Après deux semaines d’âpres négociations, les pays réunis pour la COP30 à Bélem, au Brésil, ont voté ce samedi un modeste accord sur l’action climatique — souvent résumé par l’expression « COP30 accord minimal ». Le texte, adopté par consensus — aucun des près de 200 pays membres de l’accord de Paris n’ayant manifesté d’objection avant le coup de marteau du président de la conférence — célèbre notamment l’accord de Paris et la coopération climatique. « La science a prévalu, le multilatéralisme a gagné », a déclaré le président brésilien Lula depuis Johannesburg.
Mais le document n’appelle à accélérer l’action que de façon « volontaire ». Il ne fait par ailleurs qu’une référence indirecte à la sortie des énergies fossiles, en rappelant le consensus de la COP28 à Dubaï, sans écrire ces mots explicitement. C’est loin du plan un temps réclamé par plus de 80 pays européens, latino-américains ou insulaires.
Décevant pour l’Europe, « un succès » pour la Chine
« Nous devons le soutenir car, au moins, il nous emmène dans la bonne direction », a déclaré le commissaire européen au climat Wopke Hoesktra après une nuit de négociations et une réunion de coordination avec les Vingt-Sept. Il a ajouté : « Nous n’allons pas cacher que nous aurions préféré davantage, et plus d’ambition sur tout. »
La ministre française Monique Barbut a expliqué que les Européens avaient préféré accepter ce texte en raison du « procès qui était fait aux Européens, qui était de dire qu’une des raisons pour lesquelles on s’opposait à ce texte, c’était parce qu’on ne voulait pas payer de l’argent pour les pays les plus pauvres. » Le chef de la délégation chinoise, Li Gao, a salué de son côté un « succès dans une situation très difficile. »
En 2023, les pays s’étaient engagés à « opérer une transition juste, ordonnée et équitable vers une sortie des combustibles fossiles dans les systèmes énergétiques », pour la première fois dans l’histoire des conférences sur le climat de l’ONU.
