Démantèlement d’un trafic d’armes en Picardie : 13 personnes mises en examen

par Olivier
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Démantèlement d'un trafic d'armes en Picardie : 13 personnes mises en examen
France
Image d'illustration

Un vaste réseau de trafic d’armes, dirigé depuis une cellule de prison picarde, vient d’être démantelé après plusieurs mois d’enquête. Treize personnes ont été mises en examen dans les Hauts-de-France et le Rhône, a annoncé le procureur d’Amiens, Jean-Philippe Vicentini. Les mis en examen, hommes et femmes, sont poursuivis pour « association de malfaiteurs », « infractions à la législation sur les armes », « trafic en bande organisée » et « vente en bande organisée d’armes à feu ».

Tout est parti d’un signalement dans une autre affaire. « Une information laissait penser qu’un individu détenu dans un établissement pénitentiaire picard se livrerait à un trafic d’armes », a expliqué le procureur. L’enquête a alors révélé un système bien rodé : le prisonnier recrutait des complices depuis sa cellule, notamment des femmes, qu’il incitait à s’inscrire dans des clubs de ball-trap. Grâce à cette couverture, elles pouvaient légalement acquérir des armes de catégorie C, en armurerie ou sur Internet.

Des armes revendues avec parfois 300 % de marge

Les armes étaient ensuite rendues intraçables : « les numéros de série étaient limés », a précisé Jean-Philippe Vicentini. Fusils et pistolets étaient ensuite revendues avec une marge impressionnante, avoisinant les 300 %. Les perquisitions ont permis la saisie de « quinze armes à feu », de munitions et de nombreux accessoires, comme des lunettes de visée ou des chargeurs. Les enquêteurs ont également récupéré « 45 000 euros en espèces » et « 500 000 euros d’avoirs criminels ».

L’opération de démantèlement s’est accélérée fin septembre. « Quinze personnes ont été placées en garde à vue, treize déférées, sept placées en détention provisoire et six sous contrôle judiciaire », a indiqué le procureur. L’enquête, conduite dans plusieurs départements (Somme, Oise, Aisne, Nord et Rhône), a mobilisé plus de 150 gendarmes, épaulés par un hélicoptère, selon le commandant de la section de recherches d’Amiens, Julien Jourdan.

Cette affaire illustre la manière dont un trafic d’armes peut s’organiser autour d’une couverture légale et de mécanismes destinés à rendre les armes introuvables, posant de sérieux défis aux forces de l’ordre.

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