« Un collègue l’ouvre et là, stupeur… » En décembre 2021, les enquêteurs de la police judiciaire se rendent au domicile de Camille Anguenot, suspectée d’être impliquée dans la disparition énigmatique de Théo Découchant, 23 ans, près de Vesoul. Lors de la perquisition, leur attention est attirée par un placard à balais entrouvert. En l’examinant, les enquêteurs découvrent une silhouette, enveloppée de sacs-poubelle, soigneusement maintenue avec du scotch brun. Le chef de l’enquête décrit l’horreur de la découverte : « Tout le monde est abasourdi ». Le corps retrouvé est celui de Théo Découchant.
À ce moment-là, Camille Anguenot s’effondre, criant qu’elle n’a rien fait, avant de rapidement changer de version en admettant avoir tué Théo, prétendant avoir agi sous le coup d’une agression sexuelle. Le policier souligne un aspect tragique de l’affaire : « Malheureusement, nous ne connaîtrons jamais sa version à lui. »
Dépeinte comme une « menteuse et manipulatrice » lors de son procès, l’accusée, alors âgée de 18 ans, avait rencontré Théo en discothèque le 29 novembre 2021. Elle l’avait invité à passer la nuit chez elle, où, selon ses dires, ils auraient partagé le même lit. Au milieu de la nuit, elle prétend avoir été réveillée par des caresses insistantes de Théo qu’elle aurait alors repoussé.
Le jeune homme a perdu la vie en quelques minutes, étranglé avec une cordelette après avoir reçu plusieurs coups de poing au visage et des blessures par arme blanche.
Une dimension étonnante de cette affaire est le comportement de Camille après les faits. L’avocat général, Arnaud Grécourt, a rapporté que « elle continue à vivre sa vie : elle va à Pôle emploi, elle va à Bordeaux, elle s’occupe de son cheval… Et elle revient chez elle le soir pour déplacer plusieurs fois le corps avant de le cacher dans le placard. » En garde à vue, elle a montré un « extrême détachement » en qualifiant Théo de son « pigeon », affirmant qu’elle avait l’habitude de manipuler les garçons pour arriver à ses fins.
Le verdict de ce procès est très attendu, et Camille Anguenot risque une peine de trente ans de réclusion criminelle.