L’Affaire de Catherine Cesnik : un meurtre non résolu à Baltimore

par Zoé
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L'Affaire de Catherine Cesnik : un meurtre non résolu à Baltimore
États-Unis

Faits Divers

Catherine Cesnik

Il existe une dure réalité dans ce monde : les mauvaises choses arrivent souvent aux bonnes personnes. Peu importe à quel point cela semble injuste, cela s’est produit trop de fois, et l’affaire de la sœur Catherine Cesnik en est un exemple poignant.

Née à Pittsburgh, Pennsylvanie, en 1942, Catherine Cesnik était une femme décrite par sa sœur cadette comme dévouée et ambitieuse. Leur lien fraternel était très fort, même après que Catherine ait entendu cet appel divin qui la poussa à devenir religieuse.

Dotée d’un véritable talent naturel pour l’enseignement, elle quitta sa ville natale à 18 ans pour rejoindre les Sœurs de l’École Notre-Dame et enseigna par la suite au lycée Archbishop Keough à Baltimore.

Cependant, malgré sa vocation, elle ne se sentait pas pleinement épanouie. En 1969, âgée de 26 ans, Catherine prit conscience que son ordre religieux limitait son potentiel. Convaincue de pouvoir accomplir bien davantage, elle choisit de quitter pour enseigner au lycée Western High School.

Mais il semble que les ombres du passé ne l’aient pas quittée, comme si elle était punie à cause de ce qu’elle savait et du bien qu’elle tentait de faire.

Une soirée ordinaire le 7 novembre 1969 pour Catherine Cesnik

Centre commercial avec bâtiments élevés

Malgré la notoriété que cette affaire allait acquérir par la suite, la soirée du 7 novembre 1969 débuta sous des airs parfaitement banals. Selon le quotidien Baltimore Sun, sœur Catherine Cesnik quitta son modeste appartement en début de soirée, vers 19h30, pour se rendre au centre commercial d’Edmondson Village. D’après sa colocataire, sœur Helen Russell Phillips, Catherine semblait simplement vouloir acheter un cadeau de fiançailles pour sa sœur et accomplir quelques courses.

Un autre article du même journal donne une image un peu plus précise de cette soirée. À un moment donné — probablement dès le début de sa sortie — Catherine se serait arrêtée dans une banque de Catonsville pour encaisser un chèque de 255 dollars, une habitude qu’elle partageait avec sœur Phillips. En effet, elles avaient l’habitude de venir chaque deuxième vendredi du mois pour toucher leur salaire. Par la suite, il semble qu’elle ait fait un passage à la boulangerie Muhly située dans le magasin Hecht Company d’Edmondson Village.

C’est à partir de ce moment que les événements deviennent flous. Personne ne sait réellement ce qu’il est advenu de Catherine Cesnik. Sa colocataire ne la revit jamais après son départ ce soir-là, et même un employé du magasin ne put confirmer avoir vu Catherine dans la boutique ce jour-là.

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Titre de presse sur la disparition de la sœur Catherine Cesnik

Le lendemain matin, Catherine Cesnik n’était toujours pas rentrée à son appartement, ce qui alarma profondément sa colocataire. Quelque chose n’allait clairement pas. Selon les archives du Baltimore Sun, Helen Russell Phillips fit appel à plusieurs amis, notamment les prêtres Peter McKeon et Gerard J. Koob, pour signaler la disparition de Catherine aux autorités locales.

Cette nouvelle bouleversa la communauté. Comme le rapporte le Capital Gazette, Catherine était très appréciée par tous ceux avec qui elle avait travaillé, bien qu’elle n’ait enseigné au lycée Western que depuis quelques mois. Ses collègues saluaient son dévouement et sa personnalité. Le principal du lycée la décrivait comme une « enseignante d’exception », tandis que d’autres mettaient en avant sa grande compassion envers les élèves.

Ce sont d’ailleurs ces derniers qui ressentaient le plus sa bienveillance, comme le relate Huffpost. Chaleureuse et pleine d’énergie, Catherine s’impliquait pleinement auprès de ses étudiants. Elle composait des comédies musicales pour qu’ils puissent les jouer sur scène ou créait des jeux pour enrichir leur vocabulaire de façon ludique. Elle allait même jusqu’à inviter certains d’entre eux chez elle le week-end pour discuter ou partager un moment musical. À la suite de cette inquiétante disparition, les élèves restèrent profondément troublés, redoutant que les recherches n’aboutissent pas.

Une scène étrange autour de la voiture de Catherine Cesnik

Article de journal rapportant une absence de violence

Le premier indice dans la disparition de Catherine Cesnik a émergé rapidement, grâce à sa voiture, qui a offert des pistes intrigantes tout en semant davantage de confusion.

Selon le Baltimore Sun, le révérend Peter McKeon (accompagné parfois selon les sources de sœur Helen Phillips et du révérend Gerard Koob) découvrit sa voiture déverrouillée vers 4h40 le matin suivant la disparition. La Maverick verte de 1970 était stationnée illégalement près de son appartement. Une enquête plus poussée révéla que des voisins avaient vu la voiture à cet emplacement depuis 22h30, alors qu’elle était pourtant garée à sa place assignée derrière le bâtiment seulement deux heures plus tôt.

À l’intérieur, une boîte à pâtisserie remplie de petits pains reposait sur le siège avant, probablement achetée dans le quartier d’Edmondson Village. Des feuilles et des brindilles jonchaient également la voiture. Quelques branches s’étaient accrochées à l’antenne radio et une autre brindille était fixée au levier de clignotant, accompagnée d’un filament jaune. Le véhicule lui-même était recouvert d’une épaisse couche de boue fraîche, comme le précise le Crime Museum.

Tout ce tableau soulève de nombreuses interrogations. Même si la voiture était stationnée illégalement, elle ne se trouvait qu’à un pâté de maisons de l’appartement, et aucun signe de lutte n’a été relevé. Cela exclut donc l’hypothèse d’un acte de violence fortuit. Il paraît ainsi plus probable que Catherine ait été contrainte de sortir de sa voiture par une personne qu’elle connaissait déjà, une hypothèse renforcée par ces détails énigmatiques.

Les retrouvailles tragiques du corps de Catherine Cesnik

Lorsque la police a retrouvé des brindilles et des branches à l’intérieur de la voiture de Catherine Cesnik, cela semblait indiquer une piste prometteuse. En effet, comme l’a expliqué le journal Baltimore Sun, il paraissait logique qu’elle se soit aventurée dans une zone boisée. La proximité de Leakin Park, un vaste espace forestier proche du lieu où la voiture avait été découverte, offrait un point de départ à l’enquête, voire un point final. Pourtant, les recherches dans ce parc n’ont rien donné, et durant près de deux mois, aucune trace ni indice sur sa disparition n’ont émergé.

Décharges couvertes de neige

Le 3 janvier 1970, une tournure sombre est venue rompre ce silence. Selon le Crime Museum, un chasseur et son fils ont découvert le corps de Catherine Cesnik dans une décharge sauvage à Landsowne, dans le Maryland, à proximité immédiate de Baltimore. Le corps était partiellement dissimulé sous la neige et camouflé par un talus. Il est important de noter que cette zone était inaccessible en voiture, ce qui implique que la victime a dû s’y rendre à pied ou y être transportée, mais la vérité demeure incertaine.

D’après Huffpost, des marques de strangulation étaient visibles sur son cou, tandis qu’un trou d’environ un quart de pouce était présent à l’arrière de son crâne. Ce détail sombre révélait la cause précise de la mort : un traumatisme crânien résultant d’un choc violent, provoquant une fracture du crâne et une hémorragie cérébrale. L’arme ayant causé une telle blessure reste à ce jour un mystère, alimentant l’énigme autour de ce crime non résolu.

Personnes Suspectes dans l’Affaire

Tableau d'investigation avec photos, post-it et fils

Dans une enquête criminelle, les personnes d’intérêt sont souvent des clés pour éclaircir une affaire, mais cela n’a pas été le cas ici, comme le relate Huffpost.

Gerard Koob a d’abord attiré l’attention des enquêteurs. Ami proche d’Helen Phillips, il sortait avec Catherine Cesnik à l’époque. Avant de devenir ministre méthodiste, Koob avait même demandé la main de Catherine, alors qu’elle n’avait pas encore prononcé ses vœux définitifs de religieuse. Elle avait refusé, pourtant ils continuaient à s’écrire des lettres d’amour et à se voir. Peu avant sa disparition, Koob l’avait de nouveau contactée pour lui avouer qu’il était toujours amoureux, prêt à quitter sa vie religieuse pour l’épouser si elle acceptait.

Pourtant, cette piste n’a rien donné. Koob possédait un alibi solide la nuit du meurtre : il assistait à un film avec un autre prêtre. Officiellement, il affirmait ne rien savoir. Les enquêteurs étaient cependant persuadés qu’il dissimulait des informations, mais l’Église a rapidement interdit toute poursuite de l’enquête à son encontre.

Le détective Nick Giangrasso soupçonnait quant à lui une implication liée à l’Église et s’est penché sur le père A. Joseph Maskell. Ce nom revenait régulièrement lors des entretiens avec des prêtres, et Maskell avait travaillé aux côtés de Cesnik lors de son enseignement au lycée Keough. Malgré cela, cette piste s’est avérée stérile, Maskell étant systématiquement trop occupé pour s’expliquer.

Les accusations portées contre Joseph Maskell

Panneau de l'école Seton Keough sous la neige

Le père A. Joseph Maskell était une personne d’intérêt pour une raison bien particulière. En apparence, rien ne semblait anormal chez lui. Au contraire, il inspirait une grande confiance, comme le rapportait HuffPost. Dans la trentaine à l’époque et décrit comme assez charismatique, il était apprécié, officiant comme conseiller titulaire d’un diplôme de psychologie de l’université Johns Hopkins.

De nombreux parents du quartier assistaient régulièrement à ses messes et lui confiaient le baptême de leurs enfants. Lorsqu’ils grandissaient, Maskell leur offrait souvent des trajets pour rentrer chez eux ou se rendre à des rendez-vous.

Cependant, cette façade charmante s’effondra en 1992. Deux femmes, alors anonymes — qui se révélèrent plus tard être Jean Wehner et Teresa Lancaster — se manifestèrent avec des accusations d’abus. Elles affirmaient qu’il les avait agressées, elles et d’autres jeunes filles, alors qu’elles étaient étudiantes au lycée Archbishop Keough (devenu plus tard Seton Keough), comme le relate le Baltimore Sun.

Rapidement, Maskell perdit son poste de pasteur. Il passa un temps en hôpital psychiatrique, mais en fut libéré assez vite, jugé apte à reprendre un travail dans une autre église. En 1994, plus d’une douzaine d’accusations avaient été déposées contre lui par différentes victimes, certaines ayant subi des abus tandis que d’autres avaient réussi à repousser ses avances.

Les récits terrifiants des victimes

Joseph Maskell souriant

Avec le temps, les femmes victimes sont devenues plus ouvertes sur les abus qu’elles ont subis de la part de Joseph Maskell, et leurs témoignages sont unanimement glaçants. Dans les années 1960, Maskell exploitait le contexte culturel en pleine évolution — offrant à ses élèves un environnement décontracté et une oreille attentive sur des sujets tabous tels que le sexe, la drogue ou l’alcool, autant de choses abhorrées par leurs parents strictement religieux.

Il ciblait principalement les élèves en difficulté scolaire ou familiale, les séduisant sous couvert de séances de « thérapie ». Profitant de son charme, il parvenait à les convaincre qu’il détenait les solutions à leurs problèmes.

Ces séances tournaient souvent au calvaire : il obligeait les jeunes filles à se dévêtir, les touchait sous le prétexte d’un « toucher divin », ou les contraignait à poser nues pendant que lui et le directeur religieux de l’école observaient, manifestement avec un plaisir sans retenue. Teresa Lancaster a également révélé qu’il réclamerait parfois des visites chez un gynécologue, le Dr Christian Richter, lors desquelles des agressions auraient eu lieu sur la table d’examen — ce que le médecin a toujours nié.

Maskell semblait obsédé par ces contrôles prétendument médicaux, menant lui-même de fausses « visites » sur les élèves pour asseoir son autorité.

Dans certains cas, il organisait de véritables pseudo-bordels. Plusieurs victimes ont rapporté avoir été droguées pendant ces événements où Maskell partageait les jeunes filles à sa guise avec ses connaissances, auxquelles, selon les dires, des policiers en uniforme étaient parfois associés. Ces révélations s’enchaînent, et aucune n’est moins troublante que la précédente.

De nombreuses jeunes filles se tournèrent vers Catherine Cesnik pour obtenir de l’aide

Catherine Cesnik souriante

Dans une école où plusieurs enseignants semblaient savoir que Joseph Maskell était « étrange », mais transmettaient les élèves à sa demande, Catherine Cesnik incarnait une lueur d’espoir dans un environnement sombre et perverti. Elle jouait pour ses victimes le rôle de salvatrice, comme l’a compilé Huffpost à travers de nombreux témoignages.

Alors qu’elle travaillait encore au lycée Keough, elle soupçonnait très clairement les agissements de Maskell. Lorsqu’il convoquait une élève pour une « thérapie », elle intervenait autant qu’elle le pouvait. Elle inventait des histoires et des excuses, affirmant à Maskell que les jeunes filles étudiaient ou étaient occupées, les protégeant ainsi de ses mains pesantes. Jean Wehner témoigna qu’un jour, Cesnik l’avait prise à part simplement pour lui demander si les prêtres lui faisaient du mal. Lorsque Wehner répondit par un hochement de tête, Cesnik promit d’agir – même si Maskell continua ses abus par la suite.

Après avoir quitté son poste à Keough pour enseigner à Western, Catherine Cesnik offrit toujours aux filles un refuge où s’exprimer. Elle les invitait à son appartement, où elle prenait régulièrement des nouvelles concernant Maskell. Une de ces jeunes filles était venue parler de Maskell la veille de la disparition de Cesnik. Lors de cette soirée, Maskell fit irruption brusquement dans l’appartement. La victime réussit à s’éclipser immédiatement, mais elle sut alors que Maskell était pleinement conscient de ce qui se tramait.

Joseph Maskell menaçait les filles pour les faire taire

Figure menaçante portant une capuche noire

Joseph Maskell était conscient que ses victimes souhaitaient parler, en particulier à la sœur Catherine Cesnik. Pour empêcher toute révélation, il recourait à des menaces violentes et à l’intimidation.

Différentes histoires circulent sur les méthodes qu’il utilisait pour réduire les filles au silence, comme le rapporte notamment Huffpost. L’une d’elles, qui avait menacé de le dénoncer, a rapidement retrouvé une arme braquée sur sa bouche, accompagnée de la menace que personne ne la croirait – Maskell disposait d’un diplôme prestigieux de l’université Johns Hopkins après tout.

Une autre fois, il posa son pistolet contre la tête de Jean Wehner et appuya sur la détente ; heureusement, l’arme était déchargée. Toutefois, la menace fut claire : il lui ferait croire à son père qu’elle menait une vie dissolue, ce qui aurait des conséquences bien plus terribles. Ce chantage ne s’arrêtait pas là : il menaça également de faire expulser l’une des filles et de la faire internée pour usage de drogue, un secret qu’elle lui avait confié en pensant qu’il l’aimait.

Mais la scène la plus terrifiante reste celle où Maskell invita Wehner à monter dans sa voiture pour l’emmener voir le corps sans vie de Catherine Cesnik, bien avant même que celui-ci ne soit découvert. Avec cette macabre démonstration, il lança un avertissement glaçant : « Tu vois ce qui arrive quand on dit du mal des gens ? ». Cette menace glaçante a plongé Wehner dans un silence qui a duré plusieurs décennies.

Théories entourant le meurtre de Catherine Cesnik

Article de presse avec le titre 'religieuse disparue'

Face au courage de Catherine Cesnik, qui défendait activement les filles victimes d’abus de la part de Joseph Maskell, ainsi qu’aux menaces terrifiantes exercées par ce dernier, il paraît logique de penser que son meurtre trouve sa source dans ce conflit. En effet, le mobile le plus évident évoque la volonté de réduire au silence celle qui s’opposait à Maskell.

Selon People, Jean Wehner a émis l’hypothèse que Cesnik envisageait de porter plainte auprès des autorités pour révéler la vérité sur Maskell. Si cela était exact, son assassinat aurait alors eu pour but de l’empêcher concrètement de passer à l’action. Cette théorie, bien que cohérente, reste néanmoins non prouvée par la police.

Cependant, cette conjecture n’est pas isolée. Inside Baltimore met en lumière l’idée que le meurtre de Cesnik pourrait ne pas être un cas unique. Il existerait en effet six homicides distincts mais potentiellement liés, concernants trois adolescentes, un adolescent, Catherine Cesnik et Joyce Malecki. Tous ces drames se sont déroulés dans les années 1960 et 1970 aux alentours de Baltimore, avec des scènes de crime et des corps présentant des similarités physiques frappantes.

Au-delà de ces correspondances, tous ces cas ont un lien direct ou indirect avec Maskell : plusieurs victimes avaient travaillé avec lui ou fréquentaient les églises où il officiait en tant que prêtre. Le corps de Joyce Malecki fut même retrouvé près de Fort Meade, où Maskell exerçait comme aumônier militaire.

Ces six meurtres demeurent non résolus à ce jour. Si certaines similitudes pourraient relever du hasard, les enquêteurs, forts de leur expérience, soupçonnent fortement une connexion entre ces affaires, malgré l’absence actuelle de preuves tangibles.

Un meurtre toujours non résolu

Aucun indice dans le meurtre de Catherine Cesnik

Malgré le temps qui passe, les nombreuses spéculations et une recrudescence d’intérêt plus récente, le meurtre de Catherine Cesnik reste un mystère non élucidé.

Dans les années 1990, Joseph Maskell fut mis en cause, mais l’affaire ne dura pas. Elle fut annulée pour une raison technique : selon la loi, les victimes d’abus avaient un délai de trois ans pour porter plainte, et non plusieurs décennies. Certains arguaient que ce délai était encore valide puisque Jean Wehner et Teresa Lancaster venaient de se remémorer des souvenirs enfouis, mais cet argument ne fut pas retenu à l’époque.

Une controverse générale s’ensuivit, avec notamment un psychiatre catholique affirmant qu’il était impossible de réprimer puis récupérer des souvenirs de cette nature, empêchant ainsi toute poursuite judiciaire.

Un autre élément troublant émergea lorsqu’un fossoyeur de Baltimore déclara aux autorités que Maskell lui avait ordonné, en 1991, de creuser une fosse pour y enterrer des documents. Lors de la localisation de cette cachette, la police découvrit, entre autres preuves, des photos nues de filles mineures — des preuves matérielles suffisantes pour arrêter Maskell pour possession de pornographie infantile. Curieusement, ces preuves disparurent mystérieusement et ne furent jamais présentées en justice.

Joseph Maskell est décédé en 2001 sans avoir jamais été inculpé. En 2017, la police obtint un accord pour exhumer son corps afin de procéder à des analyses ADN. Toutefois, les résultats ne correspondaient pas à l’ADN retrouvé sur la scène du crime, menant à une impasse supplémentaire dans une affaire déjà complexe.

Faits Divers

Panneau de l'archevêché sur un bâtiment

L’affaire autour du meurtre de sœur Catherine Cesnik pourrait receler davantage de zones d’ombre que de simples coïncidences malheureuses. S’enquérir d’un prêtre catholique constituait un véritable défi, surtout dans une ville comme Baltimore, profondément marquée par la foi catholique. Les prêtres semblaient souvent échapper à toute sanction.

L’Église catholique a démontré une grande capacité à étouffer ses propres scandales. Un exemple célèbre est celui révélé à Boston, où des abus sexuels commis par des membres du clergé ont été dissimulés par des accords financiers privés, destinés à acheter le silence des victimes. Les responsables étaient souvent déplacés vers d’autres paroisses ou censurés sous prétexte de « congés maladie ».

Dans le cas de Joseph Maskell, prêtre incriminé, il n’y a quasiment aucune déclaration corroborant ses actes d’abus, bien que les avocats d’une des victimes, Jean Wehner, aient pu avancer sans difficulté. Plus complexe encore, Maskell bénéficiait de liens étroits avec la police, notamment de par son rôle d’aumônier militaire. Certaines allégations affirment même qu’il aurait invité des agents en uniforme à agresser les jeunes filles.

Ces connexions auraient pu expliquer pourquoi, dans les années 1970, un enquêteur en chef des homicides a été sommé d’abandonner l’enquête, mis à l’écart par ses supérieurs soi-disant pour « protéger quelqu’un ». Refusant cet ordre, il fut contraint de prendre une retraite anticipée. Un scénario similaire a eu lieu en 1994, lorsqu’un autre détective s’est vu intimé l’ordre d’interrompre son investigation. Tout indiquait qu’ils connaissaient déjà l’identité du meurtrier, mais pousser plus loin l’enquête risquait de révéler des secrets soigneusement gardés.

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