Les pardons controversés de Trump : qu’en penser en France ?

par Olivier
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Les pardons controversés de Trump : qu'en penser en France ?
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Durant son mandat, Donald Trump a accordé de nombreux pardons et commutations qui ont suscité de vives critiques. Ses choix les plus controversés concernent essentiellement des personnalités ayant démontré leur fidélité à son égard, telles que Paul Manafort, Robert Stone, ou encore Michael Flynn. Alors que le président sortant multipliait ses affirmations non fondées sur une fraude électorale, ses priorités semblaient s’éloigner de ces actions de grâce. Cependant, lors de son dernier jour complet à la Maison-Blanche, il est soudainement revenu à cette pratique, accordant une longue série de pardons en dépit des critiques.

La plupart des 73 pardons et 70 commutations concernent des personnes considérées par les défenseurs d’une réforme de la justice pénale comme victimes de peines disproportionnées par rapport à la gravité de leurs délits. Mais s’y sont glissés des cas plus discutables. Fait notable, Trump ne s’est pas accordé à lui-même de pardon, sans doute sur les conseils de ses proches, conscients que cela aurait pu renforcer l’impression de culpabilité.

Donald Trump lors d'une sortie officielle

Parmi les figures les plus controversées réhabilitées figure Steve Bannon, ancien stratège en chef et conseiller principal de Trump. D’après The Washington Post, Bannon avait été inculpé en 2020 pour avoir escroqué des donateurs mobilisés pour financer la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique. Avec l’aide de Brian Kolfage, vétéran de l’armée de l’air, Bannon avait collecté plus de 25 millions de dollars via la campagne GoFundMe « We Build the Wall », mais une grande partie des fonds avait été détournée, le mur érigé se limitant à quelques structures symboliques. Le Texas Tribune soulignait d’ailleurs dès juillet 2020 que l’ouvrage risquait de s’effondrer faute d’entretien. Ironie du sort, Kolfage n’a pas bénéficié d’un pardon.

La controverse autour de la grâce accordée à Bannon est renforcée par son possible rôle dans l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021. Le podcast qu’il animait, « War Room », la veille de l’événement, laissait entendre une explosion de violence imminente : « Tout va exploser demain », avait-il déclaré. Son retour dans les bonnes grâces de Trump, après une brouille antérieure, illustre les relations étroites qu’entretient l’ancien président avec certains de ses fidèles.

Steve Bannon

Autre prise d’ampleur médiatique : le pardon accordé à deux rappeurs confrontés à des accusations fédérales pour port d’armes illégal. Le premier, Lil Wayne, de son vrai nom Dwayne Michael Carter, risquait jusqu’à dix ans de prison. En 2019, il avait été arrêté à l’aéroport de Miami avec un pistolet .45 plaqué or, une arme qu’il n’avait pas le droit de détenir en raison d’une précédente condamnation. En octobre 2020, un entretien avec Trump avait précédé un tweet du rappeur où il évoquait une « rencontre exceptionnelle » avec le président.

Dans le même registre, Kodak Black (Bill Kahan Kapri) a aussi bénéficié de la grâce présidentielle. Condamné pour avoir fait une fausse déclaration afin d’acheter une arme à feu, il purgeait une peine de plus de trois ans. Depuis sa cellule, il avait d’ailleurs sorti un album, « Bill Israel », en décembre 2020.

Lil Wayne et Kodak Black

Enfin, parmi les autres bénéficiaires figurent Elliott Broidy, lobbyiste ayant reçu des fonds de la Chine et de la Malaisie pour défendre leurs intérêts auprès de l’administration Trump, ainsi que Kwame Kilpatrick, ancien maire de Detroit condamné à une lourde peine pour racket, corruption et extorsion.

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