Abuse Hotline : 1-800-4-A-Child (1-800-422-4453) — https://childhelphotline.org/
- National Domestic Violence Hotline : 1-800-799-7233 — http://www.thehotline.org
- RAINN (Rape, Abuse & Incest National Network) : ligne nationale 1-800-656-HOPE (4673) — https://www.rainn.org/
La section suivante aborde d’autres personnalités dont les parcours carcéraux révèlent les violences et privations subies derrière les barreaux.
