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Le pape Léon XIV face aux obligations fiscales américaines
Malgré sa fonction de chef spirituel d’environ 1,4 milliard de catholiques, le pape Léon XIV, premier pontife originaire des États-Unis, pourrait être soumis aux règles fiscales de l’Internal Revenue Service (IRS). Cette situation inédite découle du fait que, en tant que citoyen américain résident à l’étranger, il pourrait être tenu de déclarer ses revenus au fisc américain, selon les informations rapportées par plusieurs médias internationaux.
Né à Chicago et passionné de baseball, Léon XIV, qui a également acquis la nationalité péruvienne en 2015 après une mission dans ce pays, occupe une position fiscale particulièrement complexe. Son profil hybride mêle les statuts diplomatique, religieux et étatique, ce qui soulève des questions juridiques nouvelles. Pour l’administration fiscale américaine, tout citoyen américain, même vivant à l’étranger, reste assujetti aux obligations fiscales, y compris à un poste aussi singulier que celui du souverain pontife.
Déclaration des revenus pour les citoyens américains à l’étranger
En principe, tout Américain résidant hors des États-Unis doit déposer une déclaration de revenus si son revenu l’exige également en cas de résidence sur le sol américain. Pour l’année 2025, la législation permet une exclusion allant jusqu’à 130 000 dollars de revenus étrangers, mais cette exonération ne s’applique pas aux rémunérations obtenues en travaillant pour un gouvernement étranger, comme le Vatican.
Le pape Léon XIV ne reçoit pas de salaire fixe mais bénéficie de plusieurs avantages en nature pris en charge par le Vatican : logement, nourriture, soins médicaux, déplacements et allocation mensuelle. Ces éléments pourraient être considérés comme imposables et devront être évalués et déclarés conformément aux normes fiscales américaines. Le logement situé au Vatican pourrait toutefois être exempté d’imposition, tout comme certaines dispositions spécifiques aux membres du clergé pourraient s’appliquer à ces avantages.
Le traitement fiscal du Vatican et les enjeux pour l’IRS
Depuis 2015, le Vatican est soumis au Foreign Account Tax Compliance Act (FATCA), une loi qui impose aux institutions financières du monde entier de déclarer aux autorités américaines les comptes détenus par des ressortissants américains. Si le pape a une autorisation de signature sur des comptes bancaires vaticans dépassant 10 000 dollars, il pourrait être contraint de les signaler au Financial Crimes Enforcement Network (FinCEN) du Département du Trésor des États-Unis.
Il reste toutefois incertain que l’IRS applique strictement ces règles dans ce contexte exceptionnel. Les experts évoquent la possibilité d’un traitement discret, par exemple par une correspondance privée, ou d’une intervention législative du Congrès visant à clarifier le régime fiscal applicable au pape. Une telle démarche viserait à prévenir tout incident diplomatique entre Washington et le Saint-Siège, conciliant ainsi les exigences fiscales avec les réalités diplomatiques et religieuses.
