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Au cœur de l’été, la saison des incendies de forêts et de végétation est particulièrement active. À Martigues, un important feu qui a débuté jeudi en fin d’après-midi mobilisait encore un millier de pompiers vendredi matin. Plus au nord-ouest, dans l’Ardèche, un incendie en zone cévenole a été maîtrisé après avoir détruit environ 40 hectares. Par ailleurs, un autre feu majeur en forêt de Brocéliande, à l’ouest de Rennes, a ravagé une centaine d’hectares de végétation avant d’être fixé en fin de soirée.
La question se pose alors : observe-t-on une augmentation des incendies de forêts en France ? Quelle est l’évolution de ces sinistres sur les vingt dernières années ?
Nombre d’incendies et superficie des surfaces brûlées
Selon les données du Système européen d’information sur les feux de forêts (EFFIS), qui s’appuie sur les images satellitaires du programme européen Copernicus, la surface annuelle des forêts brûlées en France varie significativement d’une année à l’autre. Entre 2006 et 2025, plus de 2 000 incendies de forêt de plus de 30 hectares ont été recensés. Le record remonte à 2019 avec 304 incendies, mais l’année 2025 se positionne déjà dans le haut des statistiques avec 236 incendies recensés au 18 juillet.
Ces chiffres doivent cependant être relativisés, notamment en ce qui concerne les incendies d’hiver, qui incluent parfois des feux pastoraux non dommageables, voire bénéfiques pour certains écosystèmes, précise Eric Rigolot, ingénieur de recherche à l’Inrae, spécialisé en écologie des forêts méditerranéennes.
Une augmentation marquée des surfaces brûlées
Au-delà du nombre d’incendies, c’est surtout l’ampleur des surfaces brûlées qui progresse de manière alarmante depuis vingt ans. Cette tendance traduit des incendies plus violents et plus étendus, comme le démontre le record de 2022 qui a particulièrement touché la Gironde, mais aussi d’autres départements tels que le Morbihan, le Jura, l’Isère, la Loire-Atlantique et la Sarthe.
L’expansion géographique des feux est également préoccupante : si traditionnellement concentrés autour du pourtour méditerranéen, les incendies se manifestent désormais dans des régions moins habituelles, comme le nord-ouest de la France, notamment dans les Pays-de-la-Loire, le Centre-Val de Loire et la Bretagne. En parallèle, la période à risque s’est allongée, débutant désormais au printemps et s’étirant en automne, soutenue par des épisodes de canicule tardifs.
Origines humaines et prévention
En France, la cause principale des incendies reste d’origine humaine. Selon un rapport du Sénat de 2023 consacré à la prévention des risques incendie, neuf incendies sur dix dont l’origine est connue sont directement ou indirectement dus à des activités humaines : chantiers, pratiques agricoles, mégots de cigarettes jetés négligemment, ou barbecues mal maîtrisés.
Face à ce constat, Météo-France propose une « météo des forêts », un service quotidien d’information météorologique dédié à la prévention des incendies forestiers, accessible sur son site officiel.