Le Parlement français valide le stockage de CO2 en mer

par Olivier
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Le Parlement français valide le stockage de CO2 en mer
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Logo 20 Minutes avec AFP

Le Parlement français a validé un projet de loi autorisant l’exportation et le stockage de CO2 dans des fonds marins à l’étranger, présenté par le gouvernement comme un outil essentiel pour atteindre la neutralité carbone en 2050. Cette mesure a été adoptée par 261 voix contre 107, les opposants étant essentiellement issus de la gauche parlementaire qui dénoncent une fuite en avant face à la réduction des émissions de CO2.

Au cœur des débats se trouve la question du devenir du CO2 capté sur les sites industriels : après compression et liquéfaction, il s’agit de l’enfouir en mer plutôt que de le rejeter dans l’atmosphère. Contrairement à des pays voisins tels que la Norvège ou le Danemark, la France ne dispose pas encore de sites de stockage sur son territoire.

Donner à l’industrie lourde française une nouvelle perspective

Le projet modifie le Protocole de Londres, texte international visant à empêcher l’exportation de déchets en vue de leur élimination en mer. Cette dérogation ouvre la voie à l’envoi de CO2 vers des sites étrangers de stockage sous-marin.

Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Énergie, justifie cette politique en soulignant qu’elle permettra à l’industrie lourde française de « produire en France, sans relâcher dans l’atmosphère le carbone qu’elle produit inévitablement ». Il précise que certains secteurs, comme la sidérurgie ou la production de ciment et chaux, émettront toujours du CO2 malgré l’absence d’énergies fossiles, ce carbone étant qualifié de « fatal » mais capturable.

Une réponse controversée face aux enjeux climatiques

Pour le ministre, la capture du carbone ne doit pas être vue comme un substitut à la décarbonation, mais comme un outil indispensable pour atteindre les objectifs climatiques. Il estime que cette technologie représentera entre 8 et 13 % de l’effort de réduction des émissions en France et en Europe d’ici à 2050.

En revanche, les critiques écologistes et politiques de gauche dénoncent une « fuite en avant technologique » qui esquive la lutte contre les causes profondes du changement climatique. La députée LFI Nathalie Oziol a fustigé cette approche comme une manière d’éviter « de s’attaquer à la source de la catastrophe climatique ». Le député communiste Édouard Bénard a également critiqué ce projet, affirmant que « cacher la poussière sous le tapis ou le carbone sous les océans n’est pas à la hauteur des enjeux ».

Le rapporteur du texte, Hervé Berville, a rappelé que cette solution bénéficie du soutien du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui l’inclut parmi les options pour limiter le réchauffement climatique.

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