Au cœur du procès de Mazan, les 50 hommes accusés de viols présentent chacun des justifications perturbantes. Qu’ils reconnaissent ou non les faits, leurs explications varient considérablement. Parmi eux, Patrick A., un sexagénaire, a déclaré s’être engagé dans cette situation « à contrecœur ». Détenteur d’une vie affective qualifiée de « médiocre », il a fréquenté divers lieux tels que des saunas et des sex-shops pour des rencontres homosexuelles.
En 2018, il fait la connaissance de Dominique Pelicot sur le site de rencontre coco.fr, où ce dernier ouvrirait la voie à une série d’événements troublants. Dominique divulgue clairement ses intentions : « Je cherche un complice pervers pour abuser de ma femme, elle prend des somnifères et j’en profite ». Patrick A. reconnaît avoir basé sa présence chez le couple sur l’idée d’une rencontre uniquement avec des hommes, ignorant la toile des manipulations tissées par Dominique.
Au tribunal, l’accusé tente de relativiser son rôle, affirmant avoir suivi « à contrecœur » les instructions de Dominique. En admit qu’il a participé à des attouchements sur Gisèle Pelicot sans qu’elle ne réagisse, il fait face à l’ironie des accusations, comme le rappelle Maître Antoine Camus, avocat de la victime, qui souligne l’absurdité de plaider une telle défense.
Un autre accusé, Didier S., conteste fermement les charges, arguant qu’il pensait que Gisèle faisait « semblant de dormir » suite à un plan combiné avec son époux. Un procédé similaire de défense est employé par Karim S., expert en informatique, qui, bien qu’informé de l’état de la femme, croyait en la complicité d’un « jeu » entre les époux.
Enfin, Jean-Marc L., le plus âgé des prévenus, maintient qu’il n’a pas pu violer Gisèle en affirmant qu’il n’avait « pas d’érection » et qu’il n’a fait « qu’obéir à ses ordres ». Son argumentation révèle une incompréhension inquiétante de la situation, illustrant les dérives et la désensibilisation face aux violences sexuelles qui se dessinent dans cette affaire.