Selon la biographie d’Edward Theodore Gein, ce dernier « n’était pas réellement un serial killer — il a seulement avoué avoir tué deux femmes. » Cela semble atténuer l’horreur de ses actes, mais la réalité est bien plus troublante.
Outre ces deux meurtres avérés — celui de Mary Hogan en 1954, tenancière d’un bar, et celui de Bernice Worden en 1957, propriétaire d’une quincaillerie —, c’est la disparition de cette dernière qui a mené à la découverte effroyable de Gein. Le fils de Worden, adjoint du shérif local, a conduit une enquête qui a rapidement abouti à la perquisition du domicile de Gein. Là, les autorités ont trouvé — prenez une profonde inspiration — quatre nez humains, des os et fragments d’os, des masques fabriqués à partir de peau humaine, des crânes transformés en bols, des housses de chaise en cuir humain, une ceinture composée de mamelons, et bien d’autres objets glaçants témoignant de ses macabres « passetemps. »
Ses actes, bien que difficiles à expliquer, étaient principalement motivés par une obsession envers sa mère et par le désir dérangé de réaliser un « costume féminin » lui permettant de se vêtir d’une forme féminine.
Si cette histoire vous semble familière, c’est parce qu’Hollywood ne cesse de puiser dans ce terreau macabre depuis des décennies.
Tout a commencé en 1959, lorsque le romancier Robert Bloch, vivant à moins de 80 kilomètres de la ville où se sont déroulés les crimes de Gein, publia son œuvre la plus célèbre, Psycho, racontant l’histoire de Norman Bates et de ses troubles liés à sa mère. L’année suivante, Alfred Hitchcock adapta ce récit dans un film devenu emblématique.
Quatorze ans plus tard, deux films marquants sortirent presque simultanément : The Texas Chainsaw Massacre et Deranged. Ce dernier s’inspirait de la vie de Gein en dépeignant un tueur passionné d’ameublement en peau humaine. Quant à The Texas Chainsaw Massacre, il présentait un meurtrier masqué de peau humaine, rappelant les masques découverts chez Gein. Le film misa même sur un slogan trompeur, affirmant qu’il était « basé sur une histoire vraie. »
Enfin, aucun panorama de tueurs fictifs vêtus de peaux humaines ne serait complet sans mentionner Jame Gumb, alias Buffalo Bill, le tueur en série issu du roman Le Silence des agneaux de Thomas Harris. Campé par Ted Levine dans l’adaptation cinématographique, ce personnage trouva son inspiration dans plusieurs meurtriers célèbres, dont Ed Gein, mais aussi Ted Bundy et Ed Kemper.
