La France assouplit la chasse aux loups pour les éleveurs

par Olivier
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La France assouplit la chasse aux loups pour les éleveurs
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L’État a annoncé mardi qu’il permettra, à partir de 2026, aux éleveurs de tuer des loups sans autorisation préalable — obligation en vigueur jusqu’ici — mais uniquement lorsqu’il s’agit d’une attaque contre leurs troupeaux. Cette décision, prise dans un contexte de tensions entre protection de la faune et intérêts agricoles, a provoqué l’indignation des défenseurs de la faune sauvage qui dénoncent une « chasse aux loups tous azimuts ». Elle a été accueillie avec une satisfaction prudente par certains éleveurs, tandis que d’autres, « en colère », demandent d’étendre la possibilité d’abattre davantage d’animaux face à la hausse des prédations.

En juin, l’Union européenne avait reclassé le loup, le faisant passer d’« espèce strictement protégée » à « protégée », afin d’accorder plus de flexibilité aux États membres pour gérer la population lupine.

Un plafond fixé chaque année

À compter de 2026, la réglementation nationale introduira « une simplification significative » des conditions des « tirs de défense » destinés à protéger les élevages ovins, caprins, bovins et équins, avec la suppression du régime d’autorisations dérogatoires au profit d’un système déclaratif, a annoncé la préfète Fabienne Buccio, coordinatrice du Plan national d’actions sur le loup (PNL).

Un éleveur, ou un chasseur mandaté par lui, pourra désormais abattre un loup qui attaque son troupeau sans demander l’autorisation préalable requise jusqu’à présent, et devra ensuite déclarer ce tir mortel à la préfecture, a expliqué Jean‑Paul Celet, préfet référent pour la conservation du loup.

Chaque année, l’État fixe un plafond pour le nombre de loups tués au titre des « tirs de défense » lors d’attaques de troupeaux ou par prélèvements autorisés menés par des louvetiers ou des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB). Ce plafond est positionné à 19 % de l’estimation de la population annuelle moyenne de loups. Pour 2025, le gouvernement avait autorisé l’abattage de jusqu’à 192 individus.

Tuer un loup sans justification reste passible de prison

Les syndicats agricoles reprochent régulièrement à l’État de sous‑estimer volontairement la population des loups, et donc de réduire mécaniquement le quota de prélèvements autorisés. Présenté comme une avancée « révolutionnaire » par le préfet référent, le passage au régime déclaratif ne s’accompagne pour l’heure d’aucune hausse du plafond de 19 %, « l’un des taux les plus élevés d’Europe », a affirmé Jean‑Paul Celet.

Six organisations de protection de la nature, dont le WWF et France Nature Environnement (FNE), accusent l’État d’« organiser une réduction drastique de la présence » du canidé avec la fin de l’autorisation préalable, fustigeant une « ouverture de la chasse aux loups » et la « possibilité de destruction tous azimuts ».

Selon ces associations, le système déclaratif empêche l’État de garantir le respect effectif du plafond annuel. À ce jour en 2025, 146 loups ont été légalement abattus en France. Le préfet a rappelé que seuls les tirs effectués en cas d’attaque resteront légaux en 2026 ; en dehors de ce cadre, abattre un loup demeurera un délit passible d’une peine de prison et d’une lourde amende.

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