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Un incendie majeur dévore depuis mardi après-midi une vaste zone du département de l’Aude, parcourant déjà plus de 12 000 hectares, une superficie plus grande que celle de la ville de Paris. Ce sinistre, survenu dans la commune de Ribaute aux alentours de 16 heures, a touché quinze communes situées dans le massif des Corbières. Le bilan provisoire fait état d’un mort, d’une personne portée disparue et de 25 habitations détruites ou endommagées.
Christophe Magny, directeur du Service départemental d’incendie et de secours de l’Aude (Sdis 11), a précisé que la vitesse de propagation des flammes atteignait près de 6 km/h. Cette rapidité soulève la question des causes d’une telle extension en si peu de temps.
Un vent violent aggravant la situation
Plusieurs éléments ont concouru à aggraver la progression du feu. Le principal facteur est la tramontane, un vent du nord-ouest soufflant fréquemment et avec force dans la région, semblable au mistral. Mardi, des rafales atteignant entre 50 et 70 km/h étaient prévues, conduisant Météo-France à placer l’Aude en vigilance rouge. Dans un contexte marqué par une atmosphère chaude et sèche, la tramontane a intensifié le risque d’incendie, rendant la situation particulièrement périlleuse pour les secours.
La préfectorale annonce que ce vent fort se maintiendra, compliquant encore davantage la maîtrise du feu. L’Aude est connu pour son climat venteux, avec en moyenne 300 à 350 jours de vent par an.
Un sol desséché et une végétation inflammable
Outre le vent, la sécheresse extrême des sols est un autre facteur clé. Selon les relevés hydrologiques de début juillet, l’humidité superficielle du sol a atteint des niveaux historiquement bas dans les départements de l’Aude, de l’Ariège, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Orientales. Le déficit pluviométrique dépasse 75 % sur toute la zone.
Après un mois de juin exceptionnellement chaud et sec, les herbes et autres végétaux ont été rapidement asséchés, fournissant ainsi un combustible naturel très favorable à la propagation du feu. Le brasier a ravagé de vastes étendues de garrigue — caractéristique des paysages méditerranéens — ainsi que des forêts de résineux, notamment des pinèdes.
En dépit d’un ralentissement relatif de l’incendie dans la nuit, attribué à une légère hausse d’humidité, le feu reste très actif et la situation demeure alarmante. Les températures attendues peuvent atteindre 30 degrés, ce qui continuera à compliquer les efforts des pompiers. Ce sinistre intervient après plusieurs précédents incendies dans la région cet été, dont un de 2 000 hectares près de Narbonne début juillet.
Comment se protéger des incendies quand son habitation est menacée
