Évasion spectaculaire d’un détenu à Lyon : enquête ouverte

par Olivier
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Évasion spectaculaire d'un détenu à Lyon : enquête ouverte
France

Vendredi midi, un détenu de 20 ans, Elyazid A., s’est évadé de la prison de Lyon-Corbas en se dissimulant dans le sac de son co-détenu, tout juste libéré. Cette méthode audacieuse, qualifiée de scénario osé par Samuel Gauthier, secrétaire national de la CGT-Pénitentiaire, reste inhabituelle dans le milieu pénitentiaire. Cependant, l’évasion n’a duré que quelques jours : Elyazid A. a été interpellé lundi matin au nord de Lyon, et son complice présumé arrêté quelques heures plus tard à Marseille.

Les autorités ont lancé une enquête judiciaire pour éclaircir les circonstances de cette fuite et déceler d’éventuelles complicités internes. Parallèlement, une investigation interne vise à établir la chaîne de responsabilités, la prison ayant reconnu plusieurs dysfonctionnements graves ayant permis cette évasion. Elyazid A., condamné pour vols, trafic et soupçonné dans une affaire de grand banditisme, est resté non localisé pendant 17 heures, alors que les protocoles prévoient des contrôles réguliers, notamment matin et soir.

Un contrôle manqué au vestiaire

Les images de vidéosurveillance montrent le co-détenu d’Elyazid A. poussant un chariot chargé de sacs en plastique dans les couloirs de la prison, accompagné d’une surveillante. Surpris, le détenu de 1,72 m s’est glissé à l’intérieur d’un de ces sacs sans qu’aucun contrôle ne soit effectué. Ces sacs furent ensuite chargés dans le coffre d’une voiture, sous le regard de l’agente.

De manière théorique, lorsqu’un détenu est sur le point d’être libéré, le greffe pénitentiaire informe les services concernés, y compris le surveillant d’étage, la veille ou le jour même. Le détenu rassemble alors ses affaires avant d’être escorté au vestiaire, où son paquetage doit être fouillé, puis conduit au greffe pour la notification officielle de levée d’écrou. Les objets interdits en détention, comme les bijoux ou l’argent, lui sont restitués.

Ce protocole inclut une fouille obligatoire du sac lors du passage au vestiaire. Samuel Gauthier précise que cette vérification vise principalement à détecter la présence d’éléments interdits ou volés, mais pas à chercher un détenu dissimulé dans un sac. La faille observée souligne cependant un manquement dans la procédure de contrôle.

Un contexte de surpopulation carcérale

La fréquence et la rigueur de ces vérifications varient selon la taille de l’établissement. Par exemple, à Fleury-Mérogis, où environ quinze détenus sont libérés chaque jour, le paquetage doit être organisé la veille afin de laisser le temps aux agents de procéder aux contrôles nécessaires. Une fois les fouilles terminées, des contrôles supplémentaires visent à confirmer l’identité du détenu.

Dans le cas de Lyon-Corbas, la surpopulation carcérale atteint 180 %, ce qui complique considérablement les conditions de travail. Le rapport souligne la présence d’un surveillant pour cent détenus et un manque de personnel à chaque poste. Ces facteurs pourraient expliquer, en partie, la faute survenue au vestiaire. Nicolas Christy, secrétaire général du Syndicat pénitentiaire des surveillants, s’interroge notamment sur la connaissance des procédures par l’agent en poste au moment des faits.

Les enquêtes en cours devraient permettre d’obtenir davantage d’informations sur ces dysfonctionnements et les responsabilités associées.

Qui est le détenu qui s’est évadé de la prison de Lyon dans un sac ?

Portrait du détenu évadé de la prison de Lyon

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