Ancienne figure de la propagande de l’État islamique, la Française Emilie König devra répondre de « participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle » devant une cour d’assises spéciale, ont indiqué des sources judiciaires.
Le renvoi, ordonné le 16 septembre par les juges d’instruction antiterroristes, fait suite aux réquisitions du Parquet national antiterroriste (Pnat) datées du 29 juillet. Le parquet décrit Emilie König comme une « véritable égérie » du groupe État islamique (EI), dont elle a épousé la cause pendant près d’une décennie en Syrie, avant d’y être détenue cinq ans.
Elle figurait sur la liste noire de l’ONU
Âgée de 40 ans et originaire de Lorient (Morbihan), elle a été rapatriée en France en juillet 2022, où elle est depuis placée en détention provisoire. Selon le réquisitoire du Pnat, elle aurait « sciemment » choisi de rester dans la zone irako-syrienne durant les pires exactions de l’organisation, y jouant un rôle actif de « recruteuse, entremetteuse et propagandiste ».
Dès 2014, son nom figurait déjà sur la liste noire des combattants les plus dangereux de l’ONU, qui soulignait sa participation à des vidéos de propagande la montrant maniant un fusil et incitant à la violence en France, notamment contre des institutions et les épouses de militaires.
Un autre accusé également renvoyé
Les magistrats ont également décidé le renvoi de Sterenn D., soupçonnée d’avoir apporté un soutien logistique et financier à Emilie König depuis la France. Présentée par le Pnat comme acquise à l’idéologie djihadiste, elle reste libre sous contrôle judiciaire mais devra comparaître pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme.
Cette nouvelle étape judiciaire marque la relance d’un procès emblématique des filières françaises de l’État islamique, au moment où la justice antiterroriste poursuit la traque des anciens ressortissants partis combattre en Syrie.
