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Le fait du jour
Une attaque de drone russe sur la gare de Chostka, dans la région de Soumy au nord-est de l’Ukraine, a fait au moins un mort et blessé au moins 30 personnes, a indiqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qualifiant l’acte de « barbare ». Cet événement illustre une nouvelle escalade des attaques contre les infrastructures civiles et de transport par des attaques de drone russes.
Depuis l’invasion de février 2022, l’armée russe cible à plusieurs reprises les infrastructures ferroviaires ukrainiennes. « À l’heure actuelle, nous savons qu’il y a au moins 30 victimes », a ajouté le président, en précisant qu’il s’agissait aussi bien de passagers que d’employés des chemins de fer. Un extrait vidéo partagé sur les réseaux montre un wagon de train déformé et enflammé, du métal tordu et des vitres brisées. La gare se situe à environ 50 kilomètres de la frontière russe.
Parallèlement, une vague distincte de frappes nocturnes menées par l’armée russe a privé d’électricité près de 50 000 foyers dans la région de Tchernihiv, au nord de l’Ukraine.
De leur côté, les autorités ukrainiennes ont affirmé avoir frappé une importante raffinerie de pétrole dans la région de Leningrad, au nord-ouest de la Russie. Kiev a annoncé vouloir intensifier ses propres attaques de drones à longue portée contre des sites énergétiques russes, présentées comme des représailles aux frappes quotidiennes menées contre ses villes et son réseau électrique.
La déclaration du jour
« C’était un être merveilleux, qui part trop vite. Il avait beaucoup d’empathie. Quand il était en Ukraine, il a aidé à déménager un hôpital » et « quand il était en Arménie, il a sauvé des gens car il avait été prévenu qu’une maison allait sauter ».
Ces propos sont ceux de Françoise Lallican, la mère du photojournaliste français tué à 37 ans dans une attaque de drone dans l’est de l’Ukraine. Diplômé en pharmacie, Antoni Lallican s’était reconverti en photojournaliste à l’aube de la trentaine. Présenté comme exigeant et bienveillant, il était habitué aux terrains difficiles. Son confrère et ami Adrien Vautier l’a décrit comme « humainement bon, loyal, sur qui on pouvait compter ». Présent à Kiev au moment de l’attaque, Vautier s’est rendu dans le Donbass pour reconnaître le corps et organiser son rapatriement.
Le chiffre du jour
Cinq : c’est le nombre de navires de la marine française qui ont conduit pendant cinq jours l’exercice Wildfire, dédié à la lutte antidrones. Les manœuvres ont inclus des tirs contre des drones de surface et aériens, des exercices de guerre électronique simulant des trajectoires de drones ou de missiles, et des mises en situation de groupements de menace.
« On adapte nos modes d’actions et nos équipements par l’innovation », a expliqué le commandant de la force, le capitaine de vaisseau Laurent Toncelli. Face à une menace qui transforme les champs de bataille, de l’Ukraine à la mer Rouge, la marine souhaite accélérer sa modernisation.
La tendance
Jusqu’ici, de larges pans de la Russie n’avaient pas subi de perturbations majeures de la vie quotidienne liées au conflit. Mais alors que la guerre entre dans sa quatrième année et que l’Ukraine multiplie des frappes réussies loin derrière le front, la donne évolue.
À Sotchi, ville côtière prisée de l’élite russe, les coupures d’Internet sont devenues fréquentes pour perturber les trajectoires de vol des drones. « En général, Internet est coupé entre 22 heures et 23 heures et 7 heures, mais en cas de menace importante de drones, il reste coupé plus longtemps », témoigne Nadezhda Gorshanova, coach sportive originaire de la ville. Lors d’un récent séjour du président russe, les coupures ont duré presque tout le temps de sa présence.
Si certains touristes ont renoncé à se rendre sur la côte, beaucoup continuent d’affluer. « Oui, Internet est coupé. Mais au contraire, c’est bien, personne ne peut vous joindre et vous ne pouvez joindre personne non plus, donc vous vous détendez », confie Sergei Kamenyuk, citant toutefois une inquiétude persistante face aux hélicoptères et aux différents drones qui survolent la région.
