Comprendre le syndrome de l’imposteur et ses impacts

L’essentiel

• Le syndrome de l’imposteur a été identifié en 1978.
• Il s’agit d’un doute maladif sur ses propres compétences ou mérites.
• Il existe des thérapies pour en guérir.

Si l’humilité est une bonne chose, une remise en question constante et exagérée de ses propres compétences et accomplissements n’est pas saine. Si vous avez tendance à vous dévaluer de la sorte, peut-être souffrez-vous d’un mal nommé « syndrome de l’imposteur ». Explications.

70 % des gens potentiellement concernés

Selon les chercheurs Jaruwan Sakulku et James Alexander, 70 % des individus peuvent, au moins une fois dans leur vie, être concernés par le syndrome de l’imposteur. Identifié en 1978 par les psychologues Pauline Rose Clance et Suzanne A. Imes, ce mal-être se manifeste par une tendance irraisonnée à :

• se sous-estimer et remettre en cause son propre mérite, notamment au travail ;
• se croire non ou peu qualifié pour une mission ou un poste ;
• nier la réalité de ses succès ou les attribuer à une cause externe à soi-même (chance, relations sociales, bienveillance ou naïveté des collègues…) ;
• penser que l’on manipule les autres à nous croire compétent et vivre dans la crainte d’être « démasqué ».

Si l’on a longtemps pensé que ce phénomène touchait principalement les femmes, notamment en raison des stéréotypes de genre qui les dévalorisent au travail, la recherche démontre que les hommes et les enfants, quel que soit leur sexe, sont également concernés.

Pourquoi ce syndrome ?

D’après l’auteur Nicolas Sarrasin, l’individualisme et l’esprit de compétition omniprésents dans nos sociétés pourraient être des facteurs déterminants. En ce qui concerne les enfants et les étudiants, la psychologue Elsa Andro précise qu’une différence entre l’appréciation des parents et celle des enseignants peut influencer ce phénomène, en raison de notre tendance à nous identifier aux retours négatifs.

Quels traitements ?

Le syndrome de l’imposteur peut se manifester de façon ponctuelle, notamment lors de l’insécurité liée à un nouveau poste ou à de nouvelles responsabilités. Toutefois, lorsqu’il se répète et s’installe durablement, il peut être pertinent de consulter un professionnel. Les thérapies d’affirmation de soi et les approches cognitivo-comportementales sont souvent évoquées pour aider les personnes concernées.