Marins en détresse : trafic de cocaïne à Ouistreham dévoilé

par Olivier
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Marins en détresse : trafic de cocaïne à Ouistreham dévoilé
France

L’affaire de la cocaïne à Ouistreham

Trois marins-pêcheurs ont été mis en examen la semaine dernière pour avoir récupéré 630 kg de cocaïne qui avaient été largués en mer par un cargo en provenance du Brésil. Ce cas met en lumière une nouvelle méthode adoptée par les narcotrafiquants : le « drop off », une technique consistant à jeter la drogue à la mer pour qu’elle soit ensuite récupérée par des complices. Face à un renforcement des contrôles dans les grands ports, les trafiquants s’adaptent en utilisant des bateaux de plaisance plus discrets pour transporter d’importantes quantités de drogue en Europe.

Cocaïne à Ouistreham

La présence de cocaïne sur les côtes françaises a fortement augmenté ces dernières années, avec de nombreux ballots de cette drogue faisant surface sur les plages du littoral Atlantique, de la Manche et de la mer du Nord. Les enquêteurs ont d’abord douté de la manière dont la drogue arrivait à ces destinations, se demandant s’il s’agissait d’une manoeuvre intentionnelle ou accidentelle. Cependant, avec l’augmentation constante des saisies, ils en sont venus à réaliser que ces quantités provenaient de largages en mer opéré par des narcotrafiquants cherchant à contourner la surveillance des autorités.

Une méthode de trafic maritime consolidée

Les opérations de récupération de la drogue sont devenues plus courantes, bien que jusqu’à récemment, les forces de l’ordre n’étaient pas parvenues à identifier les intermédiaires entre les trafiquants sud-américains et les revendeurs en France. L’interpellation des marins-pêcheurs a marqué un tournant dans cette enquête, permettant de remonter une partie de la filière.

Le rapport de l’Office français de la lutte contre la drogue et la toxicomanie (OFDT) publié en janvier 2025 a révélé que le transport maritime est le principal moyen d’importation de cocaïne en France, avec le port du Havre enregistrant 78 % des saisies dans les ports français en 2022. Malgré cela, une vigilance accrue a été mise en place dans ces grands ports, où les contrôles se font de plus en plus stricts.

Adaptations face à la sécurité renforcée

Pour échapper aux nouvelles mesures, les narcotrafiquants prennent des mesures concrètes, tels que le drop off, souvent en utilisant des balises GPS pour retrouver les ballots. Ces envois peuvent également être simplement fixés à des gilets de sauvetage. Les complices, qui peuvent être des marins travaillant sur de petits bateaux ou des trafiquants, récupèrent ensuite ces paquets au large.

Cependant, cette méthode n’est pas sans dangers. Les paquets de drogue peuvent facilement être perdus dans une mer agitée, et certains échouent parfois sur les plages. Les quantités récupérées sur le littoral ne représentent qu’une petite fraction de la cocaïne importée en France, qui s’élevait à 53,5 tonnes en 2024.

Une stratégie d’infiltration par d’autres ports

Les narcotrafiquants étudient d’autres options d’importation à travers des ports secondaires, généralement moins sécurisés. L’OFDT souligne que ces ports offrent une plus grande liberté de circulation pour les trafiquants. Les embarcations discrètes, comme les voiliers, sont de plus en plus prisées pour le transport de drogues, comme l’a montré la saisie de 2,1 tonnes de cannabis à Cherbourg dans un navire en provenance d’Afrique du Nord en août dernier.

Les douaniers français intensifient leurs efforts de surveillance en collaborant avec les capitaineries et les organisations professionnelles pour détecter des activités suspectes et surveiller les arrivées de bateaux de plaisance.

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