Une gaffe de résultats électoraux suscite des théories du complot
À l’approche de l’élection présidentielle américaine du 5 novembre 2024, des théories du complot commencent déjà à émerger à la suite d’une erreur commise par une chaîne de télévision. En effet, une semaine avant que les Américains ne choisissent leur prochain président, une bourde à la hauteur de l’une des récentes déclarations du président Joe Biden a capté l’attention. Ce dérapage, qui pourrait, selon certains esprits conspirationnistes, représenter une tentative de manipulation d’une élection démocratique, est survenu lors du Grand Prix de Formule 1 au Mexique, diffusé le 27 octobre.
Durant cette course, les téléspectateurs de Pennsylvanie ont aperçu un bandeau au bas de leur écran, affichant des résultats qui semblaient indiquer un avant-goût des résultats électoraux. Un cercle bleu entourait la lettre « D » suivie du nom « Harris », accompagnée d’un pourcentage de « 52% » et d’une valeur numérique de « 3,293,712 ». À côté, un cercle rouge entourait la lettre « R » et le nom « Trump » avec « 47% » et une valeur de « 2,997,793 ». Cette situation a donc alimenté les spéculations sur une éventuelle fuite d’informations ou une erreur dans les tests de diffusion.
La chaîne WNEP-TV a précisé que ces résultats étaient des « données générées aléatoirement » destinées à des tests techniques et que leur apparition à l’écran était une erreur de leur part. Malgré cette explication, les réactions en ligne n’ont pas tardé à faire surface, notamment sur des plateformes comme X. Des commentaires tels que « Ils trichent ! » et « Le script a été divulgué ! » insinuent des allégations de fraude et renforcent un climat de méfiance.
Cette méfiance est particulièrement profonde dans un État clé comme la Pennsylvanie, stratégique pour les résultats du Collège électoral. Les utilisateurs d’Internet se tournent rapidement vers des explications plus élaborées, malgré les démentis. La théorie du complot trouve ainsi un terrain fertile dans l’incidence de cette erreur, illustrant à quel point la désinformation peut prendre racine dans le climat actuel.
Pour étayer ce constat, il est intéressant de noter que 87 % des 22 sources ayant rapporté cet incident se sont révélées être de droite, incluant des publications comme le New York Post et Fox News. Par ailleurs, un sondage mené par Monmouth University révèle que le nombre d’électeurs défendant l’idée de ne pas voter pour Trump a légèrement augmenté, tout comme ceux ne souhaitant pas voter pour Harris, renforçant ainsi les débats autour de cette élection.
Il est important de noter que les théories du complot sont souvent alimentées par des peurs et des incertitudes inhérentes aux grandes élections. Ainsi, tandis que certaines voix imputent aux chaînes de télévision un rôle dans la détermination des résultats, il est crucial de rappeler que les véritables résultats des élections ne peuvent être influencés de la sorte. En effet, un bandeau sur un réseau ne peut jamais déterminer la véritable volonté des électeurs, mais sert plutôt de miroir des préoccupations et des craintes d’une société de plus en plus méfiante vis-à-vis de ses institutions.