Martigues : Mise en examen du maire pour favoritisme

par Olivier
0 commentaire
A+A-
Reset
Martigues : Mise en examen du maire pour favoritisme
France
Portrait de Mathilde Durand

Le maire PCF de Martigues, Gaby Charroux, âgé de 83 ans, a été mis en examen le 29 avril pour favoritisme, a confirmé le parquet de Marseille. Cette affaire, révélée en 2021, concerne des faits de corruption au sein de la Semivim, Société d’économie mixte immobilière de la ville de Martigues, dont le maire est président. Plusieurs chefs d’entreprise sont suspectés d’avoir rémunéré des membres de la Semivim en échange de l’attribution de marchés publics.

Rémunérations en échange de marchés publics

Les faits ont été découverts presque par hasard lors d’une enquête portant sur un chargement de cocaïne arrivé à Marseille dans un conteneur de bananes. En suivant des balises GPS installées dans la cargaison, les enquêteurs sont arrivés dans une villa proche de Martigues, habitée par un chef d’entreprise local suspecté de corruption. Au cours des interrogatoires, un proche de ce dernier, Adel Baha, connu de la justice, a nié son implication dans le trafic de drogue mais a révélé l’existence d’un système de corruption à la Semivim, où il occupe un emploi. Une information judiciaire a été ouverte en octobre 2021.

Adel Baha, sa compagne Patricia Baptiste, ex-directrice du patrimoine du bailleur social, ainsi que d’autres responsables, sont soupçonnés d’avoir perçu des paiements divers : des versements de plusieurs centaines de milliers d’euros, des voyages à l’étranger et même des matériaux de construction. Outre la corruption, les poursuites concernent aussi des accusations de favoritisme visant l’ex-directrice de la Semivim et deux élus.

Bien que le parquet n’ait pas précisé le nombre exact de mis en examen, 11 personnes avaient été inculpées début 2024. La municipalité s’est constituée partie civile et réclame un procès pénal à l’encontre des entreprises impliquées.

Trois filiales du groupe Omnium Développement, spécialisé dans la rénovation de bâtiments méditerranéens, ont conclu fin 2023 des conventions judiciaires d’intérêt public (CJIP). Elles ont accepté de payer une amende totale de 1,7 million d’euros pour interrompre les poursuites pénales, ainsi que 125 000 euros à la Semivim et autant à la commune de Martigues en indemnisation du préjudice subi.

Défense et réactions

La mairie de Martigues n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP. Cependant, la section locale du Parti communiste a insisté sur le fait que la mise en examen retenue est uniquement celle de favoritisme, sans accusation de corruption ou d’enrichissement personnel. Selon eux, « il n’a pas manqué un seul euro dans les caisses de la Semivim ». Le maire Gaby Charroux a affirmé bénéficier de la présomption d’innocence et s’est engagé à démontrer son innocence quant aux accusations de favoritisme dès que possible.

Cette mise en examen intervient à moins d’un an des élections municipales et suscite déjà des réactions dans l’opposition. Thierry Boissin, conseiller Modem, a déclaré dans La Provence que « à force de trôner trop longtemps, même les statues finissent par se fissurer ».

Suggestions d'Articles

Laisser un Commentaire