Nîmes : Guerre des trafiquants de drogue et manque de policiers

par Olivier
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Nîmes : Guerre des trafiquants de drogue et manque de policiers
France

Depuis plusieurs mois, Nîmes est le théâtre d’une guerre entre trafiquants de stupéfiants de différents quartiers. Ces conflits entraînent une augmentation des fusillades et du nombre de victimes. « Nîmes est devenue une zone de non-droit, on fait ce que les trafiquants veulent. La ville est entre leurs mains », dénonce Mélissa Gil, représentante du syndicat Alliance Police dans le Gard, qui réclame davantage d’effectifs policiers.

Face à cette situation, les moyens déployés par les forces de l’ordre sont jugés insuffisants. Une source proche du dossier pointe aussi une « structuration défaillante » liée à la réforme de la police judiciaire, qui fragilise la lutte contre les narcotrafiquants.

Un message alarmant, rédigé dans un français approximatif, circule sur les réseaux sociaux depuis mercredi. Il menace quiconque pénétrant dans le quartier Pissevin à Nîmes de faire l’objet de tirs, même les enfants. Cette publication glaçante illustre l’emballement de la violence dans cette guerre entre trafiquants qui sévit dans plusieurs quartiers de la ville.

Des quartiers sous menace permanente

Les quartiers de Pissevin, Valdegour, Némausus-Jonquilles et Mas de Mingue, déjà très touchés par le trafic de drogue, voient les violences s’intensifier. Récemment, un corps calciné d’un jeune homme de 19 ans, impliqué dans le trafic, a été retrouvé à Saint-Bénézet, à une trentaine de kilomètres de Nîmes. Ce meurtre, violent et filmé, a été diffusé sur les réseaux sociaux, illustrant la brutalité du conflit.

Par ailleurs, une double fusillade a fait un mort et un blessé au Mas de Mingue début juillet. Quelques jours auparavant, une autre fusillade dans le quartier populaire de Valdegour avait blessé six personnes, dont quatre mineurs.

Le dernier épisode en date, survenu vendredi matin, implique une nouvelle fusillade à Valdegour, motivant l’ouverture d’une enquête pour tentative d’homicide. La veille, à Pissevin, un groupe de jeunes a été pris pour cible par un tireur armé d’une arme longue depuis une voiture en fuite.

Des moyens policiers jugés insuffisants

Mélissa Gil déplore le quotidien des policiers confrontés à ces règlements de comptes : « Tous les jours, ils vont se tirer dessus ». Selon elle, les forces de l’ordre manquent de moyens pour agir efficacement contre les trafiquants. Elle dénonce l’annonce « mensongère » du ministre de l’Intérieur, qui avait promis 30 policiers supplémentaires à Nîmes, alors qu’en réalité seuls cinq doivent arriver prochainement.

La représentante syndicale réclame l’arrivée pérenne d’au moins 30 à 50 agents, qui seraient mutés sur place et formés par les policiers expérimentés afin de mieux comprendre les problématiques locales et assurer la protection des habitants.

Pour appuyer les enquêteurs locaux, des policiers de l’unité d’investigation nationale, créée fin 2023 notamment pour faire face à ces violences, ont également été dépêchés sur place. Une source policière confirme que les effectifs en place sont insuffisants face à la complexité du trafic de drogue et des conflits entre gangs, notamment autour des points de deal.

Par ailleurs, des organisations criminelles comme la DZ mafia chercheraient à étendre leur influence sur certains secteurs, accentuant la gravité de la situation. Ces enjeux sont désormais au centre des préoccupations de la direction nationale de la police judiciaire qui aborde ces problématiques lors de réunions stratégiques.

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