Carla Bruni s’est rendue à l’Assemblée nationale vendredi pour exprimer son soutien aux mères qui tentent de protéger leurs enfants victimes d’inceste. Lors d’un rassemblement organisé par le collectif Incesticide, la chanteuse a salué ces « femmes qui se battent à mains nues » face à une justice parfois hostile.
Aux côtés de personnalités telles que Nagui, le réalisateur Arnaud Viard, et l’actrice Lucie Lucas, Carla Bruni a participé à la lecture de témoignages poignants de mères confrontées à des défis juridiques lorsqu’elles refusent de confier leur enfant à un père soupçonné d’inceste. Cet événement, animé par la députée MoDem Sandrine Josso et le collectif Incesticide, a mis en lumière des cas où la justice semble parfois tourner le dos aux mères protectrices.
Les mères confrontées à la justice pour protéger leurs enfants
La chanteuse a rappelé l’importance de la présomption d’innocence, tout en dénonçant la méfiance dont sont victimes les mères : « elles ne sont pas du tout écoutées, et sont même soupçonnées ». Le collectif Incesticide a lancé une campagne intitulée « l’Appel des 500 mamans contre l’impunité de l’inceste paternel ». Dans certains cas, quand ces mères refusent de remettre l’enfant au père durant l’enquête, elles s’exposent à des sanctions pénales sévères : amendes conséquentes, peines de prison avec ou sans sursis, voire retrait de l’autorité parentale, comme l’explique Sihem Ghars, fondatrice du collectif.
Carla Bruni déplore que ces femmes soient non seulement soupçonnées, mais aussi éventuellement condamnées parce qu’elles refusent de confier leur enfant au « prédateur, à l’abuseur, au père incestueux ». Elle affirme ainsi son soutien aux mères « qui se battent vraiment à mains nues » contre de telles injustices.
De son côté, Nagui exprime sa crainte que la parole de l’enfant ne soit pas suffisamment prise en compte : « Quand un enfant de 4 ans reproduit les gestes qu’il a subis, quand il y a plusieurs témoignages concordants, on continue de croire le père », regrette-t-il, soulignant ainsi une lacune importante dans le traitement judiciaire des victimes d’inceste.
