Un réseau qui livrait de la drogue par drones dans plusieurs prisons du nord de la France sera jugé le 6 novembre à Béthune, Pas-de-Calais. Neuf personnes, dont un chef présumé déjà incarcéré, sont poursuivies après un an d’activité et des gains estimés à plus de deux millions d’euros, selon le parquet.
Les détenus passaient leurs commandes via des messageries cryptées, puis la marchandise était livrée directement dans les cours de prison grâce à des drones.
Un réseau « très structuré »
Le procureur de Béthune décrit un réseau « très structuré », qui avait également une vitrine légale : une supérette dans l’agglomération lensoise, où une partie de la drogue et d’autres produits étaient écoulés. Au total, ce commerce clandestin aurait généré 3,6 millions d’euros, dont plus de 2 millions uniquement grâce aux livraisons en détention.
Le 9 septembre, la police judiciaire a mené une vaste opération. Quatorze personnes ont été interpellées et plusieurs perquisitions menées, notamment dans la supérette utilisée par le réseau. Les enquêteurs ont saisi 35 000 euros en liquide, huit armes de poing et leurs munitions, ainsi que deux drones et du matériel de rechange.
Une « organisation assez bien rodée »
Deux mis en cause ont choisi de plaider coupable. Ils ont été condamnés le 12 septembre à deux ans de prison, dont un an sous bracelet électronique, et à 4 000 euros d’amende chacun.
Les sept autres, dont le chef présumé, seront jugés pour trafic de drogue (trafic de stupéfiants), blanchiment, association de malfaiteurs et survol de zones interdites par drone. « C’était une organisation assez bien rodée » qui parvenait à contourner les règles de sécurité des établissements pénitentiaires, a résumé le procureur.
