La raison pour laquelle cet hijacker vit libre au Portugal
On pourrait penser qu’une personne impliquée dans le détournement d’avion de passagers innocents serait sévèrement punie et risquerait une longue peine de prison. Pourtant, comme le montre l’histoire de George Wright — un fugitif américain toujours dans la liste des personnes recherchées par le FBI — ce n’est pas toujours le cas.
Selon le New York Times, l’histoire de Wright débute en 1962, lorsqu’à l’âge de 19 ans, il se retrouve, avec deux amis, impliqué dans un vol de station-service dans le New Jersey qui se solde par la mort du propriétaire, Walter Patterson, un vétéran de guerre et père de deux enfants. Bien que Wright n’ait pas tiré, il est condamné à 15-30 ans de prison, mais parvient à s’évader en 1970 après avoir purgé sept ans de sa peine.
Wright refait surface en 1972, lorsqu’avec plusieurs complices, il détourne le vol 841 de Delta Airlines en provenance de Détroit, Michigan, à destination de Miami, Floride. D’après le FBI, Wright était déguisé en prêtre et avait embarqué sous le nom de révérend Larry Burgess, cachant une arme dans une Bible creusée.
Wright et ses complices exigèrent alors du FBI une rançon d’un million de dollars pour la libération des 86 passagers, arguant qu’ils souhaitaient « obtenir des fonds pour l’Armée de Libération Noire » avec laquelle il s’était affilié depuis son arrestation. Après avoir permis à l’équipage du vol 841 de se poser à Miami pour faire le plein, Wright et les autres preneurs d’otages forcèrent l’équipage à voler vers l’Algérie, où ils cherchèrent l’asile politique.
Selon le New York Times, George Wright et sa bande se dirigèrent vers l’Algérie, pensant que le pays serait à l’avant-garde du mouvement de libération noire, étant à l’époque le refuge du leader du Black Panther Party, Eldridge Cleaver. Cependant, le gouvernement algérien ne soutint pas le groupe autant qu’ils l’avaient espéré et leur imposa de restituer la rançon précédemment détournée. Le groupe se déplaça ensuite vers la France, où tous les pirates de l’air, sauf Wright, furent arrêtés et condamnés à des peines de prison, selon Al Jazeera.
Wright resta introuvable jusqu’à ce qu’il soit finalement localisé chez lui, près de Lisbonne, au Portugal, en 2011, grâce à un relevé d’empreintes. Cela faisait plus de 40 ans qu’il était en fuite, comme le rapporte The Guardian. Wright avait entre-temps fondé une famille et appris à parler couramment le portugais.
Aux États-Unis, Wright demeure considéré comme un fugitif. Les autorités ont tenté à plusieurs reprises depuis 2012 de l’extrader vers son pays natal pour qu’il fasse face à la justice et purgée la peine de prison qu’il avait fuit plus de 50 ans auparavant. Cependant, le gouvernement portugais soutient que le délai durant lequel Wright — aujourd’hui citoyen portugais — peut être jugé pour ses crimes est largement écoulé, selon le New York Times, un juge portugais ayant déclaré à l’Associated Press : « L’affaire est désormais close. »
Néanmoins, le FBI continue d’alerter que Wright « doit être considéré comme armé et dangereux ». Son profil de recherché reste actif.