Monique Barbut : Antinucléaire ou pragmatique à l’Écologie ?

par Olivier
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Monique Barbut : Antinucléaire ou pragmatique à l'Écologie ?
France

Depuis plusieurs jours, le nom de la nouvelle ministre de la Transition écologique, Monique Barbut, alimente débats et rumeurs, notamment dans les cercles complotistes et climatosceptiques. L’ancienne présidente du WWF se voit ainsi parfois présentée comme antinucléaire.

💥Vous connaissez la dernière?
La nouvelle Ministre de la Transition « écologique » est une farouche opposante du…. nucléaire 😳.
Mme Monique Barbu, présidente WWF a affirmé que le nucléaire ne représente pas une source énergétique durable à LT et à intenter des actions en… pic.twitter.com/IzsPiWukxR

— @FredGaulois

« « Une antinucléaire notoire » ? La nomination de Monique Barbut à l’Écologie a suscité des titres et inquiétudes, tandis que d’autres titres se demandaient si elle était une « fausse antinucléaire, vraie pragmatique ».

En tant qu’ancienne dirigeante d’une ONG environnementale, ses détracteurs estiment qu’elle ne pourrait pas porter la politique de transition énergétique de la France sans être influencée par les positions antinucléaires de l’ONG. Deux formulations publiées dans des documents du WWF lui sont ainsi reprochées : l’affirmation selon laquelle « le nucléaire ne représente pas une source énergétique durable à long terme » et l’appel invitant « le Parlement européen à ne pas céder à la pression de la France et d’autres pays en acceptant de classer le gaz fossile et l’énergie nucléaire comme durable dans sa taxonomie ».

FAKE OFF

À l’origine de la polémique se trouve en réalité une note de bas de page issue d’un rapport publié en juin 2023 par le WWF sur le rôle de l’hydrogène dans la transition énergétique (rapport WWF, juin 2023), ainsi que quelques lignes extraites du rapport d’activité 2021-2022 de l’ONG (rapport d’activité 2021-2022, p. 23). Ces phrases n’ont donc pas été prononcées directement par Monique Barbut : elles figurent dans des supports de communication publiés par le WWF qui exposent les positions de l’ONG.

Interrogée le 13 octobre au micro de TF1, la ministre s’était d’ailleurs dit étonnée d’être taxée d’antinucléaire : « Je ne savais pas, je l’ai appris. » Elle a ajouté vouloir se battre pour que « toutes les énergies qu’on peut mettre en place en France qui assurent notre souveraineté nationale soient mises en place » (entretien TF1).

Le nucléaire, une énergie non-renouvelable

Au-delà de la controverse sur les propos attribués, c’est aussi la classification du nucléaire comme énergie non‑renouvelable par le WWF qui a nourri les réactions. Selon le Code de l’énergie français, l’énergie nucléaire n’est pas considérée comme renouvelable, en raison notamment de l’utilisation d’uranium pour la fission (Code de l’énergie).

Seules sont catégorisées comme renouvelables « les énergies éolienne, solaire, géothermique, aérothermique, hydrothermique, marine et hydraulique, ainsi que l’énergie issue de la biomasse, du gaz de décharge, du gaz de stations d’épuration d’eaux usées et du biogaz ». Le nucléaire est, de fait, considéré par défaut comme une source non renouvelable — le Dictionnaire juridique du changement climatique qualifiant même cette filière de « considérée par défaut » comme une source d’énergie fossile — et ne peut donc être classé comme énergie durable.

Néanmoins, après d’âpres débats, l’Union européenne a décidé, le 1er janvier 2023, de classer le nucléaire parmi les énergies « vertes », malgré de fortes oppositions, dont celle du WWF alors présidé par Monique Barbut. Ce contexte explique en partie la rapidité des raccourcis politiques et médiatiques autour de sa nomination.

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